née 1708. de huit dégrés & quarante minutes. A l'Embocadero de San Bernardino qui eft à dix-sept dégrés & quelques minutes de longitude plus à l'Oüeft que les Ifles Marianes, la déclinaison n'eft plus que de deux dégrés Nord-Eft. A Manile qui eft à quatorze dégrés trente minutes de latitude Nord, & à huit heures quatre minutes de différence du Méridien de Paris, je ne crois pas qu'elle foit confidérable.Lorfqu'on va de Manile à Malaca, la déclinaison devient Nord-Oüeft. Dans toutes les grandes Mers qui font vers la Zone Torride auprès des Tropiques, les vents ne viennent jamais de l'Oüeft: ils foufflent toûjours depuis le Nord & le Nord-Eft, jufqu'au Sud-Eft & Sud. Les courans portent auffi à l'Oüeft. Dans les Mers des Indes Orientales de la Cochinchine, de la Chine, des Philippines jufqu'aux Ifles Marianes, ils changent régulierement felon les différentes faifons de l'année c'eft ce qu'on appelle mouffon. On fçait que dans les plus fortes tempêtes, comme dans les vents médiocres, il y a toûjours après un certain nombre de vagues, trois lames plus éle vées que les autres: elles revien nent ainfi de tems en tems; je ne me fouviens point d'avoir lû nulle part quelque raifon précife de ce phénoméne. Dans les tempêtes lorfqu'on eft obligé de courir vent arriere, quoiqu'on faffe fouvent avec une feule voile plus de deux lieuës par heure, les lames qui poursuivent, pour ainfi dire, le Navire, le frap A pent, & le devancent on les voit paffer au-delà avec une grande viteffe, & cependant fi l'on jette dans la Mer une piece de bois, elle restera bien loin derriere le Vaiffeau. Je ne fçai fi l'on ne pourroit pas expliquer ceci par l'exemple des ondulations que produit une pierre jettée dans un baffin. Ces ondulations s'avancent vers le bord fans emporter avec elles ce qui furnage dans le baffin. Ainfi l'on voit à quarante & cinquante lieues des côtes, des débris de mâts qui font dans la Mer, peutêtre depuis plus de vingt ans, fans que les vents violens de plufieurs jours les ayent portés à la côte. J'ai remarqué que les chaleurs de la Zone Torride ne font pas exceffives au point qu'on nous les représente dans plufieurs Relations: quoiqu'elles foient fort grandes, on s'y accoûtume aisément. Il y a même fous la Zone Torride des pays affez tempérés, comme, par exemple, le Brefil, le Pérou, Siam, la Peninfule de Malaca, & principalement les environs de la Ville de Mexico. Gé éralement parlant, plus on eft près de la ligne, moins on fouffre de la chaleur à caufe des pluyes fréquentes, & parce que le Soleil paffe fort vîte auprès du Zenith. Âu contraire fous le tropique, il eft deux mois fans s'éloigner de plus de trois dégrés -& demi du Zenith. Je fouhaite, mon Révérend Pere, que ce détail dans lequel je fuis entré, vous foit agréable, & j'efpere que vous voudrez bien vous fouvenir dans vos faints VA |