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que

rens, mais toujours réels; et bien loin la morale nuise au goût et au talent, elle épure et enrichit l'un et l'autre. Je plains ceux qui ne savent pas qu'il y a une dépendance secrete et nécessaire entre les principes qui fondent l'ordre social et les arts qui l'embellissent. Je persisterai donc à joindre l'un avec l'autre, et je ne séparerai point ce que la Nature a réuni. Je continuerai à regarder avec compassion, plus encore qu'avec mépris, ces nouveaux précepteurs des nations, qui si tristement et si fiérement seuls contre l'Univers, contre l'expérience des siecles, contre le cri de tous les sages, contre la conscience de tous les hommes, en sont venus à ne pas concevoir que l'on puisse lever les yeux vers la suprême justice qui regne éternellement dans le Ciel, quand le crime' regne un moment sur la Terre : incurables fous, condamnés à ne se douter jamais de l'étendue de leur sotise et de la richesse de leurs ridicules; semblables à ces malheureux privés de toute raison, qui, éta

Jant leur nudité et leur folie, se moquent de tout ce qui n'est pas dégradé de même, et rient de ceux qui ont pitié d'eux. Enfin, je ne cesserai de signaler ceux qui s'efforcent obstinément de séparer la Terre du Ciel, parce que le Ciel les condamne et qu'ils veulent envahir la Terre; et l'on ne m'ôtera ni l'horreur du mal ni l'espérance du bien, donec transeat iniquitas.

SECONDE PARTIE.

SIECLE DE LOUIS XIV.

SECONDE

SIECLE DE LOUIS XIV.

LIVRE PREMIER.

POÉSIE.

CHAPITRE PREMIER.

De la poésie française avant et depuis Marot, jusqu'à Corneille.

La poésie a été le berceau de la langue française; comme de presque toutes les langues connues. L'idiôme provençal, qui était celui des troubadours nos plus anciens poëtes, est le premier parmi nous qu'elle ait parlé, et même avec succès, pendant plusieurs siecles. Ils nous donnerent la rime, soit qu'ils en fussent les inventeurs, soit qu'ils l'eussent empruntée des Maures d'Espagne, comme on le croit avec d'autant plus de vraisemblance, que la Cours de littér. Tome IV.

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