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les abyfmes du Pyrrhonisme que pour nous en faire fentir l'horreur, & nous donner une fincere envie d'en fortir.

A proportion que fon Philofophe découvre la verité, il lui fait naître des fentimens qui en inirent l'amour.

Il est vrai qu'en certains endroits il femble pouffer le doute trop loin, & douter même des premiers principes aufquels il eft obligé de revenir par un raisonnement qui peut paroître circulaire. Mais fon but eft de montrer qu'il y a une évidence à laquelle on ne fçauroit refifter, à laquelle on est forcé malgré foi de revenir après avoir tâché en vain de la rejetter. Evidence qui eft la même dans tous les païs du monde, à la Chine comme en Amerique. Evidence qui eft une regle commune pour

tous les hommes. Evidence qui se presente toûjours également quand on la confulte avec attention,qui a été la même dans tous les fiécles paffez,& qui fera la même dans tous les fiécles futurs. Evidence que nulle circonftance ne peut changer, qui ne varie point par les viciffitudes perpetuelles qui arrivent dans tout le refte. Evidence, en un mot, qui étant par fa nature, universelle, éternelle & immuable,ne fçauroit être que la lumiere même de l'intelligence infinie de Dieu, dont il éclaire tous les efprits finis, & par laquelle ils voïent toutes les veritez depuis les plus petites jufques aux plus grandes. Evi dence enfin, dont il ne nous eft montré ici- bas qu'un foible raïon, pour nous conduire au milieu de nos tenebres à la Verité fouveraine, qui fe découvre

de plus en plus à proportion que nos ames fe détachant du fenfible & du fini, s'approchent par l'amour de ce Soleil des Intelligences qui fe montrera enfin à nous fans voile & fans nuage. C'est ainsi que notre Philofophe en éclairant l'efprit nourrit le cœur ; il ne nous amuse pas par des lumieres impuiffantes, & des fpeculations infruc tueuses; mais en nous montrant la verité, il nous la fait aimer. C'est le caractere effentiel de tous les Ouvrages de feu M. de Fenelon.

Au refte, l'on croiroit faire tort au Public fi on le privoit d'u ne Préface qui a long-tems parû à la tête de l'Art de la Nature; mais on a crû qu'étant plutôt un Ouvrage Philofophique qu'une Préface, elle feroit mieux placée à la fin de ces œuvres.

TABLE

DES SECTIONS contenues en ce Volume.

PREMIERE PARTIE.

I.

L

Es preuves métaphyfiques de l'existence de Dieu ne font pas à la portée de tout le monde. Page 1 II. Les preuves morales de l'èxifence de Dieu font à la portée de tout le monde. III. Pourquoi fi peu de perfonnes font attention aux preuves que la Nature fournit de l'éxiftence de fon auteur.

3

4

IV. Toute la Nature montre l'éxiftence de Dieu.

7

V. Belles comparaisons qui prouvent que la Nature montre l'éxiftence de fon auteur.

Premiere comparaison, tirée de PIliade d'Homere.

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VI. Seconde comparaison, tirée du fon des inftrumens.

II

VII. Troifiéme comparaison, tirée d'une ftatuë.

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VIII. Quatrième comparaison, tirée d'un tableau.

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