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à cet objet toute l'étendue néceffaire, foit parce que le corps humain peut être électrifé par communication, plus ou moins dans toutes fes parties, foit parce que cette maniere eft très-ufitée. Toutes les méthodes connues d'électrifer par communication vont être exposées fucceffivement & éclaircies par des figures

S. I.

De l'électrifation par bain.

La dénomination d'électrifation ou d'électricité par bain, a été empruntée des bains ordinaires. Un homme qui fe baigne eft plongé dans l'eau, il eft environné de ce fluide: celui qui eft électrisé par bain, est également environné de toutes parts du fluide électrique; il eft plongé dans la matiere électrique, comme le poiffon l'eft dans

l'eau.

Pour réuffir à électrifer par bain il faut que la perfonne qu'on fe propose d'électrifer de cette maniere foit ifolée. Un corps eft ifolé toutes les fois qu'il eft placé fur une fubftance électrique par nature, fur une matiere qui ne foit pas ou qui foit peu déférente: tels font ordinairement le verre, la foie, les bitumes & tout ce qui leur eft

analogue. Alors le Auide électrique communiqué au corps ifolé, n'est pas tranfmis à la terre auffi-tôt qu'il eft reçu; il s'accumule autour du corps qu'on électrife par bain, & exerce fur lui l'action qui lui eft propre.

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On voit dans la figure 13, pl. II. la maniere d'électrifer par bain : une personne eft placée fur l'ifoloir A elle tient dans fa main une chaîne de métal, ou une tige de communication, comme celle de la fig. 19, ou un ruban dans lequel on a coufu des fils d'or; ainfi que nous l'avons décrit ci-deffus en parlant de l'ifoloir (1); & l'autre extré mité de la tige, du ruban ou de la chaîne, eft en contact avec le conducteur B, fig. 13. Dès qu'on tourne la manivelle de la machine électrique, pour imprimer un mouvement de rotation au plateau de glace, & produire ainfi l'électricité, le fluide électrique se communique à la perfonne qui eft fur l'ifoloir. Celle-ci eft électrifée comme le conducteur A & au même degré; elle eft intimement pénétrée par le fluide électrique qui, devenu furabondant, l'environne de toutes parts, & forme autour d'elle une atmosphere repréfentée dans la figure. Cette atmosphere s'étend plus ou moins loin, felon la force

(1) Section III, chap. I, art. II, §. II.

actuelle de la machine. Alors la perfonne électrifée eft plongée dans le fluide électrique, comme un poiffon dans l'eau elle est donc dans un bain électrique, ou électrifée par bain; & cette efpece d'électrifation dure autant de tems que la perfonne eft fur l'isoloir, & qu'on tourne la manivelle de la machine; parce que le fluide électrique qui fe diffipe infenfiblement dans l'air, eft continuellement tranfmis par la chaîne C, C. Nous avons représenté une chaîne dans la figure, à la place de la tige de communication, (fig. 19) afin de donner moins d'étendue à la figure. Les chaînes ne doivent pas être employées ordinairement parce que le fluide électrique fe diffipe par les pointes ; c'est pourquoi il faut fe fervir des tiges de communication, dont les extrémités doivent toujours être terminées par des boules. Cependant les chaînes font quelquefois utiles, lorfque l'électricité est trop forte & qu'on defire d'en diminuer l'intenfité. Le cône (fig. 11) fert encore au même objet, ainfi que nous l'avons dit.

L'électrifation par bain a été généralement pratiquée par les électriciens, & fon efficacité ne peut être contestée, ainfi qu'on l'a vu en parcourant les différentes claffes des maladies. Nous avons rapporté, lorsque l'oc

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cafion s'en eft préfentée, les méthodes particulieres, employées par les phyficiens élec trifans; & on a remarqué que la plupart ont commencé par cette maniere d'électrifer. La théorie & la pratique prouvent de concert que lorfqu'on emploie un moyen dont l'activité eft très-grande, il faut le graduer, commencer par la méthode dont la force eft plus petite, & continuer en augmentant progreffivement.

L'efficacité de cette méthode eft inconteftable, puifque plufieurs électriciens font venus à bout de guérir des maladies par cette feule maniere d'employer l'électricité, & les expériences qui en ont été faites font plus décifives que tous les raifonnemens qu'on pourroit faire. Cependant, ceux-ci ne font point à négliger; ils nous montrent qu'un corps organifé, plongé pendant quelquetems dans un fluide dont les molécules ont la plus grande ténuité, & qui a une activité étonnante, doit obtenir des effets avantageux, de même que lorsqu'il eft plongé dans l'eau, fluide dont les parties intégrantes font très-groffieres & dont la vertu pénétrante eft incomparablement moindre que celle du fluide électrique,

Mais ce qui acheve de démontrer l'effi

cacité (1) des bains électriques, c'est la vertu répulfive, propre à l'électricité. Quelle que foit la caufe de cette vertu, elle existe. C'est un fait prouvé par un grand nombre d'expériences; nous en avons rapporté plufieurs dans le chapitre troifieme de la premiere partie; nous avons donné à ce fujet toute l'étendue qu'il exige, & pour éviter les répétitions nous y renvoyons.

Toutes les parties du fluide électrique qui fe repouffent ainfi mutuellement, communiquent cette vertu à toutes les portions fluides & folides du corps humain qu'on électrife, & c'eft dans cette faculté répulfive que confifte la caufe générale de la vertu électrique. Or, il eft impoffible, comme le fimple bon fens le dicte, que toutes les molécules fluides & folides d'un corps organifé, étant pendant un tems confidérable dans un état réciproque de répulfion, l'électricité

(1) Lorsque l'action du bain électrique eft trop forte relativement au tempérament de quelque personne, on peut lui fubftituer un autre moyen, qui confifte à électrifer l'air d'un ap❤ partement dans lequel le malade reftera un tems convenable. Pour cet effet, il fuffit d'armer le conducteur de deux ou trois pointes, & de l'électriler fortement pendant un demi-quartd'heure environ, felon l'étendue de l'appartement. Le fluide électrique fe tranfmettant du conducteur à l'air de l'appartement fe communiquera ensuite à la perfonne qui fera alors toute environnée d'une atmosphere électrique, ainfi que l'électrometre Jannoncera, Voyez le §. VI fuivant,

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