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que je me cruffe fort peu capable de cette commiffion, & que d'ailleurs mes Miffions ordinaires me laiffaffent peu de loifir, pour y fatisfaire, cependant par confide. ration pour Mr l'Abbé Bignon, & pour Meffieurs de l'Académie des Sciences, & à la priere de Mr notre Conful, dont nous recevons continuellement de bons offices, j'acceptai la commiffion. Je travaille prefentement fur ce mémoire de Meffieurs de l'Académie, fitôt que j'aurai fatisfait à leurs demandes, j'aurai l'honneur de vous l'envoyer; mais je crains, que je ne fois obligé de fufpendre mon travail; car quelques avantcoureurs de la pefte femblent menacer le Caire. Déja la crainte de ce fleau a fait fermer la porte des maisons Confulaires de France & d'Angleterre, chacun fe précautionne contre cet ennemi redoutable.

Nous tiendrons nous autres notre maifon ouverte, & nous ferons toujours prêts à en fortir pour aller au fecours de nos Dif ciples, qui auront alors plus be foin de nous que jamais. Le bon foldat ne doit pas fe cacher lorf que l'ennemi paroît. Le Seigneur nous a confervés jufqu'à prefent. dans de pareilles occafions, & nous espérons, qu'il continuera de nous conferver, tant que nous ferons affez heureux, que de pou voir procurer la gloire & le falut de nos freres.

Demandez - lui pour nous mon R. Pere, qu'il nous fafle la grace d'exécuter fa volonté juf qu'au dernier foupir de notre vie. Je fuis avec respect,

MON REVEREND PERE,

Son très-humble & obéiffant ferviteur CLAUDE SICARD, Miffionnaire de la Compa gnie de Jefus en Egypte,

REPONSE

DU PERE SICARD, Miffionnaire de la Compagnie de Jefus en Egypte, à un Mémoire de Meffieurs de l'Académie des Sciences.

REMARQUES

SUR LE NATRON.

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E Natron ou Nitre d'Egypte a été connu des anciens; il eft produit dans deux Lacs, dont Pline parle avec éloge, il les place entre les villes de Naucrate Hiftoi- & de Memphis. Strabon pofe.ces re nou- deux Lacs Nitreux dans la Pré

liv. 31.

velle, fecture Nitriotique, proche les ch. 1o. villes de Hermopolis & Momemphis, vers les Canaux, qui coulent dans la Mareote: toutes ces autorités fe confirment par la fitua

tion

tion prefente des deux Lacs de Natron. L'un des deux Lacs Nitreux, nommé le grand Lac, occupe un terrain de quatre ou cinq lieuës de long, fur une lieuë de large dans le défert de Scété ou Nitrie; il n'est pas éloigné des Monaftéres de faint Macaire, de Notre-Dame des Suriens, & des Grecs ; & il n'eft qu'à une grande journée à l'Oüeft du Nil, & à deux de Memphis vers le Caire, & autant de Naucrate vers Alexandrie & la Mer..

L'autre Lac nommé en Arabe Nehile, a trois lieuës de long, fur une & demie de large; il s'étend au pied de la montagne à l'Ouest, & à douze ou quinze mille de l'ancienne Hermopolis parva, au jourd'hui Damanchour, Capitale de la Province Beheire, autrefois Nitriotique, affez près de la Mareote, & à une journée d'Am lexandrie.

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Dans ces deux Lacs le Natron eft couvert d'un pied ou deux d'eau; il s'enfonce en terre juf qu'à quatre ou cinq pieds de profondeur ; on le coupe avec de longues barres de fer pointuës par le bas; ce qu'on a coupé est remplacé l'année fuivante, ou quelques années après, par un nouveau Sel Nitre qui fort du fein de la terre. Pour entretenir fa fécondité, les Arabes ont foin de remplir les places vuides de ma tieres étrangeres, telles qu'elles foient, fable, boue, offemens, cadavres d'animaux, chameaux, chevaux, ânes & autres; toutes ces matieres font propres à fe réduire, & le réduifent en effet en vrai Nitre, de forte que les travailleurs revenant un ou deux ans après dans les mêmes quar tiers, qu'ils avoient épuifés, y trouvent nouvelle recolte à recueillir.

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