que vous foyez prudente & raisonnable; mais je vous promets que je ne ferai plus de médifances..... Allons, je vais me remettre à l'ouvrage; viens, Isabelle. (Elles retournent à leurs places.) ISABELLE. Mademoiselle Juftine, pourquoi donc eftce que madame Dupré ne m'envoie jamais en ville? JUSTIN E. Parce que vous n'avez que quatorze ans.. Mais Jofephine n'en a que quinze.... JOSEPHINE. Auffi, au grand jamais, je n'y vas toute feule..... A Il n'y a qu'Annette & Justine qui fortent quelquefois fans compagnes, c'eft rare. ISABELLE.. encore Mais je pourrois aller avec une autre.... Sûrement; mais, en général, madame Dupré n'aime pas que des jeuneffes comme nous fortent fouvent. ISABELLE. J'aimerois pourtant bien voir des dames à leurs toilettes.... Ah! vlà un carroffe qui s'ar rête à la porte. JUSTINE. Annette, vas voir ce que c'eft. (Annette fe leve & va ouvrir la porte, elle ANNETT E. C'eft madame la baronne d'Elfac.... (Toutes les jeunes filles fe mettent à rire.) MARTH E, Oh, n'ayez pas peur. JOSEPHINE, bas à Ifabelle. Prends donc ton férieux. ISABELLE, bas. Je ne peux pas. 4 JOSEPHINE, bas. Ni moi.... Faifons femblant de nous moucher.... (Elles tirent leurs mouchoirs.) La voilà. JUSTIN E. (Toutes les jeunes filles fe levent.) SCENE III. LA BARONNE, fuivie de fes gens qui restent dans le fond du théatre, JUSTINE, ANNETTE, MARTHE, JOSEPHINE, ISABELLE. LA BARONNE, Où eft madame Dupré? JUSTINE. Madame, elle eft fortie. LA BARONNE. Et ma robe, eft-elle garnie ? JUSTIN E. Madame ne l'a demandée que pour lundi. LA BARONNE. Je veux l'avoir demain abfòlument. Madame, ici on ne paffe jamais de nuit la veille des fêtes, à caufe des offices du lendemain... ... LA BARONNE. Ah, vous ne paffez pas de nuits!... Cela eft différent. ... JUSTINE. Pardonnez-moi, madame, j'ai Phonneur de vous dire.... LA BARON NE. Allez-moi chercher ma robe, mademoiselle, je vais la remporter.... ( Juftine fort.) ANNETTE. Le jupon eft tout garni, & fait le plus joli effet.... LA BARONNE. Ce n'eft pas que je m'en foucie; je ne mets pas grande attache à tout cela.... rais je veux être fervie avec promptitude.... ANNETT E. Si madame avoit dit d'abord qu'elle vouloit l'avoir pour demain, on auroit tout quitté. . . . . LA BARONNE Montrez-moi des bonnets. (Annette & Marthe fe levent & prennent des cartons.) JOSEPHINE. Madame veut-elle une chaife? LA BARONNE. Non. Je ne compte pas faire un long établiffement ici. ... JOSEPHINE, à part. Je parie qu'elle y reftera une heure. (Annette & Marthe lui apportent un carton.): LA BARONNE. Tout cela eft bien commun... ANNETTE, En voilà deux charmans. LA BARON NE. Oui, comme cela, fur la main; & puis, quand on s'en coeffera, ils iront à faire hor reur. MARTHE " part. Je le crois bien, fur ce vifage-là... |