Au fecond Element ils ferment le paffage, Le Verre, le Cristal, quoique durs & folides, Entre leurs petits corps ont des efpaces vuides, pores infinis qui s'ouvrent en tous fens, Où les Rayons fans obstacle perçans, Des Ont de les traverser liberté toute entiere ; Les touche fans les penetrer, Que le Vent même, & l'Air n'y peuvent pas entrer. Quant à ces autres Corps qui fervent de barriere Et par 'qui les Rayons nous font intercéptez, : Des embarras, des finnuofitez, Où les brillans Rayons fe trouvent arrêtez. ရာ Une grande Forêt, fous le feuillage fombre, Ainfi fait en plein jour regner la Nuit & l'Ombre, Si le Jour s'introduit entre quelques feuillages, D'autres rameaux encor viennent le traverser, Tandis que le Soleil luit pour le nouveau Monde Le nôtre est enfoncé dans une Nuit profonde. Enfuite nous voyons lever ce Voile épais, Qui de l'Aftre du Jour nous déroboit les traits. Tous les Matins la belle Aurore Aux Objets éclairez vient rendre leur Beauté, Tout fe fuit. Mais qu'enfin les Scenes renaiffantes N REFLEXION. VOILA donc ce qu'en eux font tous les Corps fer fibles Qui produisent en nous tant d'effets differens, Ne void-il De petits corps imperceptibles. Au lieu de s'élever à l'Auteur Souverain, Pour trouver ceux qui font cachez On plonge au plus profond des Mers, Percer les tenebreux abîmes! Pour avoir ces faux Biens, pour leur poffeffion, Ne craignent plus de Travaux, ni de Crimes! Mais quand nous aurons même accoutumé nos Sens A voir avec plaifir les Objets innocens ; Quand une heureuse conjecture, Par un long Examen nous fera découvrir, Obfervant la Matiere, ou figurée, ou meue, Qui font propres à l'étendue, Les Etres corporels peuvent s'imaginer. Mais dans quel Sujet eft reçue L'Action qui nous fait fentir, & raisonner? Comment fera-t-elle connue ? Des Tuyaux délicats, d'invifibles Refforts Non, non, l'Ame mieux éclairée, Faffe Cette Verité démontrée approuver mon zele à de fages Efprits, Et foit de mon Travail la Couronne & le Prix. Fin du troifiéme Livre. |