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Et qu'enfin elle céde à la néceffité .. ..

ARISTE.

Vous en parlez, Monfieur, avec capacité.

DORNANE.

En feriez-vous furpris?

ARISTE.

Vous êtes politique.

DORNANE.

Et bien meilleur ami. C'eft de quoi je me pique.
ARISTE à part.

Contre cet étourdi je ne fçaurois tenir.

à Monrofe.

Dans un inftant, Monfieur, pourrois-je revenir?

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J'

MONROSE toujours joyeux.

E puis donc m'applaudir avec vous fans témoins,
Et vous féliciter du fuccès de vos foins.

Il les embrajje.

Permettez ce transport à ma reconnoiffance:
D'autres effets feront peut-être en ma puiflance,

Ma chute étoit horrible; il faut en convenir.
Si je vous faifois voir quel affreux avenir

Etoit devant mes yeux ! . ... .

DORNANE.

Eloignons cette idée ;

Puifqu'auffi bien l'affaire eft prefque décidée.
D'ailleurs, ton défefpoir m'étoit injurieux.
Suis-je donc un ami fi frivole à tes yeux ?

Que le fort te trahiffe, ou foit qu'il te feconde,
Mets-toi bien dans l'efprit que je n'ai rien au monde

Qui ne te foit acquis : je crois que là deffus
Tu veux bien m'épargner des fermens fuperflus.
Bien fouvent ce ne font que des mots d'habitude
Qui joignent le parjure avec l'ingratitude.
MONROSE.

Va, j'en fuis convaincu; ce n'eft pas d'aujourd'hui :
Mais je ne veux pas être à la charge d'autrui.
Vous dirai-je pourtant que la froideur d'Arifte
Jette dans mon efprit un doute qui m'attriste?
DORNANE. 2

C'eft un homme fâché, qui voit avec dépit
Que nous n'ayons point eu recours à fon crédit.
Eh! combien n'eft-il pas de ces gens tyranniques
De ces jaloux amis qui veulent être uniques ;
Affez durs, pour trouver mauvais qu'un malheureux
Leur faffe voir enfin qu'on peut fe paffer d'eux?
Heureux, qui peut ainsi mortifier leur gloire,
Et venger l'amitié!.... Mais fi tu veux m'en croire,

Le tems eft cher, il faut, & même dès ce jour.
Aller, tête levée, & paroître à la Cour.

MONROSE.

Oui, c'est bien mon deffein, dès que je ferai quitte Du rendez-vous d'Arifte.

DORNANE.

Expédie au plus vite.

Sans adieu. Tout ira comme je le prévois.

Je vais nous faire écrire à dix ou douze endroits.

SCENE IX.

MONROSE, ARAMONT:

ARAMONT.

Moi, je vais faire un tour chez tous nos gens

(d'affaires,

Pour raffembler ici ceux qui font néceffaires.

SCENE X.

MONROSE feul.

HOrtence, eft-il poffible? .... Ah, qu'il me feroit

D'avoir à vous offrir un rang digne de vous!

Fin du premier Alte.

(doux

ACTE II

ACTE II:

SCENE PREMIERE.

Q

ARISTE, MONROSE.

MONROSE à part.

UEL entretien fâcheux!:.. Il finira peut

ARISTE.

Je puis donc vous parler?

MONROSE.

Ufez de tous vos droits.

(être

Vous en êtes le Maîtres

ARISTE.

Vous me le permettez

MONROSE.

Ma famille a toujours éprouvé vos bontez.

ARISTE.

Une étroite amitié m'uniffoit avec elle.

Votre oncle n'eut jamais un ami plus fidelle
Et plus tendre que moi. Je vous trahirois tous,
Si je diffimulois davantage avec vous..

Vous vous perdez.

MONROSE.

Daignez me le faire connoître.

ARISTE.

ous entrez dans le monde ; & vous allez paroître Sur ce fameux théatre, où j'ignore comment J'ai pû me soutenir jufques à ce moment. Vous n'êtes pas encore inftruit de fes myftéres Jufqu'ici vos emplois, vos devoirs militaires, Vous en ont écarté. La Cour eft en tout tems Une terre inconnue à tous fes Habitans. Après un long fejour, après un long ufagé, On s'y retrouve encore à son apprentissage ; On y marche toujours fur des piéges nouveaux ; On y vit, entouré d'un peuple de rivaux, Ou d'amis dangereux. Heureux qui les devine ! On n'y peut s'élever que fur quelque ruine; On n'y peut profiter que des fautes d'autrui. Tel, au gré de fes vœux, s'y maintient aujourd'hui, Qui demain ne pourra faire tête à l'orage: Et l'on finit fouvent par y faire naufrage.

Mais d'après ce portrait qu'on ne peut qu'ébaucher, N'avez-vous en fecret rien à vous reprocher?

MONROSE.

Je ne crois pas avoir de reproche à me faire:
Et du moins le fuccès vous prouve le contraire

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