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Joueur qui eft marqué de trente par le Jeu eft marqué de cinquante en perte, & ainfi des autres.

Seconde maniere de jouer le Piquet à écrire.

Il y a une autre maniere de jouer le Piquet à trois ou à cinq, moins embaraflante en ce qu'il n'eft pas befoin de plumes ni de papier, ny addition: la voici.

Chaque Joueur prend la valeur de fix cent marques en cinq Fiches & dix Jettons ; chaque Fiche vaut dix Jettons, & chaque Jetton eft compté pour dix marques; de façon qu'un Joueur marqué de trente en mettant trois Jettons, paye.

L'on joue du refte le Jeu de la même façon qu'en écrivant, à la referve qu'il y a au bout de la Table au lieu d'une écritoire un corbillon, dans lequel on met ce dont on eft marqué, & que l'on partage également entre tous les Joueurs à la fin de la Partie.

La Confolation fe paye la même chose par le marqué, qui au lieu de dix dont il eft marqué par le Jeu, on met trente dans le corbillon, & au lieu de trente, cinquante, & ainfi des autres;& outre cette Confolation il y en a une autre que celui qui eft marqué païe également, & qui eft deux Jettons qu'il païe en propre à celui qui l'a marqué d'un grand ou petit coup, c'eft la même chofe,

& un Jetton aux autres Joueurs; il en eft de même païé lorfqu'il marque, ou que les autres Joueurs jouent entr'eux.

Obfervez que lorfque les coups de deux Joueurs font égaux ou qu'il ne refte pas à l'un plus de quatre points plus qu'à l'autre, c'est un refait, & celui qui eft marqué après un refait, païe pour cela au corbillon 20. marques de plus, & pour deux refaits 40. & ainfi des autres.

que

A moins l'on ne foit convenu auparavant que pour empêcher les refaits on marquera à un point; en ce cas pour que le refait ait lieu, il faut que les deux coups foient abfolument également égaux.

Après que la Partie eft achevée de jouer, ce que l'on voit par une carte où l'on a marqué les tours que l'on a eu deffein de jouer, & que le corbillon eft partagé, chacun voit ce qu'il gagne ou perd fans aucun embarras, & les Jettons impairs & furnumeraires qui n'ont pu être partagez, font au profit de celuy qui përd d'avantage.

Troifiéme maniere de jouer le Piquet à écrire.

L'on peut encore jouer le Piquet de la même maniere, c'est-à-dire, en prenant chacun la valeur de fix cent marques; l'on peut jouer un contre un en fe païant ce dont l'on eft marqué l'un à l'autre, & ce Jeu eft fort égal: l'on fait à ce Jeu la Confolation aussi forte que l'on veut,

L'on joue également ce Jeu deux contre deux, ce font même les Parties ordinaires, ou deux contre un ; on appelle celui qui joue feul contre deux,laChouette.

Pour toutes ces façons de jouer, vous aurez recours aux Regles qui font les mêmes pour tout ce qu'on appelle Piquet.

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LOIX OU REGLES

DU JEU DE PIQUET,

Avec les Decifions des meilleurs Joueurs fur les Coups les plus difficiles.

I.

S

'Il fe trouve que l'un des Joueurs ait plus de cartes qu'il ne faut, fi le nombre n'en excede pas treize, il eft au choix de celui qui a la main de refaire ou de jouer felon qu'il le trouve avantageux à fon Jeu; & lorfqu'il y a quatorze cartes ou plus, l'on refait neceflaire

ment.

La raifon qui a fait décider ce coup de la forte, eft que lorsqu'il y a treize cartes à l'un des deux Jeux, c'eft par la faute de celui qui a mêlé; c'eft pourquoi s'il y a une peine, c'eft à lui à la fubir; c'est une Regle generalement reçûë.

II. Si celui qui eft le premier a treize cartes au lieu de douze, & qu'il veuille jouer, & ne point refaire, il le peut, mais il doit en écarter une de plus qu'il n'en prend, étant obligé de laiffer au dernier fes trois cartes: au contraire, fi celui qui donne en a

pris treize, il eft encore au choix du premier de refaire ou de jouer; il prend dans ce second cas autant de cartes qu'il en prendroit file Talon n'étoit pas faux, & le dernier qui a treize cartes en écarte trois, & n'en prend que deux pour parfaire le nombre de douze qu'il doit avoir; tout cela doit fe faire en s'avertiffant l'un l'autre, &avant que d'avoir vû les cartes qu'on prend; car après cela l'on n'y eft point reçû, & il faut que le Jeu fe joue comme il fe trouve, aux peines que doivent porter ceux qui ont trop de cartes, fçavoir de ne rien compter.

La juftice qui eft rendue au premier, lorfqu'on lui laiffe le choix de jouer le coup ou de refaire, engage en même tems à faire laiffer fa legitime au dernier lorfqu'il n'a pas les treize cartes, & lorfqu'il en a treize, à l'obliger d'en écarter trois, pour n'en prendre que deux, afin de n'avoir pas au-delà des douze cartes qui doivent compofer fon jeu, & il ne peut du refte avoir plus de douze cartes, que par fa faute qui fera punie à la rigueur, fi le cas arrive. Cette Regle eft auffi generalement reçûë.

III. Qui prend plus de cartes qu'il n'en a écarté, ou s'en trouve en jouant en avoir plus qu'il ne faut, ne compte rien du tout ni ne peut empêcher fon Adverfaire de compter tout ce qu'il a dans fon Jea, encore que ce qu'il a, fût de beaucoup inferieur au Jeu de celui qui a treize cartes, ou davantage.

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