fion dont ils font dignes!.... LE CHEVALIER. Ne difiez-vous pas qu'on tire de l'arc aujour d'hui ?.... VER CEI L. Oui; mon pere donne un prix... Ah, j'en fuis charmé. Je verrai cela.... OPHÉM O N. Monfieur le chevalier veut donc bien me permettre de le quitter pour une heure feule ment?.... LE CHEVALIER. Traitez-moi en voifin, je vous en prie, monfieur Ophémon, point de complimens.... O PHÉMÒ N.... Mon fils aura l'honneur de me remplacer puifque vous. le trouvez boir Allons, monfieur Renaud. (11 fort, & M. Renaud le fuit.) SCENE III. LE CHEVALIER, VERCEIL LE CHEVALIER. FE ne connoiffois pas ce M. Renaud.... VER CE I L. Il a exercé la médecine à Lyon pendant deux ou trois ans avec fuccès: il a defiré s'établir à Paris, & mon pere lui en a facilité les moyens; par reconnoiffance, il eft venu paffer fix fe maines ici. LE CHEVALIER. Votre pere fait un très- digne ufage de fa fortune.... Mais, Verceil, j'ai mille questions à vous faire après une abfence de sept mois.... -Vous ne me parlez point de Collette..... Ah, ah, vous rougiffez! Eh bien, vous l'aimez donc toujours?.... VER CEI L. Comment aurois-je pu changer en si peu de tems?.... LE CHEVALIER. Si peu de tems! fept mois!.... Vous avez des idées bien provinciales fur la durée d'une paffion.... Et Collette, enfin, eft-elle instruite de votre amour?.... VER CEI L. Vous allez vous moquer de moi.... Mais vingt fois j'ai formé le projet de lui en parler, & je n'en ai jamais eu la hardieffe.... LE En effet, la fille d'un fermier, une paysanne de feize ans, eft une perfonne très-impofante. VERCE I L. Mais oui, car l'innocence & la vertu le font toujours. D'ailleurs, la condition de Collette n'a rien de méprifable, pour moi fur - tout, puifque ma naiffance n'eft pas plus diftinguée que la fienne.... LE CHEVALIER. L'amour vous rend bien modefte.... Cependant vous devez obferver entre vous & Collette une petite différence, c'est que vous aurez un jour cent mille livres de rentes..... VERCE I L. Il faut être bien humble d'ailleurs, pour ne s'enorgueillir que de cet avantage.... LE CHEVALIER. Comment, bien humble?.... VER CEI L. Mais oui celui qui' regarderoit fa fortune comme le vrai moyen de réuffir, affurément ne compteroit guere fur les agrémens de fon caractere & de fon efprit.... LE CHEVALIE R. ..... Vous avez des fentimens tout-à-fait romanefques ; & réellement, mon cher Verceil, vous étiez né pour aimer une bergere.... Mais, plaifanterie à part, je veux vous fervir dans vos amours champêtres. Dites-moi, ne venezvous pas à Paris l'hiver prochain ? VER CE I L. Oui, c'est le projet de mon pere. J'en fuis faché, je l'avoue; je m'éloignerai à regret d'ici... J'ai été élevé dans cette terre, je ne l'ai jamais quittée.... LE CHEVALIE R. Et vous n'avez nulle curiofité de voir Paris?.... VERCE I L. Pas la moindre.... LE CHEVALIER. Oh, j'en fais bien la raison.... Mais fi je vous difois que j'imagine un moyen très - facile. de faire venir Collette à Paris?.... VERCE I L. Cela eft impoffible.... LE CHEVALIE R. Je fuis fûr de mon fait.... VERCEI L. CHEVALIER. Mais comment?.... LE Ah, voilà mon fecret! Vous avez de la tendreffe, & moi du génie & de la difcrétion; car vous ne faurez mon moyen que lorsqu'il aura réuffi.... VERCE I L. Mais ne plaifantez-vous point?.... LE CHEVALIER, d'un air très-férieux. Fi donc, fur une affaire de cette importance, une affaire de cœur.... VER CEI L. Je ne fais, vous avez rapporté de Paris un certain air, un ton.... qui vous rendent bien différent de ce que vous étiez... . LE CHEVALIER, en fouriant. Mais véritablement, je crois bien que je fuis un peu changé.... VERCE I L. Oh, beaucoup.... LE CHEVALIE R. Vous m'effrayez.... Aurois-je entiérement perdu cette aifance, cette grace champenoise, dont je fuis toujours cependant le fincere ad |