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A Pâques 1673, après la mort de Molière, Ducroisy passa au théâtre Guénégaud et fut conservé, le 25 août 1680, à la réunion de ce théâtre à celui de l'hôtel de Bourgogne. Retiré le 18 avril 1689; mort à Conflans-Sainte-Honorine, près Paris, en octobre 1695, âgé de soixante-cinq à soixante-six ans ; c'était un bel homme, fort gras: on le dit auteur du Triomphe de la Raison, comédie jouée en province, mais il pourrait y avoir erreur. Ducroisy avait épousé Marie Clavareau, dont il eut deux filles : la première, Angélique, à l'âge de cinq ans, en 1665, était du nombre des Petits-ComédiensDauphin, elle mourut en vingt-quatre heures, au mois de février 1670; la seconde, Marie-Angélique Ducroisy, vécut très-vieille. La sœur de Ducroisy avait épousé Belle-Rose, du théâtre de l'hôtel de Bourgogne. Ducroisy jouait les rôles sérieux de la comédie et les confidents de la tragédie, tels que : MÉTAPHRASTE dans le Dépit amoureux; DUCROISY dans les Précieuses ridicules; ERASTE, dans les Facheux, à la fin de 1662; LYCIDAS dans la Critique de l'Ecole des Femmes; DUCROISY, dans l'Impromptu de Versailles, le 14 octobre 1663; MARPHURIUS dans le Mariage forcé, au Louvre, le 29 janvier 1664; ARISTOMÈNE dans la Princesse d'Elide, à Versailles, le 8 mai 1664; MONSIEUR DIMANCHE dans le Festin de Pierre; EPHESTION dans Alexandre de Racine, 12 décembre 1665; ORONTE dans le Misanthrope; TYRENE dans Mélicerte, et UN SÉNATEUR dans le Sicilien, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1666; PHILÈNE dans Délie, 25 octobre 1667; MERCURE dans Amphitryon; MONsieur de SotenVILLE dans Georges Dandin, à Versailles, le 18 juillet 1668; VALÈRE dans l'Avare; TARTUFE, 5 février 1669; SBRIGANI dans Monsieur de Pourceaugnac, à Chambord, le 6 octobre 1669; TIMOCLES dans les Amants magnifiques, à Saint-Germain-en-Laye, le 7 septembre 1670; UN MAÎTRE DE PHILOSOPHIE dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 14 octobre 1670; ALBIN dans Bérénice de P. Corneille, 28 novembre 1670; JUPITER dans Amphitryon, aux Tuileries, en janvier 1671; GERONTE dans les Fourberies de Scapin; HARPIN dans la Comtesse d'Escarbagnas, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1671; VADIUS le 11 mai 1672, et, après 1673, ARISTE et PHILAMINTHE, dans les Femmes savantes; BÉRALDE dans le Malade imaginaire; LE BARON, dans le Triomphe des Dames, le 7 août 1676. Suivant deux anciens dessins, il aurait encore joué SGANARELLE dans l'Ecole des Maris, et LE TERTIUS-DOCTOR dans le Malade imaginaire.

CONJECTURE.

Sur plusieurs portraits de Ducroisy, on trouve écrit Ducroisy le Vieux; cinq autres portraits, d'un autre homme, sont intitulés Ducroisy fils donc Ducroisy aurait eu deux filles et un fils au théâtre.

DUCROISY (Marie CLAVAREAU, Madame), née en Poitou, était la femme de Philbert Gassaud, sieur Ducroisy. En 1659, elle entra dans la troupe de Molière en même temps que son mari; elle avait déjà joué avec Molière l'année précédente à Rouen. Mme Ducroisy prit sa retraite en 1664; c'était une actrice médiocre; on ne connaît qu'un rôle joué par elle, MADEMOISELLE DUCROISY, dans l'Impromptu de Versailles, le 14 octobre 1663.

DUCROISY (MADEMOISELLE Marie-Angélique GASSAUD), née en 1658, fille de Philbert Gassaud, joua le rôle d'une GRACE dansante dans Psyché en 1671. Le 3 mai 1673, elle fut admise au théâtre Guénégaud, et conservée à la réunion de 1680. Retirée le 19 avril 1694; morte à Saint-Germain-en-Laye, le 14 décembre 1756, vingt et un ans après la mort de son mari, Paul Poisson: il est douteux qu'elle ait eu du talent. Avant son mariage, elle était connue au théâtre sous le nom d'Angélique. En fait de rôles qu'elle ait joués, on ne connaît que: PHAINE dans Psyché, aux Tuileries, en janvier 1671; L'AMOUR dans l'Inconnu, de T. Corneille, en 1675; ANGÉLIQUE dans le Triomphe des Dames, le 7 août 1676; ZINDARIS dans Zaïde, 26 janvier 1681; UNE CONFIDENTE, dans Oreste, le 10 octobre 1681.

DUFRESNE (Charles), étant directeur d'une troupe de province, rencontra Molière à Nantes, en avril 1648. Il se trouvait alors dans cette ville un Vénitien, nommé Ségalla, qui montrait des marionnettes avec beaucoup de succès; afin de lui faire une concurrence plus efficace, Dufresne et Molière réunirent leurs troupes, et il paraît que depuis lors ils ne se quittèrent plus; car, on les retrouve ensemble à Narbonne en 1650, à Lyon en 1653, à Rouen en 1658, et à Paris lorsque Molière s'installa au théâtre du Petit-Bourbon. Dufresne quitta le théâtre à Pâques 1659, pour se retirer à Argentan son pays natal: on croit qu'en province il était régisseur de la troupe de Molière.

DUPARC, dit Gros-Réné, on écrivait Du Parc, faisait partie de la troupe qui jouait à l'Illustre Théâtre, en 1645, lorsqu'elle s'établit. En 1653, il alla jouer en province, et, cette même année, étant à Lyon, il entra dans la troupe de Molière; il la suivit en province, et revint avec elle à Paris en 1658. A Pâques 1659, il passa à l'hôtel de Bourgogne, et, à Pâques 1660, il rentra dans la troupe de Molière.

Duparc mourut le 4 novembre 1664 étant encore attaché au théâtre du Palais-Royal. Il joua le rôle de GROS-RENÉ dans le Dépit amoureux; sous son propre nom, un rôle improvisé, dans une farce, à Vincennes en mai 1659; celui de GROS-RÉNÉ dans le Cocu imaginaire; d'ERGASTE dans l'Ecole des Maris, à Vaux, le 12 juin 1661; de LAMONTAGNE dans les Fâcheux, à Vaux, le 16 août 1661; de L'ÉTÉ dans les Plaisirs de l'Ile enchantée, à Versailles, le 7 mai 1664.

CONJECTURE.

Parmi les quarante-un dessins dont il sera parlé à l'article de Mme Hervé, et qui se rapportent à la pièce de Psyché jouée à Rouen en 1658, on trouve deux portraits intitulés : Madame Duparc, UNE MUSE; Mademoiselle Parc, CLEOMÈNE. Deux autres portraits d'une actrice portent le nom de Mademoiselle Duparc, et, par la figure, ne peuvent se rapporter à Mme Duparc. Il y a donc lieu de supposer que Duparc avait une sœur, ou peut-être une nièce, qui jouait dans la troupe de Molière en province, et qui l'aura quittée, soit avant, soit peu après son établissement à Paris, puisque personne n'a fait mention de cette actrice.

DUPARC (Madame Anne), suivant les conjectures les plus probables, comme on l'a vu à l'article de Molière, faisait partie de la société de l'Illustre Théâtre en 1652. Elle aurait quitté Paris un peu avant que cette société ne cessât ses représentations, et serait partie pour Lyon où elle aurait épousé immédiatement Gros-Réné: si ces conjectures sont justes, son nom de fille était Anne Menou. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'en 1653, Molière la trouva mariée à Lyon, où il l'engagea dans sa troupe. Mme Duparc le suivit en province et vint avec lui en 1658 à Paris, où elle fit partie de la troupe de Monsieur. A Pâques 1659, elle quitta cette troupe pour passer au théâtre de l'hôtel de Bourgogne; mais, en 1660 elle revint au Petit-Bourbon, et, en 1667 elle retourna à l'hôtel de Bourgogne.

Mme Duparc mourut le 11 décembre 1668. On la trouvait très-jolie et gracieuse, elle tournait toutes les têtes; elle jouait la comédie, la tragédie et dansait d'une manière très-remarquable; elle fut l'une des premières femmes qui dansèrent sur la scène : c'était l'actrice la plus parfaite de la troupe dans les deux genres, et Molière en faisait grand cas. Molière, les deux Corneille, La Fontaine et Racine furent épris des charmes de Mme Duparc; mais il semble que le dernier seul ait été écouté. Quand il était question de cette actrice, on l'appelait la marquise, à cause de son grand air; son port d'impératrice, dit Loret. Voici plusieurs rôles qu'elle joua: HIPPOLYTE dans l'Etourdi; CATHOS dans les Précieuses ridicules; CÉLIE dans le Cocu imaginaire; LA NUIT dans les Amours de Diane et d'Endymion, 25 juin 1660; DONE ELVIRE dans Don Garcia de Navarre; ORANTE dans les Fâcheux, à Vaux, le 16 août 1661; CLIMÈNE dans la Critique de l'École des femmes; MADEMOISELLE DUPARC dans l'Impromptu de Versailles, 14 octobre 1663; DORIMÈNE dans le Mariage forcé, au Louvre, le 29 janvier 1664; LE PRINTEMPS le 7 mai, et ALCINE le 9 mai, à Versailles en 1664, dans les Plaisirs de l'Ile enchantée; AGLANTE dans la Princesse d'Elide, à Versailles, le 8 mai 1664; ELVIRE dans le Festin de Pierre; ARIANE dans Alexandre, 12 décembre 1665; ARSINOÉ dans le Misanthrope; MÉLICERTE, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1666; HERO dans Léandre et Héro, à l'hôtel de Bourgogne, le 15 août 1667; AnDROMAQUE le 10 novembre 1667.

FINET joua le rôle de CRIQUET dans la Comtesse d'Escarbagnas, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1671.

GAUDON joua LE COMTE dans la comtesse d'Escarbagnas, à SaintGermain-en-Laye, le 2 décembre 1671, et l'on ne sache pas que ce jeune homme ait reparu plus tard sur la scène.

HERVÉ (Geneviève BEJART, Madame), le nom s'écrivait Herué, naquit à Paris, paroisse St-Paul, le 2 juillet 1624. Il est très-probable que Geneviève fit partie de la troupe de l'Illustre Théâtre, organisée par Madeleine Béjart, sa sœur, en 1645; car on dit qu'elle parut déjà à cette époque. On la voit ensuite figurer, sous le nom d'Hervé, dans la distribution des rôles d'Andromède, qui, selon toute apparence, fut jouée à Lyon en 1653; on la retrouve encore à Rouen en 1658 : d'où on conclut qu'à partir de 1645, elle suivit sa sœur et Molière jusqu'à l'arrivée de ce dernier à Paris en 1658; car on sait positive

ment que Geneviève Béjart, dès l'origine, fit partie de la troupe de Monsieur.

Le 27 novembre 1664, Mme Hervé épousa Léonard de Lomény de La-Ville-au-Brun; et, le 19 septembre 1672, Jean-Baptiste Aubry, maître paveur et auteur dramatique, mort le 20 mai 1692 : jusqu'à l'époque de ce dernier mariage, elle fut connue au théâtre, à Paris, sous le nom de Mademoiselle Hervé. D'après un ancien portrait, auquel se trouve jointe une biographie, un acteur de ce même nom aurait débuté au théâtre du Marais; mais, comme il ne se serait retiré qu'en 1680, année de la réunion des théâtres, ce ne pouvait être son mari.

En 1673, Mme Aubry passa au théâtre Guénégaud, et mourut le 3 juillet 1675, après une maladie de trois années. Elle ne laissa point d'enfant. Elle jouait plusieurs sortes de rôles, mais peu importants, tels que MADEMOISELLE HERVÉ, dans l'Impromptu de Versailles, le 14 août 1663; ARISTIONE dans les Amants magnifiques, à Saint-Germain-en-Laye, le 7 septembre 1670; NERINE dans les Fourberies de Scapin; BÉLISE le 11 mars 1672, puis PHILAMINTE, dans les Femmes savantes. D'après deux anciens dessins, elle aurait encore joué DORIMÈNE dans le Bourgeois gentilhomme, et FROSINE dans l'Avare.

CONJECTURES.

Le titre de MADAME, que l'on donne à cette actrice, doit faire croire qu'elle s'est mariée trois fois. Les auteurs la désignent sous le nom de Mademoiselle Hervé; mais à son époque c'était l'usage de nommer ainsi les actrices mariées. Ce qui a fait adopter le titre de MADAME, c'est que M. Reigner, dans son histoire du théâtre, insérée dans Patria, le lui donne; et que ce même titre se trouve écrit sur un ancien portrait de cette actrice. Ce portrait fait partie d'une collection de quarante-un dessins, tous de la même main et sur le même papier, relatifs à une même pièce qui, suivant toute probabilité, aurait été donnée à Rouen en 1658, quand les troupes de Molière et de Ducroisy y étaient réunies, comme on l'a dit à l'article de ce dernier. Dans ces portraits, contrairement à l'usage du temps, on appelle MADAME les actrices qui ont été mariées. Cette pièce avait pour titre Psyché, et, d'après le caractère de sept personnages, on voit qu'elle devait différer de la Psyché représentée au palais des Tuileries en janvier 1671. Ainsi, le personnage de ZEPHIR joué par Molière aux Tuileries, non plus que celui de JUPITER joué par Ducroisy, ne-figurent pas dans les dessins de la représentation de Rouen, où Molière remplissait le rôle

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