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Mais il penfe, il regarde, & par fa connoif

fance,

Il conçoit le péril qui s'offre à fa préfence:
'Alors, fon jugement calme l'émotion
Qu'excitoit fur fes fens une amorce trop vive
Et pour l'en éloigner, c'est son ame attentive
Qui forme & qui foûtient fa résolution.

Après une preuve fi claire

Qui fait voir

que la Bête a du raifonnement, Lui refuferez-vous un fond de jugement,

Ou du moins, un Rayon qui la guide & l'ê

claire?

Quelque nom que vous lui donniez
Cela ne nous importe guére;

Mais il faut que vous conveniez

Que ce qui nous dirige eft Raifon ou Lumiére; Et qu'enfin ce n'eft point la difpofition

Des refforts de notre Machine

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Qui méchaniquement feule nous détermine Sans notre connoiffance & notre intention.

SI vous avez fur nous ces dégrés d'excellence Qui vous font préfumer d'avoir l'intelligence Des Loix de la Nature & des fécrets de l'Art; Faut-il nous envier notre petite part

D'une Raison fubordonnée;

Dont l'heureufe fimplicité

'Aux foins de notre vie eft fagement bornée,
Sans étendre plus loin notre capacité ?
Un sentiment secret, puiffant & falutaire
Nous fait toûjours connoître, avec précision,
Ce qui nous eft utile, ou qui paroît contraire
A notre confervation.

En fommes-nous moins raifonnables

Si nous ne formons point d'ambitieux deffeins? Ne nous fuffit-il pas d'arriver à nos fins

Pour fuir ou poffeder des objets convenables?

Ainfi, notre Machine, en tous fes mouvemens, Ne peut que fe prêter aux appétits des Sens ; Mais l'exécution vient d'un principe interne Qui penfe, qui raifonne, & qui feul nous gou

verne.

LES

SERINS:

OUR exercer votre critique;

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鮮味

Je vais vous proposer, fans crainte de réplique,

Quelques traits finguliers qui ne font pas nou

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Mais outre leur chant gracieux,

Ne poffedent-ils pas encore

Le don, le talent merveilleux

D'exprimer les douceurs du flageolet fonore? Ne les bornons pas là. Paffons à d'autres traits

Que leurs raisonnemens rendent bien plus

parfaits;

Et pour mon garant j'apostrophe
Un Cartéfien Philosophe.

IL avoit avec foin élevé deux Serins;

L'un étoit mâle & l'autre étoit femelle;

Leur union tendre & fidelle

De leur captivité calmoit tous les chagrins. Le Printems qui de chaque efpece Réveille, anime la tendresse,

Avoit fçû dans leurs jeunes cœurs

Exciter de l'amour les premieres ardeurs.
La Serine féconde, auffi-tôt fait fa

Et fon petit mari joyeux,

ponte;

Par cent jolis frédons, s'aplaudit & raconte Les heureux fuccès de fes feux.

De fes plaisirs divers il fait un doux mêlange; Il fautille, il éclate, il chante, boit & mange;

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