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Ne font qu'embaraffer, & font très-fuperflus.

Il est affez de gens

femblables,

Brûlant de s'enrôler: on en fait peu de cas;

Et ce font comme des Goujats,

Aux deux partis à la fois méprifables.

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LIVRE CINQUIEME.

LE ROSSIGNOL

ET LE SANSONNET.

FABLE

1.

AU R. P. D. *** D. L. C. D. J.

ETTE prévention injufte,

Qui fait porter des jugemens si vains,

A régné de tout temps; & l'Afranchi

d'Augufte

Railla de ce défaut autrefois les humains:

Mais il prit un foin inutile.

On ne peut corriger le Vulgaire indocile. L'orgueilleuse ignorance ou la malignité L'aveugleront toujours. C'est un mal incurable. Après Phédre pourtant j'ose donner ma Fable. Voi, D***, fi j'ai bien imité

Et fa délicateffe & fa naïveté.

Qui connoît mieux que toi l'élégant badinage à

Quand il t'a fçû plaire, un Ouvrage
Eft für de l'immortalité.

Tu fçais difcerner à merveille

Des Roffignols les mélodieux fons.

Ils fe cachent en vain. Tu connnois leurs chanfons. On ne peut tromper ton oreille.

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UN Roffignol, trouvant des plumes d'Etourneau, S'en revêtit; & dans cet équipage

Il continua fon ramage,

Il vouloit fe donner un plaifir tout nouveau,
Et voir fous cet habit, fi fon chant pourroit plaire
Autant qu'il plaifoit d'ordinaire.

Un Sanfonnet, de cervelle légére,
L'aïant oui, s'y méprit le prémier.

: Que ton chant, dit-il, eft groffier! Quand on chante fi mal, on fait mieux de fe taire. Ecoute-moi plutôt. Tu n'es qu'un écolier.

O le plaifant Docteur! dit, en faisant la nique,
Nôtre feint Etourneau. Les Oifeaux affemblez-r' !
Décideront, fi vous voulez,

Qui de nous fçait mieux la mufique.
Je m'en raporte à leur critique.

De fon petit fçavoir le Sanfonnet boufi

Accepte à l'instant le défi.

On choifit le plus bel ombrage.

Un jeune Oison, Trompette des Oiseaux,
Y convoqua l'Aréopage.

En leur présence nos Rivaux

Chantent Balades, Ritornelles.

C'est à qui trouvera quelques chanfons nouvelles.
Les airs du Sanfonnet étoient peu gracieux,
Et ne chatoüilloient. pas l'oreille.

Son Rival enlevoit. C'étoit une merveille.
Il n'avoit jamais chanté mieux.

Les Juges Roffignols, troupe aimable & favante,
Difoient : cet Etourneau chante auffi bien que nous :
Mais les Geais, les Oifons, multitude ignorante,
N'en croïant que leurs yeux, le mépriférent tous.
La voix du Sanfonnet, felon leur fantaisie,
Avoit bien plus de mélodie.

LeRoffignol piqué leur dit : Meffieurs, tout beau;
Jufqu'où va vôtre extravagance?

Alors aïant ôté fes plumes d'Etourneau,

Il leur fit voir leur ignorance.

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Les Hommes prévenus péfent peu les raisons.

Sous un mauvais habit on méconnoît un Sage,

Dans le Monde combien d'Oifons
Jugent du chant par le plumage!

LA COLINE,

LA MONTAGNE ET LE RAT.

FABLE

I I.

N jour une verte coline,

UN

Fiére de voir fur fes gazons

Folâtrer les Bergers, & bondir les moutons,
S'avifa de railler la Montagne voisine.
Ton terroir, lui dit-elle, eft fec & raboteux.
D'aucuns troupeaux tu n'es hantée.

Tu reffembles au Mont afreux,

Où Mercure autrefois atacha Prométhée.

C'est ainfi qu'elle l'infultoit..

La Montagne aisément auroit pû la confondre:

Mais négligeant de lui répondre,

Un Rat, qui l'écoutoit,

Le fit pour elle,

Criant: Taifez-vous, Péronnelle,

Vous raillez qui vaut mieux que vous.

Vôtre éclat eft trompeur. Si vous êtes fleurie,
Vous n'avez rien de beau que la fuperficie.

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