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CHAPITRE

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rent: Voilà les Hébreux qui fortent des cavernes où ils s'étoient cachés. III. * S'adreffant enfuite à Jonathas & à ART CLI fon Ecuïer: Montez ici, leur direntils: nous avons deux mots à vous di- I. Rois, re. Jonathas dit à fon Ecuïer: Mon- XIV. tez, fuivez-moi. Car le Seigneur les × ✯. 12. a livrés entre les mains d'Ifraël. Jo-✯. 13. nathas monta auffi-tôt en grimpant avec les mains & les pieds; & fon Ecuïer le fuivit. Une partie des ennemis tomba fous la main de Jonathas pendant que fon Ecuïer qui le fuivoit, tuoit les autres. Le carnage commen- y. 14 ça par environ vingt hommes que Jonathas & fon Ecuier tuerent dans la imoitié a d'autant de terrein, qu'une paire de boeufs en peut labourer en un jour. L'éfroi fe répandit auffi-tôt dans ◊. 11 le camp & dans la campagne, tant parmi ceux qui étoient reftés dans leur pofte , que parmi ceux qui étoient fortis pour faire le dégât. Le païs fut dans le trouble, parce que Dieu le frapa de terreur, & il livra le camp de ces étrangers à Jonathas & à son 1. Mace. W Ecuïer.

Si l'on ne jugeoit de l'action de Jo

a Lett. d'un fillon d'une paire [de bœufs.] d'un champ.

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nathas que par les régles ordinaires CHAPITRE on ne pourroit l'excufer de témérité ARTICLE dans le projet, ni de violement de la difcipline militaire, qui défend févé1. Rois, rement aux fubalternes de combatre fans l'ordre du Général. Mais le fuccès vifiblement miraculeux, qu'il plur à Dieu d'acorder à fon entreprife, eft un bon garant du principe d'où elle partoit; & il ne permet pas de douter, que Dieu ne lui en ait infpiré le def fein, & qu'il n'ait mis dans fon cœur toute l'audace néceffaire pour Féxécu ter. Mais au milieu des mouvemens inquiets de cette ardeur fecrete, qui le pouffoit à tenter quelque chofe au-deffus de l'humain, ne pouvant démêler fûrement fi elle venoit du ciel, ou d'une chaleur impétueufe de jeune homme, il ofe propofer à Dieu un figne, qui décide fon doute; qui lui faffe connoître que l'impreffion qu'il fent au-dedans, eft en éfet divine; & qui foit en même-tems le gage d'un heureux fuccès, & une régle de la condui re qu'il doit tenir pour y parvenir.

En propofant ce figne, Jonathas ne fit que fuivre les plus refpectables exemples de l'hiftoire de la nation fainte, qui lui aprenoient que Dieu s'étoit fouvent laiffe interroger par ces fortes

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de fignes, & qu'il y avoit répondu favorablement. Il favoit qu'Eliezer fer- CHAPITRE viteur d'Abraham avoit indiqué à Dieu ARTICLE une marque qui lui fit diftinguer l'épouse qu'il deftinoit à Ifaac. Il se sou- 1. Rois venoit que Gédéon avoit demandé un XIV. double figne, pour s'allurer

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que Dieu Papelloit à être le libérateur de fon peuple ; & qu'il avoit pris l'explication du fonge du Madianite, pour le fignal du combat, & pour le préfage de la victoire. Il avoit apris que Moife, avant que de fe réfoudre à partir pour l'Egypte, avoit demandé des prodiges, pour s'affurer de fa miffion. Ces exemples exciterent Jonathas à défirer pour lui un femblable figne; & Dieu l'acorda à la grandeur de fa foi qui lui avoit perfuadé, qu'il n'est pas plus difi- *. 6. cile à Dien de faire remporter la victoire avec un petit nombre, qu'avec un grand. - Pour vérifier cette maxime fi pleine de religion, Dieu avoit fait remarquer exprès du côté des Philiftins l'apareil formidable de chariots armés en guerre, & une multitude inombrable de cavalerie & d'infanterie, bien aguerrie & bien armée; & il n'avoit montré du côté d'Ifraël qu'une petite troupe de fix cens hommes, reftés de la confternation générale, & qui n'a

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I. Rois,

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voient entre eux que deux lances & CHAPITRE deux épées; l'une dans la main du Roi, ARTICLE & l'autre dans celle de fon fils. Dieu veut aprendre maintenant, que des deux épées il y en avoit encore une de trop: qu'il lui eft facile de livrer des armées puiffantes au carnage d'une feule épée : que c'eft à la confiance en fon fecours, à l'humilité fincére, & à la défiance de foi même, qu'il acor de la victoire; & qu'il prépare au contraire à la préfomption une défaite certaine › par les moïens mêmes qu'elle emploïoit pour vaincre."

Comme Sail n'avoit été porté à la défobéïffance, que par la crainte d'être abandonné de tous fes foldats, & de refter feul pour foutenir l'ataque de toutes les forces des Philiftins : l'Ecriture lui opofe un contrafte admirable dans fon propre fils. Elle lui fait fentir combien cette apréhenfion étoit injufte & irréligieufe, puifque Jonathas, quoiqu'encore jeune & fans expérience, fufiroit feul avec fon Ecuïer pour aller ataquer le premier les troupes innombrables des Philiftins, dont repouffer. Saül n'avoit crû pouvoir foutenir * les éforts que par le nombre.

4.16. Les fentinelles de Saul, qui é

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toient à Gabaa de Benjamin, jétant les yeux de ce côté-là, virent un grand nombre de gens en déroute, ARTICLE qui fuïoient b ça & là. † Saul dit à ceux qui étoient auprès de lui: fachez I. Rois, qui eft forti d'ici. Après quelque re- XIV. cherche, on trouva que Jonathas & † v. 17. fon Ecuier s'étoient abfentés. Auffi- v. 18. tôt Saül dit à Achias de faire aprocher l'Arche de Dieu pour le confulter. Car elle étoit alors en ce Neu avec les Ifraëlites. Pendant que Saül par- . 19. loit au Prêtre, on entendit un bruit confus qui venoit du camp des Philiftins, & qui augmentoit de plus en plus. Saül dit au Prêtre de retirer fa main. Auffi-tôt tout le peuple qui é, V. 20, toit avec Saul, s'étant affemblé autour de lui pour marcher au combat trouva que les Philiftins s'étoient percés l'un l'autre de leurs épées, & qu'il s'en étoit fait un grand carnage. En Y. 21 même-tems tous les Hébreux, qui depuis quelques jours s'étoient rendus des environs dans le camp des Philiftins, vinrent fe rejoindre aux Ifraclites qui étoient avec l & Jona

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