ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub
[blocks in formation]

A

De compliment & de felicitation à M.Fieschi Nonce Extraordinaire auprés de S. M. nommé à l'Archevêché de Genes.

J

'Apprends avec beaucoup de joie, Mon

[ocr errors]
[ocr errors]

cellence à l'Archevêché de Genes. Quoique cette nouvelle dignité vous éloigne de nous, & nous ôte l'efperance de vous revoir auffi fouvent que nous l'aurions fouhaité, il eft jufte de vous en feliciter, puifqu'elle vous remet dans le fein de vô tre Patrie, joignant à la grandeur de vôtre naiffance celle de l'autorité fpirituelle. Vôtre Republique eft heureufe de fe fournir à elle même des Prélats d'auffi grand' mérite; & vous êtes heureux auffi, Monfeigneur, d'être deftiné à conduire vos Citoyens de la Terre à la Jerufalem Celefte. Je vois dans la grace que le S. Pere vous a faite, l'eftime & la confideration qu'il a pour vôtre Excellence. Il femble qu'il veuille vous approcher de lui, pour vous mettre plus à portée d'en recevoir de plus confiderables qu'il vous prépare.. Je puis vous affûrer, quoique je n'aie pas 'honneur de vous le dire fouvent, que perfonne ne s'intereffe plus à vôtre élevation, & ne peut être avec plus de venera

tion que je le fuis, Monseigneur, de vôtre Excellence, le, &c.

A Nifmes ce 20. Avril 1705

LETTRE CCVII.

Sur une confpiration nouvelle des Fanatiques découverte.

V

Ous prenez trop de part, Monfieur, aux affaires de ce païs, pour ne pas vous faire fçavoir ce qui s'y paffe. Je n'ai jamais ofé vous mander que la révolte fûr finie. Les efprits des Villes & de la campagne ont été fi gâtez par les derniers. troubles, & les Chefs miferables & fcelerats étoient partis d'ici fi obftinez dans leur malice, que j'ai toujours bien crû que le petit calme dont nous joüiffions étoit plûtôt une fufpenfion qu'une ceffation de nos malheurs. Nous apprenions depuis quelque tems que plufieurs de ces honnêtes gens étoient rentrez dans cette Province, qu'ils enrôloient fecretement beaucoup de jeuneffe, qu'ils ramaffoient des armes, & qu'ils fe difperfoient dans nos Dioceses, pour y faire quelque mouvement à l'ouverture des campagnes. Le fecret étoit bien gardé ; il ne manquoit pas pourtant de gens indifcrets parmi eux qui prédifoient un foulevement prochain, & des avantures plus triftes que les préce

dentes. Tout étoit prefque prêt, poudre, armes, recrûës, lorfque Meffieurs de Barv. & de Bav... ont eu des avis certains de ce qui fe tramoit prefque à leur porte. On a fouillé dans la nuit les maifons fufpectesà Montpellier; on y a trouvé les Chefs, fur tout un Dragon de Fimarcon déferteur, revenu des païs étrangers avec la confiance des Alliez, qui a été tué en se défendant, dont on a pris les papiers, fur lefquels on a arrêté plufieurs perfonnes mal intentionnées. On a fçû que les plus méchans étoient dans Nifmes. On y a pris par le plus grand bonheur du monde Ravanel, Catinat & quelques autres de ces Rebelles dont on a découvert les intrigues: quelques Marchands de nôtre Ville s'y trouvent envelopez. M. de Barv. & M. de Bav. fe font tranfportez ici, & ce der nier vient d'en juger quatre; deux à être brûlez vifs, pour facrileges, rebellion meurtres, &c. deux autres à être rompus. Demain on en jugera d'autres. Ils prétendoient une révolte prête dans le Languedoc, Dauphiné & Vivarais qu'ils vouloient avoir l'honneur de commencer. Ils avoient deffein de mettre le feu dans plufieurs endroits de Nifmes & Montpellier, & pendant qu'on s'occuperoit à l'éteindre, fe faifir des Corps de garde & des armes, & faire mouvoir au même-tems.

[ocr errors]

leurs

gens de la campagne, efperant que les Catholiques laffez de la Capitation fe joindroient à eux, & qu'on feroit obligé de faire venir ici les troupes de Savoïe. La flote ennemie, le nom de M. de Miremont qu'ils nomment le dernier Prince fidele à Dieu de la Maifon de Bourbon, étoient les motifs de leurs efperances.

Voilà leurs folies & leurs vifions. Cependant ce font des folies & des vifions dangereufes. J'efpere que cette confpiration fera étouffée dans le fang de ces fcelerats. Mais il eft bien ennuieux d'être toûjours dans les apprehenfions de voir une guerre fanglante & plus que civile.

A Nifmes ce 21. Avril 1705.

"VLETTRE CCVILI.

Sur le même fujet.

avez bien raifon, Monfieur, de

Vregarder comme un effet de la Pro

vidence de Dieu, la découverte de la confpiration qui fe tramoit en ce païs, & qui étoit fur le point d'éclater. Les Emiffaires d'Angleterre & de Hollande, les fcelerats

chaffez d'ici & revenus furtivement

Chefs autrefois des Fanatiques, & quelques malheureux Bourgeois de Nifmes & de Montpellier conduifoient cet ouvrage de tenebres. Les enrôlemens de la jeu

pas

neffe gâtée, l'amas de poudre, d'armes, de bales, &c. fe faifoient dans les Villes & dans la campagne fecretement ; les ef perances des fecours étrangers de MefGeurs de Miremont & de l'Abbé de la Bourlie leur paroiffoient prochaines & affurées. On devoit commencer par Meffieurs de Barv. & de Bav. nous n'étions oubliez. Un avis eft venu comme du Ciel. On a arrêté quelqu'un de ces fouffleurs de fédition, qui en a découvert d'autres ; ceux-là, d'autres : quelques-uns étourdis du coup & portant leurs crimes fur leur visage, fe font comme livrez à la juftice fans y penfer, & nous efperons que Dieu ne permettra pas que les mauvais efprits qui reftent accompliffent leurs mauvais deffeins. Priez le Seigneur pour nous, & croïez, &c.

ANifmes ce 1. Mai 1705.

LETTRE CCIX.

Confolation Chrêtienne à une Religieufe, fur la mort d'une Abbeffe.

J's

[ocr errors]

'Ai été, Madame, également furpris & touché de la mort de Madame l'Abbeffe de faint Geniés, & je ne doute pas que vous n'en aïez été fort affligée. Votre Profeffion & la fienne vous tiennent toujours préparées à fuivre les ordres de Dieu,

« ÀÌÀü°è¼Ó »