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qui donnent, dans la faifon, fix livres de fruit toutes les femaines.

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A l'égard des herbiers, ce font des jardins portatifs qu'on confulte en tout temps, & qui facilitent beaucoup la comparaifon des plantes. Les herbiers les plus confidérables font, France, celui de Tournefort, compofé de quatre mille espèces de plantes; l'herbier de Vaillant, de neuf mille efpèces; celui de Juffieu, de huit mille; & l'herbier de M. Adanfon, de huit mille. Les trois premiers font au Jardin du Roi. En Angleterre, on voit celui de M. Sloane, de huit mille fortes de plantes, & celui de M. Sherard, de douze mille.

Il eft fâcheux que ces collections, utiles de plantes dépériffent avec le temps, lequel a beaucoup de prife fur des fubftances fi délicates. Pour ne pas tout perdre, dans l'impof fibilité de conferver les originaux, on s'eft appliqué à en tirer des copies exactes. Aufsi tous les Botanistes ont fait deffiner les plantes, qu'ils connoiffoient, avec tant de zèle & d'empreffement, qu'on compte aujourd'hui soixantedix mille figures de plantes, parmi lesquelles il n'y en a néanmoins que dix mille d'efpèces différentes, les autres n'étant que les répétitions des mêmes plantes; mais toutes ces figures ont leur prix, parce qu'ayant été deffinées par différentes mains, elles préfentent la nature avec plus ou moins d'exactitude & de vérité. Celles qui font les plus eftimées ont été defsinées fous les yeux & par les foins de Dodart, Tournefort, Plumier, Vaillant, Dillen,

Micheli, Ehret & Trew, & furtout celles qui forment la collection unique, au nombre de cinq mille plantes, que Gafton, Duc d'Orléans, en 1653, fit peindre fur velin, in-folio, avec toute la magnificence poffible, par M. Robert, Peintre, Deffinateur & Graveur le plus habile de fon temps; collection que nos Rois ont fait continuer depuis par les Peintres & Deffinateurs les plus capables en cette partie, tels que Audriet, Joubert, Mademoiselle Baffeporte; de forte qu'on a actuellement, aŭ Cabinet Royal des Eftampes, cinquante volumes, dont chacun contient environ cent planches.

M. Adanfon, à qui nous devons ces connoiffances fur les figures des plantes, regrette avec raifon que cette riche & précieufe collection ne foit pas entièrement gravée, & qu'on n'en ait encore que trois cents dix-neuf qui aient été mifes par ce moyen entre les mains du public. Cet Auteur ajoute que les meilleures figures des plantes en bois, fans ombre, font celles de Brunsfels, publiées en 1540; de Fuchs, en 1542; & de l'Eclufe, en 1576: & avec des ombres, les figures les plus eftimées font celles du Mattiole de Valgrife, en 1548; de Bok, en 1552; de Dodoens, en la même année, & de Lobel, en 1570.

On a gravé enfuite les figures des plantes en étain, dont les meilleures font de Dillen. Les figures les plus recherchées en cuivre, fans ombre, font celles du P. Plumier, en 1693; & avec des ombres, celles de Columna, en 1592; de Dodart, en 1676; de l'Académie

des Sciences de Paris, en la même année; de Rhéede, en 1678; de Tournefort, en 1694; de Vaillant, en 1718; de Micheli, en 1729; & de M. Haller, en 1742.

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Enfin on doit les plus belles figures enluminées à Martin, en 1728; à Catesby, en 1731; à Ehret, en 1748 ; & à Trew, en 1751: à quoi il faut ajouter la magnifique Hiftoire univerfelle du règne végétal, par M. Buchoz in-folio, enrichie de belles planches, très-proprement enluminées, qui ne repréfentent pas feulement une branche des plantes, mais encore fes fleurs & fes parties dans le plus grand détail. L'Académie des Sciences ayant examiné le premier volume de cette histoire eftime « que dans cet ouvrage, le premier » en ce genre qui ait paru en françois, M. » Buchoz ne s'attache pas feulement à faire » connoître les plantes; mais il détaille les ufages qu'on en fait, non-feulement en » Médecine, mais dans les différens arts & » métiers où elles peuvent être employées, » pour en donner une connoiffance complette: » il les décrit avec exactitude, développe "toutes les parties de la fleur, & en établit » ainfi le genre: il donne en outre non-feu,,lement la concordance des Auteurs, en rapprochant les fynonymes ou les phrafes par lefquelles les Auteurs ont défigné ces plantes; » mais rapporte même les noms que ces plantes » ont dans les différens pays où elles viennent ». Il en paroît déjà douze volumes in-folio, contenant douze cents planches; & le public atz

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tend avec impatience l'entière exécution d'une fi grande & fi utile entreprise.

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Tels font l'origine, les progrès & l'état ac tuel de la Botanique. Quelques Naturalistes modernes difent qu'une méthode naturelle manque à fa perfection, & ils appellent méthode naturelle celle où l'on confidère les racines, les tiges les feuilles, les fleurs & les fruits; enfin toutes parties & qualités, ou propriétés & facultés des plantes. C'eft, fi on les croit, du nombre, de la figure, fituation & proportion refpective de ces parties; c'eft de la comparaifon de leurs rapports & reffemblances, de leurs différences, de celles de leurs qualités; c'eft, en un mot, de cet enfemble que naît cette affinité qui rapproche les plantes, & les diftingue en claffes ou familles. Le feul moyen de faire une méthode inftructive, dit le célèbre Auteur de l'Hiftoire naturelle (M. de Buffon), eft de mettre enfemble les chofes qui fe reffemblent, & de féparer celles qui diffèrent les unes des autres. La difficulté eft de faire ce difcernement. M. Adanfon s'eft impofé cette tâche. En comparant les defcriptions exactes de chaque plante, il a rangé les plantes en familles. Et voilà le dernier effort qu'on a fait pour perfectionner la science des plantes.

HISTOIRE

DE

L'ANTROPOLOGIE.

L'ANTROPOLOGIE eft la science de l'homme. L'hiftoire de l'Antropologie eft donc l'hiftoire de l'homme, de cet être qui eft, fans contredit, le chef-d'œuvre de la nature, & dont le port, le maintien & l'intelligence défignent la fupériorité fur tous les êtres vivans & annoncent, & dans lui, & dans fa compagne, les maîtres de la terre. « L'homme, "dit M. de Buffon, fe foutient droit & élevé: » fon attitude eft celle du commandement : » fa tête regarde le ciel, & préfente une face augufte, fur laquelle eft imprimé le carac»tère de fa dignité; l'image de l'ame y eft

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peinte par la phifionomie; l'excellence de » fa nature perce à travers les organes matéDriels & animés d'un feu divin, les traits de » fon visage, fon port majeftueux, fa dé» marche ferme & hardie, annoncent fa no» bleffe & fon rang: il ne touche à la terre » que par fes extrémités les plus éloignées; » il ne la voit que de loin, & femble la dédaignér (a)

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(a) Hiftoire naturelle, tom. 4, pag. 280, de l'édir, de 1769.

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