LE MAGNIFIQUE, COMÉDIE EN DEUX ACTES, AVEC UN DIVERTISSEMENT; PAR LAMOTTE-HOUDARD; Représentée, pour la première fois, au Théâtre-Français, le 11 mai 131. Nala. La notice sur Lamotte se trouve dans le théâtre du second ordre, du premier Répertoire, tomc 3 dos Tragédies., PERSONNAGES. ALDOBRANDIN, tuteur de Lucelle. LE NOTAIRE. UN LAQUAIS. COMÉDIE. ACTE PREMIER. SCÈNE I. ALDOBRANDIN, HORACE. ALDOBRANDIN, En bien! mon frère, vous venez de la voir, vous venez de l'entendre! HORACE. Eh bien! mon frère ce n'est pas la mière fois. ALDOBRANDIN. pre Je suis sûr que vous la trouvez toujours plus charmante? Assurément. HORACE. ALDOBRANDIN. La voilà dans un âge où un mari ne lui sié rait pas mal. HORACE. Vous avez raison. ALDOBRANDIN. Sa beauté est dans tout son éclat, rien n'y manque; et je gage que vous n'en connaissez guère de plus touchante? Vous voyez la bonté de son esprit, sa douceur, sa docilité pour tout ce que je veux? HOR A CE. Il me semble que vous devez en être assez content. ALDOBRANDIN. Vous savez, de plus, que je suis son tuteur, et que la volonté de ses parens me laisse le maître de disposer de son sort? HORACE. Eh bien! que concluez-vous ? ALDOBRANDIN. Que j'aurais grand tort de ne pas recueilir moi-même le fruit des soins que j'ai pris d'elle depuis son enfance, et que ce sera l'action d'un homme sage de l'épouser plus tô que plus tard. HORACE. Ce n'est pas tout-à-fait ce que je coucluais, D'où je conclus, monsieur mon frère, que rien n'est plus imprudent que le dessein de ce mariage, et que vous vous préparez à des accidens dont personne ne vous plaindrait. ALDOBRANDIN. Vous n'y entendez rien, mon frère ; je n'ai plus qu'un reste de jeunesse, je n'ai point de |