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l'air, qui attiédiffent les faifons brûlantes, qui temperent la rigueur des hivers, & qui changent en un instant la face du ciel Sur les aîles de ces vents volent les nuées d'un bout de l'horizon à l'autre. On fçait que certains vents regnent en certaines mers, dans des faifons précises. Ils durent un tems reglé, & il leur en fuccede d'autres, comme tout exprès, pour rendre les navigations commodes & régulieres. Pourvû que les hommes foient patients, & auffi ponctuels que les vents, ils feront fans peine les plus longues navigations.

X V.

Du Feu.

Voïez-vous ce feu qui paroît allumé dans les aftres &

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qui répand par tout fa lumiere? -Voïez-vous cette flamme que certaines montagnes vomiffent, & que la terre nourrit de fouffre dans fes entrailles? Ce même feu demeure paisiblement caché dans les veines des cailloux ; & il Y attend à éclater, jufqu'à ce que le choc d'un autre corps l'excite, pour ébranler les villes & les montagnes. L'homme a fçu l'allumer, & l'attacher à tous les ufages, pour plier les plus durs métaux, & pour nourrir avec du bois, jufques dans les climats les plus glacez, une flamme qui lui tienne lieu de foleil quand le foleil s'éloigne de lui. Cette flamme fe gliffe fubtilement dans toutes les femences. Elle eft comme l'ame de tout ce qui vit elle confume tout ce qui eft impur, & renouvelle ce

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qu'elle a purifié. Le feu prête fa force aux hommes trop foibles. Il enleve tout à coup les édifices & les rochers. Mais veut-on le borner à un usage plus modéré ? Il réchauffe l'homme, il cuit les alimens. Les anciens, admirant le feu ont crû que c'étoit un tréfor celefte, que l'homme avoit dé robé aux Dieux.

XVI.

Du Ciel.

Il est temps d'élever nos yeux vers le ciel. Quelle puiffance a conftruit au-deffus de nos têtes une fi vaste & fi fuperbe voûte? Quelle étonnante variété d'admirables objets ? C'est pour nous donner un beau spectacle,qu'une main toute-puiffante a mis devant nos yeux de fi grands & de

fi éclatans objets. C'est pour nous faire admirer le ciel, dit Cicéron, que Dieu a fait l'hom- Lib. 2. De me autrement que le refte Nat. Deor. des animaux. Il eft droit, & leve la tête, pour être occupé de ce qui eft au-deffus de lui. Tantôt nous voïons un azur fombre, où les feux les plus purs étincellent. Tantôt nous voïons dans un ciel tempéré, les plus douces couleurs, avec des nuances que la peinture ne peut imiter. Tantôt nous voïons des nuages de toutes les figures, & de toutes les couleurs les plus vives, qui changent à chaque moment cette décoration les par plus beaux accidents de lumiere. La fucceffion réguliere des jours & des nuits, que fait-elle entendre? Le foleil ne manque jamais, depuis tant de fiecles, à

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fervir les hommes, qui ne peu vent fe paffer de lui. L'aurore depuis des milliers d'années, n'a pas manqué une seule fois d'annoncer le jour. Elle le commence à point nommé, au moment, & au lieu reglé. Le foleil, dit l'Ecriture, fçait où il doit fe coucher chaque jour. Par là il éclaire tour à tour les deux côtez du monde, & vifite tous ceux auxquels il doit fes raïons. Le jour et le tems de la fo ciété & du travail : la nuit envelopant de fes ombres la terre, finit tour à tour toutes les fatigues, & adoucit toutes les peines. Elle fufpend, elle calme tout; elle répand le filence, & le fommeil. En délaffant les corps, elle renouvelle les efprits. Bientôt le jour revient, pour rappel ler l'homme au travail, & pour ranimer toute la Nature.

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