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ALINE.

Comment favez-vous tout cela?....

CATHERINE.

Par Jofeph.... C'eft un petit garçon rufe s'il en fut jamais, & qui n'ignore de rien. . . . ALINE, à part.

Il a une mere!.... Il me vient une idée....

Elle rêve.)

CATHERINE.

Je crois que j'entends madame Durocher & mademoiselle Silvie....

ALINE...

Catherine, ma chere Catherine, fongez à mes habits...... Mais, mon dieu! c'eft fète aujourd'hui..

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CATHERINE.

Ça ne fait en rien: comme c'est pour faire une bonne action, la femme à la vieille fripperie dont je vous ai parlé, les achetera; c'est une de mes connoiffances, je me charge de cela, & elle en donnera même un prix raisonnable; ainfi foyez tranquille. La fille de not maîtreffe n'eft pas dans vot confidence?....

ALINE.

Mademoiselle Silvie? Non, fûrement.

CATHERINE.

Elle vous aime bien pourtant.

ALINE.

C'est à caufe de cela; elle auroit peut-être voulu engager fa mere à m'avancer de l'argent.

CATHERINE.

Pardi, vous avez une belle occafion pour emprunter.... Et Georgette, la fille de boutique, n'en fait rien non plus?....

Pas un mot.

ALINE.

CATHERINE.

J'en fuis bien aife, car je ne l'aime guere. Que le mal que je lui veux m'arrive ; mais pourtant elle a une mauvaise langue, elle est trigaude. Prenez garde qu'elle ne vous faffe quelque paquet auprès de madame Durocher; je l'entends fouvent lâcher des mots à double entente, je vous avertis de ça .... Allez, c'est une maligne piece. Mais chut...... bouche clofe.... vlà madame Durocher.

ALINE.

Chere Catherine, je me recommande à

vous...

...

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CATHERINE.

N'ayez point de crainte; ne favez-vous pas que je me mettrois au feu pour vous faire plaifir?...

ALINE.

O ma chere bonne fille !...

CATHERINE.

Paix, on vient... Adieu, je vas fortir pour Elle fort.)

vot affaire.

ALINE.

Allons réfléchir à mon nouveau projet.

SCENE II 1.

Madame DUROCHER, ALINE.

Madame DUROCHER, arrêtant Aline.

Où allez-vous, Aline?

ALINE.

Dans ma chambre, madame.

Madame DURO CHE R.

• Reftez un moment, je voudrois vous parler. Aline, vous avez quelque chagrin fecret; depuis deux jours vous n'êtes pas dans votre état ordinaire....

ALINE.

Moi, madame?....

Madame DU ROCHER.

Vous rougiffez, vous avez les larmes aux yeux... Qu'eft-ce que cela fignifie?

ALINE.

En vérité, madame... je n'ai rien à vous

dire...

Madame

DUROCHER.

Vous m'ètes confiée, je dois répondre de votre conduite. Ainfi, puifque vous ne voulez pas me parler à cœur ouvert, je vous préviens que je vous veillerai de fi près, que je découvrirai le mystere que vous me cachez. Eft-ce qu'une fille à votre âge doit avoir des fecrets?

ALINE.

Mais je n'en ai point. . .

Madame

DUROCHER.

Cela fuffit; je vois qu'il eft inutile de vous queftionner davantage. Allez.

ALINE, à part en s'en allant.

O mon dieu! faut-il encore fupporter l'affront d'ètre foupçonnée!... (Elle fort rant.)

(Elle fort en pleu

SCENE I V.

Madame DUROCHER, feule. ELLE pleure... Elle est toute tremblante...♪ Il y a quelqu'intrigue, quelqu'amourette en l'air... Cependant elle n'a que quinze ans, & elle paroît avoir tant de fageffe & de modef tie!... & même de fierté; car, malgré fa dou ceur, elle eft fiere au fond... Mais elle eft fi jolie, fi remarquable!. .Tout cela me tracaffe... J'interrogerai ma fille & Georgette, peut-être m'apprendront-elles quelque chofe.

SCENE V.

Madame DUROCHER, SILVIE en robe à la polonoife, GEORGETTE.

Madame

DUROCHER.

AH, justement les voilà!.. Approchez, Silvie... (regardant fa robe. ) Mais, comme vous voilà fagotée !...

SILVI E.

Ah, maman, je mourois d'envie d'avoir une

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