193 Ne vient point d'un Empire ufurpé, tyranni que : C'eft notre privilége & le droit fpécifique TU te plains, je l'avouë, avec quelque justi ce, Qu'il fe rencontre parmi nous; De bizarres Efprits, inquiets & jaloux, Te traitent trop indignement, En te voulant priver d'Ame & de fentiment. Et de fécrettes facultés Qui dirigent tonAme en tonCorps organique, Par un pouvoir qui paffe un Jeu de Méchani que. N LORS que Nous t'accordons cette proprieté D'avoir, ainfi que Nous, la Raifon en partage. Que la Lumiére néceffaire Pour conferver tes jours dans leur cercle borné. Mais notre Efprits'élève à la plus haute Sphé re. Et lors que tu prétens faire comparaison On pardonne à ton ignorance. che, entre Nous & Toi, quelle eft la diffé rence. TON Efprit d'induftrie eft toûjours limité, Et renfermé toûjours dans l'uniformité, 195. Jouïr du bien préfent, eft ton objet suprême. me; Et tu n'as, pour agir, ni pleine liberté; Quelle que foit ton Ame, elle est matérielle : Portè aux plus haut des Cieux fes contempla tions: Son heureux privilége & fon glorieux titre C'eft cette Liberté qui, dans le Sens Moral; Qu'il fçait difcerner & connoître : Defon fublime effor les mouvemens divers N'ont pour bornes que l'Univers, Notre Efprit émané d'une Lumiére pure 1 196 APOLOGIE DES BESTES: Sonde les profondeurs, perce l'obfcurité Ne veut pas profaner à ta brutalité. N'ont que les Sens pour leur objet : Tu ne peux mériter par le moindre fujet, Mais après notre vie, une autre qui la fuit ; De l'ufage des Dons de notre Ame immor La fuprême Divinité Ne fe découvre point à ton indignité. Ceft l'Homme, l'Homme feul qui, fage & |