1545.

vers l'empereur pour lui propofer l'ouverture du concile. xcv. Le pape par une bulle indique l'ouverture du concile au treiziéme Decembre.

Fin des fommaires.

HISTOIRE

Seb. le Clere aw.

Bacquey Scul

Francois Xavier annonce laFoy aux infideles

HISTOIRE

ECCLESIASTIQUE,

LIVRE CENT TRENTE-SEPTIE' ME.

UTHER Voulant affermir davan

& leur con

fellion de

foi..

tage fon parti, s'accorda enfin AN.1536. avec les Sacramentaires dès le I. commencement de l'année 1536. Affemblée Les magiftrats & les miniftres des Cantons des Suites reformez de Suiffe s'étant affemblez à Bâle à Bâle, pour dreffer une confeffion de foi, Bucer & Capiton s'y rendirent, & propoferent l'union avec les Lutheriens; affurant que Luther s'adouciffoit beaucoup à l'égard des Zuingliens, & qu'il defiroit ardemment d'être d'accord avec eux, les priant de dreffer une confeffion de foi qui fut tournée de forte, qu'elle pût fervir à cet accord, dont on avoit beaucoup d'efperance, principalement fur l'euchariftie,

Tome XXVIII.

A

& fur l'efficace des facremens. Par les infi

vin;

pas

AN.1536. nuations de Bucer, qui avoit des expediens pour toutes chofes, les miniftres Suiffes à Bâle fe refolurent à dire dans leur nouvelle confeffion de foi. "Que le corps & le fang ne font naturellement unis au pain & au mais que le pain & le vin font des fymboles par lefquels Jefus-Chrift luimême nous donne une véritable communication de fon corps & de fon fang,non pour fervir au ventre d'une nourriture periffable, ,,mais pour être un aliment de vie éternelle". Le refte n'eft autre chofe qu'une affez longue explication des fruits de l'eucharistie, dont tout le monde convient. A l'égard de la prefence fubftantielle dont il s'agiffoit en ce temps-là, les Suiffes n'en voulurent pas parler, & ce fut tout ce que Bucer en put obtenir. Ceux de Zurich nourris par Zuingle,bien loin de donner une nouvelle confeffion de foi, comme ceux de Bâle, perfifterent dans la doctrine de leur maître, & publierent celle qu'il avoit adreffée à François I. dont on a parlé ailleurs.

Quelque-temps après les miniftres de Strasbourg firent fçavoir à ceux de Bâle & de Zurich, qu'il y avoit un fynode indiqué en Turinge pour le quatorziéme de Mai, où Luther fe devoit trouver, & dans lequel on traiteroit de l'union fur l'article de la céne ; en les priant d'y envoyer quelques-uns de leurs théologiens. Les Suiffes n'y députerent perfonne, mais fe contenterent feulement de faire tenir leur confeffion de foi à Bucer & à Capiton, qui la porterent à Eyfenac, où fe trouverent des miniftres députez des principales villes de la haute Allemagne.

Luther n'ayant pu s'y rendre, ils l'allerent

anno

trouver & y arriverent le vingt-deuxième de Mai. Ils entrerent en conference avec lui. AN. 1536. Luther le prit d'abord d'un ton fort haut, & vouloit que Bucer déclarât que lui & les fiens Affemblée reconnoiffoient nettement que dans l'eucha- de Vittem. riftie le pain & le vin étoient le corps & le berg fang de notre-Seigneur, que les bons & les Hapinin méchans reçoivent également. Le lendemain a 1536. s'étant encore affemblez,Luther leur deman- part. 2. da s'ils ne vouloient pas revoquer leur fentiment, & rejetta bien loin ce qu'ils lui diChyra. foient, que la difpute n'étoit pas tant dans Saxon 14. la chofe que dans la maniere. Bucer s'ex- Spond. hoc pliqua, condamnant d'erreur ceux qui difoient qu'on ne recevoit que du pain & du vin dans la céne, & affurant que leur do-` &trine touchant ce facrement étoit, que par l'inftitution & l'operation du Seigneur, & fuivant le vrai fens naturel des paroles, le vrai corps & le vrai fang de Jesus-Chrift étoient rendus prefens, donnez & pris avec les fignes vifibles du pain & du vin, qu'ils croioient auffi que par le miniftre de l'églife, le corps & le fang de Jefus-Chrift étoient offerts à tous ceux qui les reçoivent, & qu'ils n'étoient pas feulement reçûs de cœur & de bouche par les juítes, mais auffi de bouche par les indignes pour leur condamnation; ce qu'ils vouloient toutefois qu'on entendît des membres de l'églife. Et Luther repondit qu'il admettoit une union feulement facramentelle entre le pain & le corps, le vin & le fang, mais non pas une union naturelle & locale.

Il en confera enfuite avec les theologiens de Saxe, & revint trouver Bucer & fes compagnons, aufquels il déclara , que s'ils croiolent & enfeignoient que dans la Céne

III. . Articles

del'accord

res.

In lib.

729.

p.

pour

le vrai corps & le vrai fang de Jefus-Chrift AN. 1536. fuffent offerts, donnez & reçûs, & non pas fimplement du pain & du vin, & que cette perception fe faifoit veritablement & non pas d'une maniere imaginaire, ils étoient d'accord entre eux, & qu'il les reconnoiffoit & les recevoit fes freres en Jesus-Christ: entre les on fit enfuite un projet de formule qui fut Lutheriens dreffé par Melanchton, & contenoit fix aroles Sa- ticles. 1°. Que fuivant les paroles de faint cramentai- Irenée, l'euchariftie confifte en deux chofes, l'une terreftre, & l'autre célefte; & par conHofpinian: ann. 1536. fequent que le corps & le fang de Jesuspart. 2.fol. Chrift font vraiment & fubftantiellement 145. prefens, donnez & reçûs avec le pain & le vin. 2. Qu'encore qu'ils réjettaffent la con ord. P tranfubftantiation, & ne cruffent pas que le corps de Jefus-Chrift fut enfermé localement dans le pain, ou qu'il eut avec le pain aucune union permanente hors l'ufage du facrement, il ne falloit pas laiffer d'avouer que le pain étoit le corps de Jefus-Chrift par une union facramentelle, c'eft-à-dire, que le pain étant prefenté, le corps de Jefus-Chrift étoit tout enfemble prefent & vraiment donné. 3. Ils ajoûtoient néanmoins qu'hors de l'ufage du facrement, pendant qu'il eft gardé dans le ciboire, ou montré dans les proceffions, ils croient que ce n'est pas le corps de Jefus-Chrift. 4°. Ils concluoient, en difant : : que cette inftitution a la force de facrement dans l'églife, & ne depend pas de la dignité ou indignité du miniftre, ni de celui qui reçoit. . Que pour les indignes qui, felon faint Paul, mangent vraiment le facrement, le corps & le fang de Jefus-Chrift leur font vraiment prefentez, & qu'ils le reçoivent veritablement, quand les paroles & Pin