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la maniere fuivante. A la partie feptentrionale on marque 6 Heures & autant à la méridionale, favoir depuis 3 jufques à 6, & depuis 6 jufques à 9. Les premieres font nommées Orientales, & les autres Occidentales. Elles fervent à connoître la direction des veines; car marquer les Heures en terme de Géometrie fouterraine, c'eft marquer au jour la direction d'une veine.

HEX

HEXACHORDE. Intervalle de Mufique qui comprend fix dégrés & qu'on nomme fixte. On diftingue l'Hexacorde majeur & l'Hexacorde mineur. L'Hexacorde majeur eft compofé de deux tons majeurs, de deux tons mineurs, & d'un demi-ton majeur, qui font

intervalles. L'Hexacorde mineur n'a que deux tons majeurs, un ton mineur & deux - demi-tons majeurs. La proportion du premier en nombres, eft comme ; à 5, & celle | du fecond comme à 8. HEXAEDRE. Voiez EXAEDRE. HEXAGONE. Figure de Géometrie, qui a 6 angles & 6 côtés égaux entr'eux. Ainfi chaque angle de l'Hexagone eft de 60 dégrés. D'où il fuit que pour décrire cette figure un côté étant donné, il fuffit de former fur ce côté un triangle équilateral, dont le fommet eft le centre de l'Hexagone, & de porter par conféquent le même côté fur la circonference de ce cercle. On décrit encore ce poligone en portant 6 fois le raïon d'un cercle fur la circonference, car il eft évident que ce raïon fera le côté d'un triangle équilateral, & que tous ces raïons le feront de 6 triangles, qui pris enfemble doivent occuper toute la circonference, puifque le produit de 60 par 6 eft 360, nombre des dégrés de la circonference d'un cercle.

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НОЕ

HEDI-CAPELLE AGNI. Nom de deux petites étoiles de la quatriéme grandeur fur l'épaule du Chartier. Hevelius a marqué la longitude de ces étoiles, ainfi que leur latitude. (Prodrom. Aftronom. pag. 274.)

HOL

HOLOMEDRE. M. Wolf donne ce nom à un inftrument pour prendre toute forte de mefures; & ajoute que Abel Tullo en eft l'inventeur, & qu'il l'a décrit dans un Traité particulier publié à Venife l'an 1564. Il est fâcheux que M. Wolf ait omis le titre de ce Traité, car par le nom feul de fon Auteur, il ne m'a pas été poffible de le découvrir.

ном

HOMOCENTRIQUE. C'eft la même chofe que concentrique. (Voiez CONCENTRIQUE.) HOMODROME. Nom d'un lévier, dont le poids eft entre la puiffance & le point d'appui, ou qui a la puiffance entre le poids & le point d'appui. Vozez LEVIER. HOMOGENE. On caracterise ainfi en Phyfique des corps de même efpece, qui fous un même volume font également péfans. Les particules Homogenes font toutes de même efpece & de même nature, & ont les mêmes propriétés, comme font les parties de l'eau pure, de terre pure, ou des métaux les plus affinés tels que l'or, l'argent, &c. M. Newton appelle lumiere Homogene celle dont les raïons font tous d'une même couleur, & de même dégré de refrangibilité, fans aucun mêlange d'autres raïons.

2.

Jufqu'ici Homogene eft un terme propre de Phyfique. Les Géometres en font aufli un terme de leur fcience. Ils appellent nombres Homogenes des nombres fourds de même nature & de même efpece. Les nombres fourds ou irrationnels font aufli dit Homogenes, lorfqu'ils ont un figne radical commun, tel que va, Vb.

2

2

M. Viete fe fert du mot Homogene dans l'Algebre, en y ajoutant le mot comparaifon. Il appelle Homogene de comparaison le nombre abfolu d'une équation quarrée ou cubique. Ce nombre occupe toujours le côté de l'équation, & il est le produit des racines multipliées l'une par l'autre. Quelques Géometres n'entendent pas cela par le mot Homogene de comparaifon. Ils veulent qu'il exprime dans une équation le terme

qui n'eft compofé que de quantités connues. Par exemple, cette équation étant donnée x2—ax—ab, le nombre a b eft felon eux Homogene de comparaison. HOMOLOGUE. Epithete dont on caracterise les quantités qui ont même raifon entre elles. On lit dans les Elemens de Géometrie de M. Wolf une autre définition de ce terme. Ce Savant entend par Homologue la même chose que équinome, en comprenant dans deux figures les angles & les côtés qui fe fuivent tous deux dans un même ordre. L'une & l'autre fignification peut avoir lieu, felon qu'on la confidere fuivant fon étimologie, ou du mot xóyes raison, ou du mot λεγείν nommer.

Dans des figures femblables, les côtés qui font également ou femblablement situés, font appellés Homologues.

HOR

HORAIRES. On fous-entend CERCLES. Ce font de grands cercles qui fe rencontrent aux poles du monde, qui coupent l'équateur à angles droits, & qui déterminent le mouvement de la terre dans une heure, par fon mouvement d'Orient en Occident en un jour. Les Aftronomes en font paffer par tous les se dégrés de l'équateur; & font fervir le méridien pour tous les cercles Horaires; parce qu'on y fait paffer fucceffivement les dégrés de l'équateur.

HORISON. L'un des grands cercles immobi

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les de la fphere, qui eft éloigné dans tous les points de fa circonference de 90° du zenith & du nadir. C'est ce cercle qui divife la terre & les cieux en deux parties ou hemifpheres, dont l'un eft fupérieur & l'autre inférieur. On diftingue l'Horifon en fenfible ou apparent, & en rationel ou vrai.

L'Horifon fenfible eft ce cercle qui termi ne notre vue. On peut le concevoir formé par quelque grand plan qui touche la furface de la terre, & qui la divife ainfi que le firmament, en deux parties inégales, l'une illuminée & l'autre dans les ténébres. Cet Horifon détermine le lever & le coucher du foleil, de la lune ou des étoiles, en quelque latitude que ce foit. On dit qu'un altre fe leve quand il commence à paroître à la partie orientale de l'Horifon fenfible, & qu'il fe couche lorfqu'il commence à difparoître à fa partie occidentale. C'est de cet Horifon que l'on compte la hauteur des aftres. En Aftronomie on fappofe qu'à l'égard de la distance du foleil, & encore plus à l'égard de celle des étoiles, l'Horifon fenfible est le même que l'Horifon vrai, parce que cette

distance eft fi grande, que la différence de ces deux Horifons n'eft pas fenfible. HORISON VRAI. Cercle qui divife la terre & les cieux en deux parties égales, & dont le centre eft le même que celui de la sphere du monde. C'est l'Horifon proprement dit, tel qu'on l'a vû à la définition pure & fimple de ce terme. L'Horifon des globes ou des fpheres, qui eft un large cercle de bois (Voïez GLOBE & SPHERE,) par lequel ils font divifés en deux également, représente l'Horifon vrai.

L'HORISON eft appellé DROIT, OBLIQUE OU PARALLELE, felon qu'il coupe perpendiculaiment ou obliquement l'équateur, ou qu'il lui eft parallele. Cela dépend de la fituation de la phere à l'égard des différens Peuples. (Voiez SPHERE.) Macrobe nomme l'HoriJon, Terminus cæli, circulus Hemifphærii, & Maurle Gyrus terreftris.

pa

HORISONTAL. Ce qui eft parallele à l'hori
fon. Une ligne eft Horisontale quand elle
eft tracée fur un plan parallele à l'horison.
Un cadran eft horisontal fi fon plan eft
rallele à l'horifon du lieu, &c. En Perfpec-
tive la ligne horisontale eft celle où eft
dans un tableau le point de vûe, auquel tou-
tes les lignes des côtés doivent aboutir, pour
mettre l'objet en perspective.

HORLOGE. Machine qui fert à regler &
divifer exactement le tems, ou autrement à
marquer les heures & fes parties. On a in-
venté plufieurs de ces machines. Et d'abord
ont paru des Horloges d'eau, ensuite des
Horloges de fables, en troifiéme lieu des Hor-
loges proprement dites, compofées de roues
d'un reffort & d'un balancier; après ces
Horloges, des Horloges hydrauliques, & en-
fin des Horloges élementaires. Afin de faire
connoître ces Horloges, je les développerai
féparément dans des articles particuliers en
fuivant l'ordre de leur invention.
HORLOGE D'EAU. Horloge dirigée par le moïen
de l'eau, qui par fa chute indique les heu-
res écrites à des diftances proportionnelles
à fon mouvement. On connoît ces Horloges
fous le nom de Clepfidres, & j'en ai fait
mention à cet article (Voiez CLEPSIDRE. )
Il s'agit-là des Horloges d'eau des Anciens.
depuis leur origine jufques à l'invention des
Horloges à reffort & à poids. Quoique l'in-
vention de ces Horloges ait fait négliger
les autres, cependant des Phyficiens ont
perfectionné malgré cela les Horloges d'eau,
& ont donné l'être à une machine ingénieu-
fe, qui dépouillée du nom de Clepfidre par
la différence qu'elle a avec les Horloges d'eau
antiques, doit être ici & représentée &
décrite.

Un tambour d'argent ou d'étain fin, divifé en cinq parties avec des cloifons qui communiquent les unes aux autres par un petit trou, & fufpendu fur une verge de fer quarrée hors de fon centre de gravité, eft la principale piece de cette Horloge d'eau. Auffi s'attache-t-on à la bien conftruire. A cette fin, après avoir déterminé le diametre du tambour; 1o, on le divise ens parties (&, fi l'on veut rendre fon mouvement plus lént, en 7) A, B, C, D, E (Planche XXXVIII. Figure 3.) & on le perce quarrément à fon centre V. 2°. On éleve fur chaque côté du quarré que ce trou forme, des languettes d'étain, ou d'argent, fi le tambour eft d'argent, à la hauteur de l'épaiffeur qu'on doit donner à ce tambour. Cette hauteur eft arbitraire, quoique quelques Phyficiens l'aïent déterminée à 2 pouces d'épaiffeur. 3. On place fur chaque point de divifion des languettes AG, EL, DK, CI, BF, inclinées toutes également fur la circonférence & percées-là d'un fort petit trou. Ces languettes, qui doivent fe joindre à quelque distance du trou quarré, forment cinq cloifons égales. Il ne s'agit plus que de remplir à moitié, plus ou moins, une cloifon d'eau-de-vie bien rectifiée, (on préfere l'eau-de-vie à tout autre liqueur, parce qu'elle ne gele pas & qu'elle n'eft pas corrofive) fermer le tambour & le fufpendre avec une verge quarrée qui paffe juftement dans fon trou. Cela fait, l'Horloge eft conftruite, ou du moins la figure 4 (Planche XXXVIII.) peut fuppléer au refte de fa defcription.

Comme le tambour eft fufpendu fur fes fils de foïe SA, SB, qui entourent fon aiffieu A B, il eft évident qu'il doit defsendre pour chercher un équilibre à cette inégalité de péfanteur. L'eau alors fe vuide dans les cloifons & modere fa chute. On examine avec une bonne pendule le tems qu'ii emploïe à parcourir ainfi un espace, & on marque ainfi les heures à chaque heure du pendule, fur les montans de bois MS, NS dans lefquels le tambour est enchaffé.

Quand on veut rendre cette Horloge plus agréable on cache le tambour, & on communique fon mouvement à une aiguille qui marque les heures fur un cadran. Il fuffit pour cela d'entortiller un bout de la foie autour d'un cilindre i mobile & qui porte l'aiguille.

Ön ajoute encore un reveil en ajuftant | une détente qui tient un poids. Cette détente qui gliffe dans une verge de haut en bas du montant, pour qu'on la puiffe placer

à l'heure que l'on veut, eft ajustée de façon que l'aiffieu du tambour en defcendant la touche & qu'il la fait quitter prife. Alors le poids tombe, & fait tourner une roue dentée R. Aux dents de cette roue répond un petit marteau mobile dans un aiffieu. Ainfi cette roue en tournant fait faire des vibrations frequentes à ce marteau, que reçoit le timpan ou la cloche T : ce qui caufe un bruit affez grand pour interrompre le plus profond fommeil.

Cenforin croit que c'eft P. Corneille Nafica qui a inventé les Horloges à l'eau. En général Pline l'atribue à Scipion Nafica le Cenfeur. Mais celle que je viens de décrire eft due aux Italiens, & ils en ont fait long-tems un grand fecret. Le P. Dominique Martinelli eft le premier qui ait rendu ce fecret public dans un Traité intitulé: Des Horloges élementaires, imprimé à Venise en 1663, & traduit en François par M. Ozanam dans les Recréations Mathé matiques,Tome III.

HORLOGE ANAPHORIQUE. Vitruve donne ce
nom à une Horloge d'eau ainfi conftruite. On
place les heures fur des filets de cuivre, fe-
lon la defcription de l'analemme tout au-
tour d'un centre, qui eft auffi entouré de
cercles difpofés felon les mois. Derriere
ces filets eft une roue fur laquelle le ciel
eft peint & le zodiaque, avec les douze
fignes, felon leurs efpaces inégaux, qui
font définis par des lignes qui partent du
centre. Cette roue eft attachée
par derriere
à son effieu, autour duquel une petite chaî-
ne de cuivre eft entortillée. A cette chaîne
pend d'un côté le liege ou tympan qui eft
foutenu par l'eau, & de l'autre un fac plein
de fable du même poids que le liege. Le
fac que fon poids tire en bas, fait tourner
l'effien & par conféquent la roue : ce qui
eft caufe que tantôt une plus grande partie
du zodiaque tantôt une moindre marque en
paffant la différence des heures, felon les
tems. Car dans le figne de chaque mois, on
fait juftement autant de trous qu'il y a de
jours, & dans l'un de ces trous on met
comme un clou à tête, qui represente le
foleil & qui marque les heures. Ce clou
étant changé d'un trou dans un autre, fait
le cours d'un mois, & de même que le
foleil, en parcourant les efpaces & fignes
fait les jours plus grands ou plus petits.
Ainfi le clou dans ces Horloges allant de
trou en trou par une progreflion contraire
à celle de la roue, lorfqu'il eft changé tous
les jours, paffe en certain tems par des ef-
paces plus larges, & en d'autres par de plus
étroits, & représente fort bien la longueur

différente que les heures & les jours ont en divers mois (Voiez l'Architecture de Vitruve, page 290 & fuiv.) HORLOGE DE SABLE. Des clepfidres des Anciens, l'Horloge de fable eft la feule qui nous foit utile. On s'en fert pour mesurer le tems fur mer, où les Horloges à eau, ainfi que celles à reffort & à poids, ne peuvent fervir. Il est vrai que celle dont les Marins font ufage eft bien differente de celle des Anciens; mais c'eft beaucoup qu'ils nous en aïent donné l'idée, & ce prefent, quel qu'il foit, mérite qu'on le reconnoiffe. La feule attention qu'on doit avoir c'eft de bien choifir & de bien préparer le fable. Car de fa qualité dépend la jufteffe de ces fortes d'Horloges. Il faut que ce fable ne foit ni poudreux ni gras, & fes grains doivent être égaux.Cette derniere condition demande l'art du Phyficien; les autres foins confiftent dans le choix du fable. Le fable rouge commun appellé fable d'Etampes eft bon pour les grandes Horloges. Rien de mieux pour les petites que la poudre des coquilles d'œufs bien fechées. On prépare l'une & l'autre en les tamifant d'abord par un tamis de foïe fin, pour les dégager des parties trop fubtiles, qui fe reffentiroient ailément de l'humidité; obftacle à l'écoulement du fable, qu'on doit écarter autant qu'il eft poffible. Et afin de n'avoir du fable que des grains à peu près égaux, on le paffe à travers un tamis de feuille de talc, percé également avec une aiguille à coudre.

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On remplit de cette poudre une phiole B (Planche XXXVIII. Figure 5.) & après avoir couvert cette phiole avec une plaque de cuivre percée au milieu, on l'ajufte fur la phiole A, qui lui eft égale. Cette opé ration demande une attention : c'eft de faire chauffer les phioles le plus qu'il eft poffible afin d'en chaffer l'air, qui s'oppoferoit à l'écoulement du fable dont on les remplit. Aïant enfuite tourné les phioles, on remarque le tems que le fable emploïe à fe vuider d'une phiole dans l'autre; & ce tems eft celui de la durée d'une Horloge. Si ce tems ne s'accorde pas avec la durée qu'on veut donner à l'écoulement, on vuide du fable quand cette durée eft trop grande & on choifit des phioles de plus de capaci té, lorfqu'elle a un défaut contraire.

M. Ozanam enfeigne dans le troifiéme tome de fes Recréations Mathématiques, d'après le P.Martinelli, la maniere de faire des Horloges de fable avec des tambours à peu près comme des Horloges à l'eau. Ce font des machines purement curieufes. Auffi doit-on ne les trouver que dans des Re

créations Mathématiques. Je me fuis attaché à faire connoître la précedente, parce qu'elle eft utile aux Marins pour regler leur tems, c'est ce qu'on appelle faire le quart. ( Voïez le Dictionnaire de Marine.) En conféquence de cette utilité, j'ajouterai que les Vénitiens font grand cas, pour les Horloges de fable, de la poudre d'étain. ¡Voici comment ils la préparent. Ils font fondre de l'étain fin dans lequel ils mêlent un peu de plomb. Lorfqu'il eft fondu, ils y plongent un petit bâton traversé de plufieurs autres, & ils le tournent à peu près comme on fait le chocolat. Ce mouvement calcine parfaitement l'étain. Il en résulte une poudre péfante qui compofe une bonne Horloge de fable.

Je ne parlerai pas ici de l'Horloge de fable pour mesurer fur mer le fillage du vaiffeau. Ceci regarde l'art du fillage. C'est donc à cet article qu'il faut recourir (Voïez SILLAGE.) Une chofe que je m'étois propofée de faire, c'étoit de décrite ici l'efpece d'Horloge imaginée pour cela par M. Amontons, comme je l'ai annoncé à l'article de CLEPSIDRE. J'avois fait exécuter cette Horloge pour en parler avec plus de connoiffance, & cette exécution m'a fait défifter de mon projet. J'ai trouvé cet inftrument encore trop imparfait pour avoir place ici, où je tâche de ne mettre que des inventions approuvées. Les autres, à moins qu'elles n'aïent pour fin un objet nouveau & d'une utilité indifpenfable, je les abandonne à la recherche des Phyficiens, en me contentant d'indiquer les Ouvrages dans lefquels elles font propofées. C'est dans cette vûe que je me borne à renvoïer aux Remarques & expériences Phyfiques fur la conftruction d'une nouvelle Clepfidre de M. Amontons. On doit l'idée des Horloges de fable aux clepfidres des Anciens; mais on ignore l'Auteur de leur perfection. (Voïez CLEPSIDRE. ) HORLOGES à POIDS & RESSORT. Je place cette Horloge après les Horloges de fable, parce que les Hiftoriens conviennent que dans la maniere de divifer le tems en parties égales, celle-là fuivit l'autre. Je dis donc qu'une Horloge à poids eft une machine compofée de plufieurs roues arrangées enfemble, de façon qu'elles fe communiquent leur mouvement par un reffort. Ces roues font enfermées dans une platine foutenue par des piliers, le tout appellé cage, en terme d'Horlogerie; & elles y font arrangées de façon qu'elles peuvent agir commodément les unes fur les autres. Le mobile de ces roues eft un poids dans les grandes Horloges & un reffort dans les petites. Celles-ci font appellées Montres. M'étant propofé de décrire ces

Horloges portatives fous le nom particulier par lequel elles font connues, je renvoïe à l'article de-MONTRE pour la théorie gé. nérale des Horloges, & à l'article de PENDULE pour leur perfection.

2. Le premier ouvrage d'Horlogerie eft la fphere mouvante d'Archimede qui imitoit, ce qu'on dit, (Voïez SPHERE MOUVANTE) le mouvement des cieux. Mais outre que cet Automate n'a point de rapport avec la divifion du tems, c'eft que fa conftruction n'eft nullement connue. Ciceron parle d'une autre fphere mouvante dont les mouvemens répondoient à ceux du foleil, de la lune & des cinq planetes, tels qu'ils fe font tous les jours & toutes les nuits aux cieux. M. Derham après avoir examiné la chofe, ne peut douter que cette feconde fphere mouvante (inventée 80 ans avant la naiffance de J. C.) ne fût une forte d'Horloge: mais M. Derham avoue qu'on n'avoit pas encore appliqué ces automates à la mefure ou à la divifion du tems.

Severe Boetius eft le premier qui a mis une Horloge au jour l'an 10. Ce n'est là cependant qu'une conjecture fort vague. Ce qu'il y a de certain, c'eft qu'elles étoient inventées vers la fin du quatorziéme fiécle, du tems de Regiomontan; puifque Cardan, qui vivoit il y a près de 200 ans, en parle dans fes Ouvrages comme d'une chofe fort commune, & qui étoit en ufage depuis longtems. Avec tout cela, on n'eft pas plus inftruit & de la forme & de la conftruction de ces Horloges. La plus ancienne qu'on voit aujourd'hui eft celle qui eft au Palais de Hamptoncourt. Elle fut faite l'an 1540 du tems d'Henri VIII. par un nommé N. O. M. Derham a repréfenté dans fon Traité d'Horlogerie le plan de cette machine, fans l'expliquer. Le même Auteur rapporte qu'il a vu une montre appartenant à Henri VIII. & dont le mouvement duroit une femaine entiere. Il eft furprenant que cet Auteur fe foit contenté d'apprendre qu'il avoit vû ces anciennes Horloges fans inftruire du détail de leur construction. Il est vrai qu'il ne regarde ces machines que comme des inventions curieufes, & voilà la raifon fans doute qui l'a déterminé de les paffer fous filence. Quoiqu'il en foit, on peut conclure que les Horloges dont il parle étoient de pures curiofités par le peu de cas qu'il paroît en faire. Il s'attache avec plus de foin à faire connoître la fameufe Horloge de la Cathédrale de Lunden en Suede. On y voit fur le cadran l'année, le mois, la femaine, le jour & l'heure de chaque jour pour toute l'année avec les fêtes mobiles & les

fixes; le mouvement du foleil & de la lune & leur paffage par chaque dégré de l'écliptique. L'Horloge eft fi artiftement compofée que lorfqu'elle fonne les heures, deux Cavaliers fe rencontrent & fe donnent l'un à l'autre autant de coups que l'Horloge va fonner d'heures. Alors une porte s'ouvre, & découvre un théâtre où paroît une Vierge affife fur un trône tenant Jefus-Chrift entre fes bras, accompagnée de trois Mages avec leur cavalcade qui marche en ordre. Les Rois fe profternent & préfentent chacun leur préfent, tandis que deux trompettes fe font entendre pendant toute la cérémonie, pour en folemnifer la pompe. (Cette def cription eft du Docteur Heytin, voiez le Traité d'Horlogerie, &c. par M. Derham page 166.)

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Le P. Daniel dans l'édition de 1712 de fon Hiftoire de France, Tome I. page 488, décrit une Horloge auffi admirable que celle. ci, & que je croirois plus ancienne. C'est un préfent que les Ambaffadeurs du Roi de Perfe firent à l'Empereur Charlemagne parmi plufieurs autres beaucoup plus riches, & cependant bien moins précieux. L'Hor loge étoit à reffort. Elle marquoit & fonnoit les heures. La fonnerie fe faifoit par le moïen de petites boules d'airain, dont un certain nombre déterminé tomboit à toutes les heures, fuivant le nombre de ces heures, tomboit, dis-je, fur un tambour de même métal, placé au fond de l'Horloge. Douze petites portes faifoient l'office de cadran: l'une s'ouvroit à chaque heure qui fonnoit, De maniere qu'une porte s'ouvroit à une heure; à deux heures, il s'en ouvroit une feconde; à trois heures une troifiéme, & ainfi de fuite jufques à la douzième. Quand douze heures étoient fonnées, il fortoit par ces douze portes autant de petits cavaliers qui en fortant fermoient chacun la leur, Enfuite une nouvelle révolution commen çoit. Le P'. Daniel s'arrête là. Seulement il ajoute que divers autres petits jeux ou arrifices femblables paroiffoient fort admirables à nos François, qui n'avoient encore rien vû de pareil en ce genre. (Nous avons encore à Lyon & à Strasbourg des Horloges de cette efpece.)

Toutes ces pieces d'Horlogerie donnent bien une grande idée du génie de leur Auteur pour l'invention, mais nullement pour la perfection des Horloges. Ces machines ont même été affez imparfaites jufques à la découverte des pendules; & on peut fixer là l'époque de leur reftauration pour les grandes Horloges, comme à la découverte du reffort spiral pour les petites (Voïez PEN

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