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il demande à Eularia fi elle eft morte; voyant qu'elle ne répond pas, il la porte à la maison.

Dans l'acte fecond, Arlequin a plufieurs fcênes avec Mario, où il est toujours battu. Mario au défefpoir, jette fon chapeau d'un côté & fon manteau de l'autre; Arlequin s'en empare; Diamantine qui ne le connaît pas, lui dit beaucoup de mal de lui-même ; Trivelin qui arrive, lui demande où il a pris cet habit ; il fait venir une troupe d'Archers, qu'Arlequin conduit à coups de

batte.

Dans la premiere fcêne du troifieme acte, Arlequin raconte affez comiquement la façon dont Mario vient de fe noyer. Eularia témoigne des regrets fenfibles fur fa perte; Arlequin annonce à Pantalon qu'elle en a été fi touchée, qu'il la croit prête à fe jetter dans un puits; Aurelia à qui on apprend cette nouvelle, s'évanouit: oh, oh, dit Arlequin; c'est apparemment aujourd'hui le jour des morts; il dit qu'il va chercher un Teinturier pour fe faire mettre en deuil, qu'il ne veut plus manger que des trufles & de la viande noire, & qu'il ne boira plus d'eau, parce qu'elle n'est pas noire le Docteur & Trivelin lui

demandent la caufe d'une douleur fi exceflive; Arlequin leur apprend la mort d'Eularia, de Mario & d'Aurelia : ils jettent tous de grands cris, fe heurtent, fans fçavoir ce qu'ils font, tombent & fortent ensemble. Meffieurs, dic Arlequin, le Seigneur Mario eft mort; que le Ciel lui donne fanté & allégreffe; Mario qui l'a entendu, fe place derriere lui, & met fa jambe entre les jambes d'Arlequin & fes mains à côté des fiennes; Arlequin eft étonné de fe trouver trois pieds & quatre mains; il apperçoit Mario & fe fauve : les deux femmes revenues de leur évanouiffement, paraiffent; Mario leur raconte comment des pécheurs l'ont fauvé : la joie prend la place de la trifteffe, & la Piéce finit par le mariage des Amans.

LA FIGLIA DISUBEDIENTE.

La Fille défobéiffante,

On ne connaît prefque que le rôle d'Arlequin dans cette Piéce; mais il eft plaifant, quoique purement épifodique.

Dans la premiere fcêne, Arlequin paraît avec un collet de bufle & une longue épée; il dit qu'il vient de l'armée, qu'il a fervi à Portolongone; la mifere l'oblige de demander la charité. Cinthio furvient; Arlequin lui dit : Seigneur, fecourez d'une petite charité un pauvre muet qui eft privé de l'ufage de la parole: vous êtes donc muet, mon ami? Oui, Monfieur; mais com ment êtes vous muet, puifque vous répondez à ce que je vous demande ? Monfieur, fi je ne vous répondais pas, je ferais un mal-appris; mais je fuis un enfant de famille, qui a eu de l'éducation..... Arlequin fe fouvient alors de fa balourdife, & ajoute : vous avez ra fon, Monfieur; je me fuis trompé; je voulais dire que j'étais fourd. Sourd!

répond Cinthio, cela eft faux; je vous affure, Monfieur, que je n'entends pas même le bruit du canon; mais vous entendez du moins quand on vous appelle pour vous donner quelque piéce d'argent oh, oui, Monfieur.... Les éclats de rire de Cinthio ayant fait appercevoir Arlequin de fa fotife, il s'excufe, en difant: ah, Monfieur, je ne fçais ce que je dis, l'inanition me fait extravaguer; j'ai voulu dire que j'étais aveugle; c'eft un coup de canon à la guerre d'Italie qui m'a emporté les deux yeux Cinthio feint de lui porter les doigts dans les yeux; Arlequin pare de la main. Ah! tu ne vois pas clair, coquin: pardonnez-moi, Monfieur, je fuis ordinairement aveugle; je ne vois que dans le cas où l'on veut me faire du mal: Cinthio fe met encore à rire: oh, Monfieur, continue Arlequin : j'avoue que je ne fais plus ce que je dis; je voulais vous faire connaître que je fuis eftropié de ce bras & de cette jambe: Cinthio voulant le confondre fait femblant, en fe retirant, de lui présenter de l'argent, alors Arlequin avance le bras & court après lui: Ĉinthio revient fur ses pas, & donnant un coup de pied à Arlequin, lui dit : ak

fourbe!....Oui, Monfieur, vous avez raifon, c'eft ce que je voulais dire; je ne pouvais pas trouver le mot; je fuis un fourbe ; je fuis un foldar de Porto-Lon gone, un brave qui demande la charité : Cinthio s'en va, & Arlequin s'écrie: qu'il eft honteux de refufer la charité à un foldat de Porto-Longone (1).

Eularia, fille de Pantalon, s'eft mariée malgré fon pere à Octave fon amant: Pantalon, après lui avoir donné fa malédiction pour toute dot, veut encore faire punir Octave comme fu→ borneur : Octave eft pourfuivi par le Barigel (2) l'épée à la main; Eularia fe met au-devant du Barigel, & feint d'être bleffée, ce qui forme une fcêne comique, pendant laquelle Arlequin demande toujours pour le foldat del Porto-Longone, Le Barigel étant forti Eularia tombe évanouie; Arlequin tourne autour d'elle, & dit: je fuis un foldat de Porte- Longone, qui voudrais bien entrer dans cette fortereffe : il la porte dans la maison.

(1) Cette fcêne eft tranfportée dans Arlequin Voleur, Prevôt & Juge. (2) Le Prevôt.

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