Mais, où fuis-je ! & par quel détour Pourrois-je revenir aux armes ? VENGEANCE D E L'AMOUR. T ODE XIII. ANT que volant de belle en belle C'étoit toujours plainte nouvelle Philis fembloit-elle moins tendre Fuyoit-elle moins mes Rivaux; Tome I. K Qu'on m'aimât d'un amour extrême Tendre, délicat & conftant; Au milieu des délices même, Je fçavois n'être pas content. Ce n'étoit que foupçons, que craintes, Que dépits, regrets fuperflus. Je vis l'Amour; finis tes plaintes, Il s'enfuit; de l'indifférence J'éprouve auffi-tôt la langueur. Que tu choifis bien ta vengeance, Amour, quand tu punis un cœur ! L'ennui, la trifteffe inhumaine Ont pris la place des plaisirs : Pardon; prens pitié de ma peine, Viens; rens-moi du moins les défirs, LES AGES. ODE XIV. A MOUR, c'est à toi que je livre Et je ne voudrois toujours vivre Tu fais le charme de tout âge; Tout âge languit fans tes feux : Tendre, jaloux, conftant, volage, Pourvû qu'on aime, on est heureux. Jeune autrefois, j'étois fidelle; Ah! qu'alors je trouvois de goût Dans un feul fouris de ma belle, Dans un rien ! ce rien m'étoit tout. ရာ |