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commettent journellement les habitans de Sodome & de Gomorhe, prend le parti de les faire périr par le feu du Ciel. Miféricorde veut en vain implorer la clémence divine: Dieu lui répond naï

vement:

Leur péché fi fort me déplaît,
Vu qu'il n'y a raison, ne rime,
Qu'ils descendront tous en abîme.

MYSYERE, (le) de la Conception & Nativité de la
glorieufe Marie Vierge, avec le Mariage d'icelle, la
Nativité, Paffion, Réfurrection & Afcenfion de N. S.
J. C., par Jofeph de Marnef, 1507.

MYSTERE DES TROIS ROIS, (le) par Dabundance, 1544.

MYSTERE, (le) Quòd fecundum legem debet mori, par Dabundance, 1544.

MYSTERE ET BEAU MIRACLE DE SAINT NICOLAS, (le à vingt-quatre personnages, par Pierre Sergent.

Čes représentations des Myfteres fervoient auffi de Fêtes pour les Entrées & Mariages de nos Rois. Alain Chartier, dans fon Hiftoire de Charles VII, parlant de l'Entrée de ce Roi à Paris, en 1437, dit que « tout le long de la rue Saint-Denis, à un »jet de pierre l'un de l'autre, étoient dreffés des » échaffauds richement tendus, où étoient repré» fentés par perfonnages, l'Annonciation, la Nati»vité de N. S., fa Paffion, fa Réfurrection, la » Pentecôte & le Jugement. Ce dernier Myftere, » dit-il, fe trouvoit bien placé; car il fe jouoit » devant le Châtelet, où est la Juftice du Roi; & >> emmy la Ville, il y avoit plufieurs autres jeux » de divers Myfteres, qu'il feroit trop long à ra>> conter ; & là venoient des gens de toutes parts, » crians, Noël, Noël ».

Il y avoit une autre efpece de Myftere, où la Religion n'avoit aucune part, & qui fervoit aux Fêtes de nos Rois. Il y en a un beau de cette efpece en manufcrit, intitulé MYSTERE, « là où > la France fe préfente en forme d'un perfonnage » au Roi Charles VII, pour le glorifier des graces » que Dieu a fait pour lui, & qu'il a reçu en sa » caufe durant fon regne; & parlent ensemble en » forme de Dialogue: puis les Barons du Roi » parlent l'un après l'autre, chacun en deux cou» plets. Les Seigneurs de la Cour de Charles VII » y font dénommés ».

Un Peintre qui avoit fait un Paradis pour la représentation d'un Myftere, dit à ceux qui admiroient ce Paradis : « Voilà bien le plus beau » Paradis que vous vites jamais, ni que vous

> verrez ».

« C'eft aux Italiens, dit M. de Voltaire dans fes » Questions fur l'Encyclopédie, qu'on doit ce mal> heureux genre de Drames, appellés Myftere.Ils » commencerent dès le treizieme fiecle, & peut» être auparavant, par des Farces tirées de l'an> cien & du nouveau Teftament; indigne abus, qui » passa bientôt en Espagne & en France ! C'étoit » une imitation vicieufe des Effais que S. Grégoire » de Naziance avoit fait en ce genre, pour oppo» fer un Théâtre Chrétien au Théâtre Payen de » Sophocle & d'Euripide. Saint Grégoire de > Naziance mit quelque éloquence & quelque di> gnité dans ces Pieces; les Italiens & leurs Imi>>tateurs n'y mirent que des platitudes & des >> bouffonneries.

nos

« Les Autos-Sacramentales ont déshonoré l'Ef>pagne beaucoup plus longtems, que les Myfte-. res de la Paffion, les A&tes des Saints, » Moralités, la Mere fotte n'ont flétri la France. » Ces Autos-Sacramentales le repréfentoient en

» core à Madrid, y a très-peu d'années; Cal» daron en avoit fait pour fa part plus de deux » cents. Use de fes plus fameufes Pieces eft la > Denen in MiŢi. Les Acteurs font un Roi » de Cocoone, Mahométan, un Ange Chrétien, >ne Fille de joie, deux Soldats bouffons, &

le Duble. L'an de ces deux bouffons eft un » nommé Pafcal Vivas, amoureux d'Aminta. Il » pour Fin! Leto, foldat Mahométan. Le » Ducie & Lebo veulent tuer Vivas, & croyent > en avoir bon marché, parce qu'il eft en péché > mortel. Mais Paical brend le parti de faire dire › me Mele far le Théire & de la fervir. Le » Duble perd alors route fa puisance fur lui. » Pendant la Mede, la bataiile fe donne ; & le > Duble et tout étonné de voir Pascal au milieu >ir combat, dans le même-tems qu'il fert la » Merfe. On, c, dit-i; je fçais bien qu'un corps > per le trouver dans deux endroits à la fois, > excepté dans le Sacrement auquel le drôle a

act de devocion. Mais le Diable ne fçavoit pas » que Ange Chrétien avoit pris la figure du bon > Paital Viras, & qu'il avoit combattu pour lui » pendant Office divin. Le Roi de Cordoue eft → batu comme on peut bien le croire. Pafcal » cpoul fa Vivandiere; & la Piece finit par l'éoge de la Mede ».

< Dans un autre A&te Sacramental, Jesus> Chrit en perruque quarré, & le Diable en bon>net à deux coches, difputent fur la contreverse, »fe battent à coups de poing, & finiffent par > Gacter enfemble une Sarabande. Plufieurs Pieces » de ce genre fe terminent par ces mots: Ite Comedia > et. D'autres Pieces, en très-grand nombre, ne » font point Sacramentales: ce font des Tragi» Comédies, & mème des Tragédies. L'une eft » la Creation in Mande; l'autre, les Cheveux d'Ab➡aiz. On a joué le Soleil foumis à l'Homme» Dieu, bon psycur, le Mainte-d'Hôtel de Dieu,

la Dévotion aux Trepaffes; & toutes ces Pieces >> font intitulées La famofa Comedia ».

Dans la Tragédie d'Efchyle, la Religion des Grecs étoit jouée, comme la Religion Chrétienne le fut en France, en Italie & en Efpagne. « Qu'est-ce en effet, demande M. de Voltaire, >> que ce Vulcain enchaînant Promethée fur un > rocher par ordre de Jupiter? Qu'eft-ce que la > Force & la Vaillance qui fervent de garçons> bourreaux à Vulcain, finon un Auto-Sacramentale » Grec? Si Caldéron a introduit tant de Diables >> fur le Théâtre de Madrid, Efchyle n'a-t-il pas >> mis des Furies fur le Théâtre d'Athènes? Si Paf> cal Vivas fert la Meffe, ne voit-on pas une vieille » Pythoniffe qui fait toutes les cérémonies facrées » dans la Tragédie des Euménides ».

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« Les sujets Tragiques n'ont pas été traités au>> trement chez les Efpagnols, que leurs Actes » Sacramentaux. C'eft la même irrégularité, la >> même indécence, la même extravagance. Il y » toujours eu un ou deux Bouffons dans les Pieces » dont le fujet eft le plus Tragique. On en voit >> jufques dans le Cid; il n'eft pas étonnant que >> Corneille les ait retranchés. On connoît l'Héra» clius de Caldéron intitulé Toute la vie eft un » Menfonge, & tout eft une Vérité qu'on croit » antérieur à l'Héraclius de Corneille. L'énorme » démence de cette Piece n'empêche pas qu'elle >>ne foit femée de plufieurs morceaux élo» quens, & de quelques traits de la plus grande >> beauté ».

<< Non-feulement Lopez de Véga avoit pré» cédé Caldéron dans toutes les extravagances » d'un Théâtre groffier & abfurde; mais il les >> avoit trouvées établies. Lopez de Véga étoit » indigné de cette barbarie; & cependant il s'y foumettoit. Son but étoit de plaire à un peuple

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