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Ciel!

OSARPHIS..

JOCABEL.,

Aux dépens des fiens vos jours furent fauvés; Son fang vous redonna la lumiere...

OSAR PHIS.

Achevez,.

Et daignez éclaircir ce que je n'ofe croire.
JOCABEL,

Ofarphis paya cher fa derniere victoire.
OSARPHIS..

Ah! de quelle douleur mes fens font attendris ??
JO CABEL

Tes yeux furent fermés par la main de ton fils,,
De tes foins paternels ce fut là le salaire,

Cher Zaram!

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JOCABEL.

O mon fils! de ce nom j'ofe vous appeller:
Giel! à des pleurs fi chers quel bien peut s'égaler?
OSARP HIS reprend un ton grave dans

les trois vers fuivans. Ce changement eft grand. Mais quoi que j'envifage, J'ai fait du moins, Madame, un noble apprenti fage; Qfarphis a payé l'honneur d'un fi.beau nom. Enfin le Ciel me rend un frere dans Aron, Lorfque dans Jocabel je retrouve ma mere.

JOCABEL.

Aaron ignore encor que vous êtes fon frere;

F

Et fir votre naissance il n'a nulles clartés;
Mais du fang d'Ifraël il fçait que vous fortez.
Enfin, mon fils, enfin, quoi que le Ciel ordonne,
Memphis n'a plus pour vous ni fceptre ni couronne..
Mais celui devant qui tout doit s'humilier,

A fes vertus auffi va vous affocier:

Et que font devant lui tous ces Dieux de la terre,
Ces puiffances qu'enfante & l'audace & la guerre?
Vous même apprenez-leur à refpecter les loix,
A ne plus pour vertus nous donner leurs exploits.-
Qu'ils fçachent dans quel foin leur gloire les engage,
Et qu'il eft des devoirs dont le trône eft le gage.
Quelque appui cependant qui nous puiffe flatter,
Quoi que pour vous le Ciel foit prêt d'exécuter,
C'eft loin de ces climats, loin de cette contrée,
Que Jacob a marqué cette Terre facrée.
Canaan, qu'il promit à fa pofterité,

Lorfque d'un faint tranfport en mourant excité,
L'avenir devant lui fe laiffoit voir fans voiles.
Le fable de la mer, le nombre des étoiles
Doit à peine égaler celui de fes enfans.
Quel peuple audacieux! que de Chefs triomphans!
Juda comblé de gloire eft ceint du Diadême,
Et va porter au loin fa puiflance fuprême.

O race de Jacob! fidele à tes Autels,

De toi doit naître un Dieu, l'attente des mortels.
Dans cet espoir

riere,

mon fils entrez dans la car

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Laiffez fur tous vos pas des traces de lumiere.
C'est cette même ardeur dont on vous vit brûler,
Qui déformais...

SCENE III

SCENE III.

JOCABEL, OSARPHIS, ISERID E.

ISERIDE.'

Asaph demande à vous parles.

Du Confeil affemblé l'ordre, dit-il, le preffe.

OSARPHIS.

Qu'il entre. Permettez, Madame..

JOCABEL.

....

Je vous laiffe,

Et quoi que le Confeil, mon fils, ait ordonné,
Songez furtout, fongez de qui vous êtes né.

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Seigneur, de ce Prince coupable

On vient de prononcer l'Arrêt irrévocable.

Mais on n'en voit encor, qu'avec plus de fierté
De fes ayeux en lui briller la Majefté.

C'eft à vous de prévoir tout ce que l'on hazarde,
Et tout profcrit qu'il eft, s'il....

OSARPHIS quoique déjs ébranlé par la reconnoiffance qui vient de fe faire, couvre encore ici fes fentimens interieurs; c'est à l'Aucteur à sçavoir prendre les tons de convenance à sa fituation, dans cette Scene dans la fuivante.

Et

Redouble fa garde;
De fa mort dans Memphis que l'apprêt foit dreffé
que dans ce palais à l'inftant exhauffé
Un trône où de vos Rois éclate l'opulence,
A des peuples mutins annonce ma puiffance.
Va, ne differe point, le tems eft précieux.
Mais, que vois-je ?

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Parle. As-tu dicté l'Arrêt qu'on vient de rendre, Par qui d'Amenophis le fang va fe repandre? OS ARPHIS.

A qui dois-je aujourd'hui compte...

THARBIS.

A qui tu le dois,

A mɔi-même, à ta mere, aux Dieux, à tous les

Rois.

OSARPHIS.

'Ainfi vous prétendez qu'aux droits de fa naiffance?

Un Prince criminel doit placer fa défence;
Et qu'à l'abri du trône avec impunité
Il pourroit de fon fang fouiller la dignité?
THARBIS.

Ah! fous quelques couleurs qu'aujourd'hui tu l'opprimes,

C'eftton ambition qui lui prête des crimes..
Dans tout ce qu'il a fait, que lui reproches-tu ?
Que n'ait autorifé le fang ou la vertu.

Il te faut ordonner encor d'autres fupplices,
Et tu peux me compter au rang
de fes complices.
Acheve tes projets, loin de retenir,

J'ai tout fait, & c'eft moi furtout qu'il faut punir.
Tu n'as point oublié que pour notre hymenée,
Dans ce même palais ma foi lui fut donnée;

Que ma gloire aujourd'hui m'attache à fes malheurs; Que je lui dois mon fang, c'est trop peu de mes pleurs.

Et les Dieux qui tantôt l'ont offert à ma vûe, Ménageoient ce moment à mon ame éperdue. Je ne me préviens point de leur auguste appui ; Mais écoute un ferment qu'il emporte avec lui: "Je n'accepterai point, quoi qu'ici l'on ordonne; » Ni le trône fans toi, ni ta main fans le trône ,, Regne fi tu le peux; régle-toi là-deffus.

"

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S'il faut que tes efforts, que mes vœux foient déçus;

,, Je fauverai mon nom d'une indigne mémoire.

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La main qui t'eft promife aura foin de ma gloire. ,, Je mourrai toute à toi ; voilà de quels difcours, ,, Et l'amour & la gloire autorifoient le cours. J'ai mis feule en fon cœur le tranfport qui l'anime ¿ C'est à toi de juger fi j'ai part à fon crime.

OSARPHIS.

Je vois de quelle ardeur votre cœur eft épris :
De pareils fentimens en montrent tout le prix,

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