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SCENE V:

ZAYRE, L'ESCLAVE.

A

ZAYRE.

Llez dire au Chrétien qui marche fur vos pas, Que mon cœur aujourd'hui ne le trahira pas Que Fatime en ces lieux va bien-tôt l'introduire./ à part.

Allons, raflure-toi, malheureufe Zaïre.

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SCENE VI.

OROSMANE, CORASMIN,

L'ESCLAVE.

OROSMANE

Ue ces momens, grand Dieu, font lents
ma fureur?

Que

à Meledor.

Eh bien, que t'a t'on dit ? Réponds. Parle.

L'ESCLAVE.

pour

Seigneur,

On n'a jamais fenti de fi vives allarmes.

Elle a pâli, tremblé, fes yeux verfaient des larmes,
Elle m'a fait fortir, elle m'a rapellé,

Et d'une voix tombante, & d'un cœur tout troublé,
Près de ces lieux, Seigneur, elle a promis d'attendre,
Celui qui cette nuit à fes yeux doft fe rendre.

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Allez, il me fuffit. Ote-toi de mes yeux.
Laiffe-moi. Tout mortel me devient odieux.
Laiffe-moi feul, te dis-je, à ma fureur extrême :
Je hais le monde entier, je m'abhorre moi-même.

Ο

SCENE VII.

OROSMANE, feul.

U fuis-je ? ô Ciel ! Où fuis-je ? Où portai-je mes

vœux ?

Zaïre, Nérestan... couple ingrat, couple affreux,
Traîtres, arrachez-moi ce jour que je respire,
Ce jour fouillé par vous.... miférable Zaïre,
Tu ne jouiras pas..... Corafmin, revenez.

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A

COROSMANE.

H! trop cruel Ami, quoi vous m'abandonnez?
Venez, a-t-il paru, ce Rival, ce coupable?

CORASMIN.

Rien ne paroît encor.

OROSMANE.

O nuit ! nuit effroiable!

Peux-tu prêter ton voile à de pareils forfaits à

Corafmin! Ciel Amour!... après tant de bien

...

faits....

J'aurois d'un ceil ferain, d'un front inaltérable
Contemple de mon rang la chute épouventable,
J'aurois fçu dans l'horreur de la captivité

1

Conferver mon courage & ma tranquilité ;

Mais me voir à ce point trompé par ce que j'aime ?... CORASMIN.

Eh! que prétendez-vous dans cette horreur extrême ?

Quel eft votre deffein ?

OROSMANE.

N'entens-tu pas des cris ?
F 4

Seigneur....

On vient,

CORASMIN.

OROSMANE.

Un bruit affreux a frapé mes efprits.

CORAS MIN.

Non, jufqu'ici nul Mortel ne s'avance;

Le Sérail eft plongé dans un profond filence,

Tout dort; tout eft tranquile, & l'ombre de la nuit....

OROSMANE.

Hélas! le crime veille, & fon horreur me fuit.
A ce coupable excès porter sa hardieffe!

Tu ne connoiffois pas mon cœur & ma tendresse,
Combien je t'adorois ! quels feux! ah, Corafmin!?
Un feul de fes regards auroit fait mon deftin.

Je ne pûs être heureux, ni fouffrir que par elle.
Prens pitié de ma rage. Oui, cours.... Ah, la cruelle!
CORAS MIN.

Eft-ce vous quipleurez? Vous, Orofiane ? ô Cieux !
OROS MANE.

Voilà les premiers pleurs qui coulent de mes yeux.
Tu vois mon fort, tu vois la honte où je me livre.
Mais ces pleurs font cruels, & la mort va les fuivre
Plains, Zaïre, plains-moi, l'heure aproche; ces pleurs,
Du fang qui va couler font les avant-coureurs.

CORASMIN.

Ah! je tremble pour vous.

OROSMANE.

Frémis de mes fouffrances,

Frémis de mon amour, frémis de mes vangeances, J'entends quelqu'un, fans doute, & ne me trompe pas.

CORASMIN.

Sous les murs du Palais quelqu'un porte fes pas.
OROSMANE.

Va faifir Nérestan, va, dis-je, qu'on l'enchaîne;
Que tout chargé de fers à mes yeux on l'entraîne.

SCENE IX.

OROSMANE,

ZAYRE & FATIME, marchant pendant la nuit dans l'enfoncement du Théatre.

VIens, Fatime,

ZAYRE.

OROSMAN E.

Qu'entens-je eft-ce là cette voix,

Dont les fons enchanteurs m'ont féduit tant de fois,

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