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ACT » Mais certainement nous avions de plus grandes » vues que cela: elles fe font évanouies dans la » fuite, toutes chofes ayant bien changé de face » & rien n'étant arrivé de ce que nous imaginions » alors avec quelque apparence ». ̧

M. de Vendôme fut fi content des paroles de l'Opéra d'Acis & Galatée, qu'il envoya cent louis à l'Auteur. Une pareille fomme étoit alors trèscapable de remplir fes defirs; & il l'auroit acceptée avec bien de la reconnoiffance, fi deux célebres Acteurs, Champmêlé & Raifin ne l'en euffent em→ pêché, en lui difant que ce n'étoit pas affez pour M. de Vendôme, & qu'il pouvoit en efpérer une récompenfe beaucoup plus confidérable. Campiftron trouva ce facrifice un peu douloureux, & ne fe rendit qu'avec bien de la peine à ce confeil; mais au bout de quelque tems, il fe fçut bon gré de l'avoir fuivi. Le Prince, encore plus touché du défintéreffement qu'il croyoit voir dans l'Auteur, que du mérite de l'ouvrage, le prit chez lui en qualité de Secrétaire de fes Commandemens. Campiftron avoit tout ce qu'il falloit pour remplir cette place; on lui reprochoit feulement un peu de négligence à répondre aux Lettres qu'on lui écrivoit. Sa réputation étoit là-deffus fi bien établie, qu'un jour qu'il brûloit un tas immenfe de Lettres, M. de Vendôme, qui lui voyoit faire cette expédition dit à ceux qui fe trouverent là préfens:» Le voilà » occupé à faire fes réponses ».

ACOUBAR, ou la Loyauté Trahie, de Duhamel, repréfentée en 1586.

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ACTE DE STRASBOURG, (1) Opéra Comique, à la Foire Saint-Laurent, 1731.

'ACTEURS DÉPLACÉS, (les) ou l'Amant Comédien, Com. en un Acte en Profe, précédée d'un Prologue, par l'Affichard, repréfentée en 1735, par les Acteurs de la Comédie Françoife.

Ce qui fit tout le Comique de cette Piéce, c'eft le déplacement même des Acteurs qui y jouerént. Ils étoient tous de caractere, d'âge, de figure ou de fexe oppofés à leurs rôles. Ceux de pere & de mere étoient joués par deux enfans de huit ans ; celui d'Amoureufe, par Madame Dangeville la tante; l'Amant, par le Sieur Poiffon; le Paysan, par le Sieur Dangeville, &c. Dans une petite Trag. intitulée Ménélas, & qui étoit amenée dans la Piéce, pour remplir le titre d'Amant Comédien, le rôle de Ménélas fut déclamé par Poiffon; celui de Doris, confidente d'Hélene, par Fleuri; & celui de Léda, mere d'Hélene, par Montmény. Le divertiffement même de la Comédie fe fentit du déplacement, un pas de deux ayant été danfé très-gravement fur l'air d'une Sarabande, par un Arlequin & un Polichinelle, tandis qu'un Italien & un Espagnol danferent des rigaudons & des gigues. ACTEURS ÉCLOPÉS, (les) Opéra-Com. en un Acte, en Vaudevilles, de Pannard, à la Foire S.-Germain,

1740.

ACTEURS JUGES, (les) Opéra-Com. en un Acte, en Vaudevilles, de Fagan, à la Foire S. Laurent, 1742.

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ADAMANTINE, ou le Défefpoir, Trag.-Com. par Defpanney, 1600.

ADELAIDE DU GUESCLIN, Trag. de M. Voltaire,

1734.

M. de Voltaire a redonné cette Piéce fous le titre du Duc de Foix, & l'a remise enfin au Théâtre fous fon premier titre. Il y avoit, dans fa nou veauté, un certain perfonnage nommé Coucy, à qui je ne fçais plus quel autre perfonnage difoit emphatiquement après une tirade;

Es-tu content, Coucy »?

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'ADE Le Parterre répondit en écho, Couffi, Couffi; čette mauvaise plaifanterie penfa faire tomber

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Piéce.

ADELE DE PONTHIEU, Trag. de M. de la Place

1757.

Cette Tragédie fut préfentée aux Comédien lue & reçue par ces Meffieurs aux acclamatioi générales de toute la Troupe; & cependant, fo par des tracafferies de ces mêmes Comédiens, fo par les démarches fecrettes d'un Auteur très-connu fouvent accufé de pareilles menées, on en diffé la repréfentation pendant plus de dix-huit mois. fallut, pour la faire jouer, employer l'autorité d Meffieurs les premiers Gentilshommes. M. le Ma réchal de Richelieu, qui venoit de prendre Mahon étoit alors d'exercice. Il donna des ordres fi précis qu'Adèle fut apprife & repréfentée, mais m jouée, parce qu'on y apporta beaucoup d'humeu Elle fut cependant bien reçue du public; & apre la premiere représentation, l'Auteur remercia vainqueur de Minorque par cet impromptu: 1

Ton oncle conquit la Rochelle,
Combla les arts de bienfaits éclatans.
Digne héritier de fes talens,

Tu pris Minorque, & fis jouer Adèle.

L'Auteur de cette même Tragédie fe trouva dans une Ville de Province, quelque tems apr qu'on l'eut donnée à Paris, fut préfenté à u Dame qui fe difoit de la Maifon de Ponthieu, defcendante de la fameufe Adèle, l'héroïne de Tragédie. Cette Dame avoit témoigné le pl grand defir de voir M. de la Place, qui, feigna de la croire réellement de la Maifon dont elle vantoit follement d'être iffue, lui fit un complime en vers avec tout l'appareil d'un Ambaffadeur.

ADELPH

ADELPHES, (les) Comédie en cinq Actes, en vers, de Baron, attribuée au Pere de la Rue, Jéfuite, 1705. Quelques jours avant que Baron fit repréfenter cette Comédie, M. de Roquelaure lui dit: >> Ba »ron, quand veux-tu me montrer ta Piéce nou» velle? Tu fçais que je m'y connois. J'en ai fait » fête à trois femmes d'efprit, qui doivent dîner » chez moi. Viens dîner avec nous. Apporte les » Adelphes; & tu nous en feras la lecture. Je fuis > curieux de voir fi tu es moins ennuyeux que » Térence ». Baron accepta la propofition, & fe rendit le jour fuivant à l'Hôtel de Roquelaure, où il trouva deux Comteffes & une Marquife, qui lui témoignerent une vive impatience d'entendre fa Comédie. Cependant quelque envie qu'elles paruffent en avoir, elles ne laifferent pas de fe donner tout le tems de dîner à leur aife. Après un repas fort long, les Dames demanderent des cartes: » >> Comment des cartes, s'écria M. de Roquelaure! » Vous n'y penfez pas, Mefdames; vous oubliez » que Baron fe prépare à vous lire fa Comédie »nouvelle. Non, non, Monfieur, lui répondit une >> Comteffe; nous ne l'oublions point: tandis que >> nous jouerons, M. Baron nous lira fa Piéce : » nous aurons deux plaisirs pour un ». A ces mots l'Auteur fe leva brufquement, gagna la porte, rompit en vifiere à la compagnie, & dit que fa Piéce n'étoit point faire pour être lue à des joueufes. M. Poinfinet a mis cette Anecdote en action dans fa Comédie du Cercle.

ADHERBAL, Roi de Numidie, Trag. de la Grange Chancel, 1694.

» Quand je crus avoir mis la derniere main à ma » Tragédie, dit l'Auteur, je me hafardai de la » préfenter à Madame la Princeffe de Conti Mal>gré tous les défauts dont cette Piéce étoit rem>plie, la Princeffe y trouva affez de chofes dignes » de fon attention, pour envoyer chercher le có» lebre Racine, & le prier, avec bonté, de lire

Tome I.

B

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» cet effai d'un Gentilhomme qui étoit fon Page » pour lui en dire fon avis, fans aucun déguifement. >> Racine garda la Piéce huit jours, après lefquels il fe rendit chez la Princeffe, & lui dit qu'il » avoit lu, ma Tragédie avec étonnement ; qu'à la vérité elle étoit défectueufe en plufieurs en» droits mais que fi fon Alteffe agréoit que j'al»lâffe quelquefois chez lui pour y recevoir fesavis, » il la mettroit, dans peu de tems, en état d'être » jouée avec, fuccès. Je ne manquai pas de m'y >> rendre tous les jours; & jepuis dire que les le>> çons qu'il me donnoit, m'en ont plus appris, que > tous les Livres que j'ai'lus. Il fe faifoit quelque» fois un plaifir de m'entretenir des différens fujets » qui lui avoient paffé dans l'efprit. Iln'y en a pref» que pont, foit dans la Fable, foit dans l'Hiftoire,

fur lefuels il n'eût promené fes idées, & trouvé » des fituations interreffantes, dont il avoit la bonté » de me faire part. Ma Tragédie étant achevée, » je la préfentai aux Comédiens qui la reçurent. Il » fut réfolu qu'on la donneroit fous le titre d'Ad» herbal, au lieu de celui de Jugurtha ; parce qu'il >> n'y avoit pas long-tems que Péchantré en avoit » donné une fous le même titre, qui n'avoit pas été >> reçue favorablement du public. Mon Adherbal » fut représenté. Le Prince de Conti, qui voulut » bien affifter à la premiere représentation, voulut > auffi que je me miffe auprès de lui, fur les bancs » du Théâtre, en difant que mon âge fermeroit la » bouche aux Cenfeurs. Racine, à qui la dévotion » ou la politique ne permettoit plus de fréquenter »les Spectacles, depuis que le Roi s'en étoit » privé, vint à cette premiere représentation, & » parut prendre un plaifir extrême à tous les ap>> plaudiffemens que je reçus ».

ADIATOR, Roi de Numidie, Tragédie d'un Anonyme, jouée vers l'an 1623.

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