Ciel! OSARPHIS.. JOCABEL., Aux dépens des fiens vos jours furent fauvés; Son fang vous redonna la lumiere... OSAR PHIS. Achevez,. Et daignez éclaircir ce que je n'ofe croire. Ofarphis paya cher fa derniere victoire. Ah! de quelle douleur mes fens font attendris ?? Tes yeux furent fermés par la main de ton fils,, Cher Zaram! JOCABEL. O mon fils! de ce nom j'ofe vous appeller: les trois vers fuivans. Ce changement eft grand. Mais quoi que j'envifage, J'ai fait du moins, Madame, un noble apprenti fage; Qfarphis a payé l'honneur d'un fi.beau nom. Enfin le Ciel me rend un frere dans Aron, Lorfque dans Jocabel je retrouve ma mere. JOCABEL. Aaron ignore encor que vous êtes fon frere; F Et fir votre naissance il n'a nulles clartés; A fes vertus auffi va vous affocier: Et que font devant lui tous ces Dieux de la terre, Lorfque d'un faint tranfport en mourant excité, O race de Jacob! fidele à tes Autels, De toi doit naître un Dieu, l'attente des mortels. riere, mon fils entrez dans la car Laiffez fur tous vos pas des traces de lumiere. SCENE III SCENE III. JOCABEL, OSARPHIS, ISERID E. ISERIDE.' Asaph demande à vous parles. Du Confeil affemblé l'ordre, dit-il, le preffe. OSARPHIS. Qu'il entre. Permettez, Madame.. JOCABEL. .... Je vous laiffe, Et quoi que le Confeil, mon fils, ait ordonné, Seigneur, de ce Prince coupable On vient de prononcer l'Arrêt irrévocable. Mais on n'en voit encor, qu'avec plus de fierté C'eft à vous de prévoir tout ce que l'on hazarde, OSARPHIS quoique déjs ébranlé par la reconnoiffance qui vient de fe faire, couvre encore ici fes fentimens interieurs; c'est à l'Aucteur à sçavoir prendre les tons de convenance à sa fituation, dans cette Scene dans la fuivante. Et Redouble fa garde; Parle. As-tu dicté l'Arrêt qu'on vient de rendre, Par qui d'Amenophis le fang va fe repandre? OS ARPHIS. A qui dois-je aujourd'hui compte... THARBIS. A qui tu le dois, A mɔi-même, à ta mere, aux Dieux, à tous les Rois. OSARPHIS. 'Ainfi vous prétendez qu'aux droits de fa naiffance? Un Prince criminel doit placer fa défence; Ah! fous quelques couleurs qu'aujourd'hui tu l'opprimes, C'eftton ambition qui lui prête des crimes.. Il te faut ordonner encor d'autres fupplices, J'ai tout fait, & c'eft moi furtout qu'il faut punir. Que ma gloire aujourd'hui m'attache à fes malheurs; Que je lui dois mon fang, c'est trop peu de mes pleurs. Et les Dieux qui tantôt l'ont offert à ma vûe, Ménageoient ce moment à mon ame éperdue. Je ne me préviens point de leur auguste appui ; Mais écoute un ferment qu'il emporte avec lui: "Je n'accepterai point, quoi qu'ici l'on ordonne; » Ni le trône fans toi, ni ta main fans le trône ,, Regne fi tu le peux; régle-toi là-deffus. " S'il faut que tes efforts, que mes vœux foient déçus; ,, Je fauverai mon nom d'une indigne mémoire. La main qui t'eft promife aura foin de ma gloire. ,, Je mourrai toute à toi ; voilà de quels difcours, ,, Et l'amour & la gloire autorifoient le cours. J'ai mis feule en fon cœur le tranfport qui l'anime ¿ C'est à toi de juger fi j'ai part à fon crime. OSARPHIS. Je vois de quelle ardeur votre cœur eft épris : |