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Un CHEVALIER.

Que ce foit pour vaincre mieux,
Qu'un Amant s'excite à boire;
Le vin rend audacieux,

Et prépare la victoire:
Qu'Amour lui devra d'exploits!
Vivent, &c.

Une CHEVALIERE.

Pour rendre un Amant plus fùr,
D'une ardeur vive & fidelle;
Que fa belle boive pur;

L'eau refroidirait fon zele,

Pour former des nœuds étroits.

Vivent, &c.

Un CHEVALIER.

A table il n'eft plus de rang; Droits du fang, chimeres vaines : Le vin fait le même fang

Qui va couler dans nos veines: Tous Buveurs ici font Rois.

Vivent, &c.

Une CHEVALIERE.

Plus de liqueur du Lignon,
D'infipide limonade :

Vive le vieux Bourguignon,

Et fon jeune Camarade :
Triomphez, gai Champenois.
Vivent, &c.

Un CHEVALIER.

Un Cenfeur mal-à-propos,
Met les mots à la coupelle;
Que tous les mots foient bons mots;
Quand ils font rire une belle :

Loin d'ici, beaux efprits froids.
Vivent, &c.

Un autre CHEVALIER.

Quand quelques contes gaillards
A table voudront paraître,
Qu'ils attendent les brouillards;
Qu'au deffert on y voit naître :
Ils font bons là quelquefois,
Vivent nos nouvelles loix.

Le CHŒUR.

Vivent nos nouvelles loix...

Les Chevaliers & les Chevalieres

danfent.

KULIT

C'eft le fort des Auteurs de s'intéreffer davantage aux Ouvrages qui réuffiffent le moins; la tendreffe paternelle fe réveille, & devient plus vive à mesure des infortunes qu'ils, éprouvent; j'ai entendu foutenir avec chaleur & prefque avec emportement à l'illuftre Auteur de la Métromanie, que ce chef-d'œuvre était au deffous des Fils ingrats. Il eft bien malheureux, fans doute, d'être perfuadé de l'injuftic e du Public; mais on peut s'en confoler, lorfqu'on eft certain de l'approbation de la poftérité.

Autreau qui eftimoit fa Capricieuse, & dans laquelle en effet il a beaucoup de chofes eftimables, effaya de la faire reparaître une feconde fois, & la remit en trois acres, précédée d'un Prologue, dans lequel Lelio affis auprès d'une table, paraiffait écrire & travailler fur un manuferit. Arlequin venait & lui de

mandait à quoi il s'occupait; Lelio répondait: à corriger l'Amante Capricieufe, que je veux réduire en trois actes; Arlequin plaifante là-deffus, & ajoute que Lelio ne viendra jamais à bout de fon deffein : Lelio infifte toujours à vouloir en donner une feconde en trois actes, de la maniere dont il l'a corrigée; enfuite il fe leve & fait un compliment au Parterre, pour l'engager de vouloir bien donner encore une fois fon attention à cette Piéce.

Ce Prologue fit fon effet; la Piéce fut écoutéé; mais elle ne fut pas plus favorablement reçue; elle eut cependant encore une repréfentation fur le théâtre du Palais Royal, & ce fut la derniere.

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ARLEQUIN PLUTON. Comédie en trois actes & en profe, 19-Janvier 1719.

Pluton devient amoureux de Violette, fille de Pantalon, & par les foins de Mercure, ce Dieu des Enfers fe fait écouter de cette jeune perfonne, qu'il emmene dans un lieu folitaire, préparé pour fon féjour fur la terre.

*

Arlequin amant, aimé de Violette, fe défefpere de fon inconftance, & fa douleur eft fi violente; qu'il en perd la raifon. Après plufieurs fcênes de folies très-plaifantes, il court les champs, & fe précipite dans un abîme: Mercure qui a pitié d'Arlequin, le foutient dans fa chûte; & pour l'éloigner de Violette, qui regrette fon amant, il le conduit dans les Enfers: Proferpine trompée par la reffemblance d'Arlequin avec Pluton, le prend pour.fon mari, & lui reproche fon infidélité : Arlequin d'abord ne comprend rien aux reproches de la Déeffe; mais apprenant par elle que c'eft Pluton qui a féduit le cœur de Violette par les

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