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E.M.FALCONET

STATUAIRE

CONCERNANT

LES ART S.

PAR M. FALCONET,

Statuaire du Roi, Adjoint à Recteur en l'Académie
royale de Peinture & Sculpture de Paris, hono-
raire de celle de Saint Pétersbourg, membre de
la fociété établie pour l'encouragement des arts
dans la ville & le territoire de la république de
Geneve.

NOUVELLE ÉDITION.

TOME PREMIER.

A PARIS,

Chez DIDOT FILS

JOMBERT JEUNE, Libraire,

rue Dauphine, près du Pont-Neuf.

M. DCC. LXXXVII.

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DE L'ÉDITE U R.

De tous les ouvrages littéraires compofés par des artistes, il n'en eft, je crois, aucun qui fuppofe autant de lectures, de recherches, de connoitfances de l'antiquité, que ceux de M. Falconet. Souvent, dans fes écrits, il fe défend d'être homme de lettres, & montre par-tout une étendue de littérature qui manque trop fouvent à ceux qui profeffent les lettres. Nous n'entreprendrions pas ici de le contredire, s'il s'étoit feulement excufé dé n'avoir pu, au milieu des travaux de l'art & de toutes les occupations qu'il s'eft impofées, se former un style toujours exact, toujours foutenu, toujours pur. En effet, fes écrits ne font pas d'un genre qui exige, comme qualité effentielle, uné élégance recherchée : mais ils exigent toutes les connoiffances littéraires acquifes par leur auteur. Admettre fa modeste protestation, ce feroit d'avance condamner fon livre.

M. Falconet, fans tirer vanité de fon humble origine, ce qui feroit un raffinement de l'orgueil, mais incapable de rougir de fes parents, ce qui feroit le vice d'un fils dénaturé, nous engage à déclarer que fa naiffance eft obfcure. Il avoit dix-huit à vingt ans lorfqu'il put recevoir les premieres leçons de l'art dans lequel il s'eft rendu célebre (a); & fon pere, par ignorance & croyant bien faire, s'oppofoit aux progrès de fon fils autant qu'il auroit dû les encourager du moins, fi fes facultés ne lui permettoient pas de les feconder. C'est donc en luttant contre les obftacles; c'est en étudiant un art dont l'étendue femble devoir occuper l'homme tout entier; c'est lorfque, fans fortune, il étoit obligé de foutenir du fruit de fes travaux des enfants & une épouse; c'est lorfqu'il fe partageoit entre le travail qui le faifoit vivre, & celui qui lui procura, dès l'âge de vingt-fix ans, une place à l'académie de peinture & fculpture

(a) Voyez la note 57 fur le 35e livre de Pline, tom. 1, pag. 299.

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