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ACTEURS.

HORTENCE. Mlle. Goffin.

CLORINE, Suivante d'Hortence. Mhe.

Quinault.

MONROSE. M. Dufrefne.

DORNANE. M. Grandval.

ARAMONT. M. Duchemin.

ARISTE. M. Sarazin.

UN GARDE.

LAQUAIS.

La Scene eft à Paris dans la maifon de Monrofe.

L'ECOLE

DES AMIS;

COMED I E.

ACTE PREMIER.

SCENE PREMIERE.

MONROSE qui s'apprête à fortir. CLORINE,

CLORINE.

t

UoI, vous voulez fortir?

MONROSE.

Laiffe-moi, je te prie,

Je ne puis différer ma premiere fortie,

Ni demeurer ici davantage en fufpens:
Ma bleffure m'a fait affez perdre de tems.

:

CLORINE.

Oui mais, Monfieur, à peine eft-elle refermée,
MONROSE.

Eh! depuis que je fuis revenu de l'armée,
Bleffé dans ce combat où mon oncle a péri,
Deux mois fe font paffez: je dois être guéri

Quelle raison!

CLORINE.

MONROSE.

Après la perte que j'ai faite,

Je veux fçavoir comment la fortune me traite.
D'ailleurs, un intérêt plus preffant, & plus fort
Que celui qui me touche, éxige cet effort.
Mon oncle étoit chargé des biens de ta Maîtreffe ;
Et je lui dois un compte... il le faut... le tems preffe...
D'autant plus qu'elle va retourner au Convent.

CLORINE avec plus de circonfpection. Monfieur, vous vous verrez, fans doute, auparavant ? MONROSE.

Qui, moi, Clorine? Hélas! Je ne l'ai que trop vuë,
CLORIN E.

Ah! cette répugnance eft affez imprévûë.
Vous craignez de revoir l'objet de votre ardeur?

MONROSE.

La révolution,....

CLORINE.
A changé votre cœur.

MONROSE.

Plurau Ciel!... quand j'étois un peu plus digne d'elle,
Je l'ai vue infenfible à l'ardeur la plus belle.
Que feroit-ce à prefent que je puis n'être rien?
CLORIN E.

Eft-on fi prévoyant lorfque l'on aime bien?
Monfieur, eft-ce donc là cette ame fi charmée ?
Eft-ce vous, qui depuis le départ pour l'armée
Avez écrit vingt fois pour avoir fon portrait,
Qu'on vous eût envoyé, s'il avoit été fait ?
Hortence eut obéi.

MONROSE.

Ceffe de m'entreprendre.

Si j'avois fon portrait, il faudroit le lui rendre ;
Il faudroit la revoir encore, & me plonger ..

CLORINE

Du moins, la bienséance......

MONROSE.

Il n'y faut plus fonger.

SCENE II.

CLORINE fente.

FORT bien, il va fe perdre, en fuyant ma Maîtreffe.

Je veux les rapprocher tous deux avec adresse.

Elle rêve.

Eh! le portrait d'Hortence eft propre à cet effet.
Il faut lui procurer en fecret ce bienfair,

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Et lui faire trouver par quelque fratagême
Cette heureuse reffource, en dépit de lui-même.
Je veux que ce portrait serve à vous réunir:
Oui, Monfieur, je fçaurai vous forcer à venir
Le remettre vous-même entre les mains d'Hortence.
Alors ils fe verront. L'amour d'intelligence
Les menera plus loin qu'ils ne veulent tous deux:
Au refte, puiffe-t-il avoir un fort heureux!
Efpérons que la Cour lui fera moins contraire.
Il va lui même agir. C'eft le point néceffaire;
Car.... fes amis ont beau le fervir de leur mieux.
L'un d'eux n'eft qu'un bon homme, ardent, officieux,
Qui tracaffe, & qui veut toujours être de fête :
L'autre n'a que du fafte & du vent dans la tête.

SCENE III.

ARAMONT, CLORINE.

ARAMON T. derriere le Théatre, à voix haute. H bien! où font-ils donc fourrez ? Hola, quel

E

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CLORIN E.

Bon! voici juftement notre vicil importun !
Qu'il va bien fignaler fon zéle impitoyable!

ARAMONT.

(qu'un ?

Quand le Maître eft dehors, les Valets font au diable.. C'eft Clorine! Eh! parbleu, je la trouve à propos.. J'avois à vous parler. J'aurai fait en deux mots.

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