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LE QUADRILLE

DIT A TROIS.

E Jeu que quelques perfonnes jouent fous le bizare nom de Quadrille à trois, est un jeu fans agrément, & qui ne fçauroit être goûté par ceux qui poffedent le jeu de l'Hombre; il eft cependant propre à donner une idée du Quadrille à ceux qui font bien-aises de l'apprendre.

La maniere de jouer eft difgracieufe pour l'Hombre, qui a toûjours deux adverfaires à combattre. C'eft un Jeu qui n'eft jamais joué qu'au défaut d'un quatriéme pour le Quadrille, dont on fuit en tout les loix, à l'exception des fuivantes qui lui font particulieres.

I. Pour jouer ce Jeu, il ne faut que trente cartes; il faut donc ôter une couleur rouge entiere, que ce foit celle de Cœur ou de Carreau, n'importe, on jouera avec dix cartes, comme au Quadrille, & celui qui jouera, foit en appellant ou fans prendre, doit faire fix mains pour gagner; s'il n'en fait que cinq, elle eft remife, & il perd codille, s'il n'en fait que quatre ou

moins.

II. Le Jeu fe marque & fe paye ainfi qu'au Quadrille ; mais la Bête eft de quatorze, encore qu'elle foit faite fur treize jettons feulement, & ainfi des autres, comme à la Table mise ci-devant au Quadrille ordinaire.

III. Celui qui joue en appellant, après avoir nommé fa couleur, appelle ou plûtôt demande un Roi tel qu'il juge convenable à fon jeu; celui de fes deux adverfaires qui l'a, eft obligé de le lui donner, & de recevoir en échange telle fauffe de fon Jeu que bon lui femble, & que le tiers eft en droit de voir, moiennant quoi il doit faire les fix mains pour gagner. La loi eft la même à l'égard de celui qui a été obligé de jouer, parce qu'il a Efpadille, tous les Joueurs ayant paffé.

Il n'eft point permis de jouer en la couleur qui eft ôtée, parce que s'il étoit permis avec Efpadille feul, & des cartes qui fuffent Rois, on pourroit faire la vole, fans que l'on pût s'y oppofer.

Ce Jeu fuit en tout le refte des Loix du Quadrille, aufquelles on doit avoir recours pour les cas qui peuvent arriver

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NOUVELLES ADDITIONS

POUR LE JEU

DE QUADRILLE.

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I celui qui eft appellé fe trouve au deffus de l'Hombre, il doit, s'il n'a qu'une fauffe & un petit à-tout, jouer cette fauffe, parce qu'il peut faire une main de cette couleur qu'on lui rejoüera.

S'il a un Matador avec un petit à-tout il doit jouer fon Roi pour fe faire connoître, enfuite jouer le petità-tout,qui eft un signal à l'Hombre qu'il a un Matador, ce qui fait que l'Hombre doit prendre d'un bon, & faire à-tout d'un petit que fon Roi voir

venir.

Si celui qui eft appellé eft au deffous de l'Hombre, & premier à jouer, il doit faire à-tout d'un petit, parce que l'Hombre qui le voit venir, prend & joue à fon Roi, qui prend & rejoue une fauffe s'il l'a feule, ou fait à tout des Matadors s'il en joue un Roi & la Dame s'il les a; ne rejouant de la couleur du Roi appellé que quand il n'a rien. Il doit obferver à la fixiéme main de jouer une fauffe où l'Hombre coupe, pour le mettre en état d'entrepren

a, ou

dre la vole, s'il a des Matadors & cartes Rois.

Si le Roi appellé eft en cheville, il doit jouer fon Roi, enfuite jouer une fauffe s'il l'a feule, ou à-tout d'un bon s'il l'a, finon faire un retour de la couleur du Roi appellé.

Quand on eft appellé, & qu'on a Roi & Dame d'une couleur, il faut les jouer fi l'on 11'a pas de Matadors.

Lorfque l'on coupe à une couleur dont il a été joué deux fois, il faut couper de ce qu'on a de meilleur.

Quand on joue une fauffe où vous coupez, n'euffiez-vous que le Bafte, il faut le mettre, crainte que l'Hombre ou le Roi appellé n'aient le Roi de cette fauffe. Voilà la raifon pour laquelle ceux qui ne font point appellez doivent jouer d'abord des fauffes, ou la Dame dont ils ont le Valet. Bien des Joueurs quand ils font appellez, joüent la Manille ou le Bafte d'abord: mais comme un Joueur qui ne feroit pas appellé peut les imiter, l'inconvenient fait que je n'approuve pas cette façon de jouer, & que dans le doute, je confeille à l'Hombre de prendre.

Il faut remarquer les couleurs dont on a joué deux fois, pour n'en pas rejoüer, à moins que celui avec qui vous êtes ne voïe yenir.

Il ne faut jamais jouer de la fauffe joïće

par celui qui eft contre vous, ni de la couleur du Roi appellé.

Il faut s'en aller des fauffes dont on a les Rois, & garder le Valet troifiéme de la couleur dont on n'a pas joué,& qu'on juge que l'Hombre à des fauffes.

Quand on eft appellé, & que l'Hombre vous lâche fur à-tout, il faut toujours rejouer à-tout, tant qu'on en a.

Si l'Hombre joue fans prendre, & que vous foïez au-deffus, & premier à jouer, il faut jouer de la couleur dont vous avez le plus fi vous n'avez pas un Roi & Dame d'une couleur; car fi vous n'avez que des Rois, il faut voir venir, crainte de rendre les Da mes de l'Hombre bonnes.

- Si au contraire vous êtes au-deffous de l'Hombre, & que vous aïez une fauffe feule & quelqu'à-tout, il faut les jouer ; & fi la fauffe palle à un Roi au-deffus de l'Hom bre, il doit en rejoüer; mais fi c'eft au deffous, ce dernier doit jouer une autre fauffe.

Lorfque l'Hombre joue fans prendre, il faut remarquer à quoi il coupe,& en jouer toujours pour confommer fes à-touts, & conferver ceux des autres qui peuvent le furcouper: Pon juge de fes fauffes par le Roi qu'il a coupé. L'on doit garder trois ou quatre des meilleures cartes de la couleur qu'on juge qu'il a des fauffes dont il peut avoir le Roi, & ne pas fe défaire de cette couleur.

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