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NOTES fur,, pendant qu'on attachoit les crochets à la fangle, & enfuite il fe relevoit la IV. Leçon. " & élevoit l'animal hors de terre en appuyant fes mains fur fes genoux. Il élevoit encore de la même maniére d'autres fardeaux qui paroiffoient plus pefans que cet animal, & il difoit qu'il y trouvoit moins de peine, à caufe l'âne fe débattoit en perdant terre (a).

Planche 20.
Figure 12.

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༡༡

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que

J'examine maintenant l'effort d'un homme pour porter un fardeau fur fes épaules, & je dis que le poids de ce fardeau peut être de 150 livres. & qu'il peut marcher avec cette charge affez facilement fur un plan ,,horizontal, pourvû qu'il ne faffe pas de grandes enjambées, mais il ne » pourra en nulle façon monter une montagne ou un efcalier avec le même , poids. Car l'action du marcher en portant un fardeau fur les épaules, doit être confidérée comme le mouvement circulaire du centre de gravité C (Planche 20. Figure 12.) du corps & du poids joints enfemble fur le " pied F qui avance comme pour centre de l'arc de mouvement; l'effort des mufcles de l'autre jambe qui agiffent contre le point fixe D, ne fervant qu'à pouffer ce centre en avant; & fi l'arc CE que décrit ce » centre eft petit, l'effort de la jambe de derriére ne doit pas être, grand » pour le faire décrire, puifqu'il ne doit faire élever tout le fardeau du ,, corps & du poids que de la quantité du finus verfe A B de la moitié de l'arc; ce qui n'eft pas confidérable dans ce cas, par rapport à l'arc, qui eft le chemin dont tout le fardeau avance.

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Ainfi l'on voit qu'un homme bien chargé peut avancer d'autant plus ,, facilement, qu'il fera plus de petites enjambées, puifque le finus fera d'autant " plus petit, & qu'il ne pouroit avancer en faifant des enjambées fi grandes,

pieds qui la foutenoient; alors à mesure qu'il
étendoit fes jambes, il s'élevoit lui-meme
fans changer la ligne de direction. Comme
j'ai obfervé ceux qui font de pareils tours,
& que même je les ai éprouvé moi même
très fouvent, je fuis bien affuré que c'est
de cette maniére que l'opération a été
faite. Quant aux mufcles des lombes, ils
font incapables de cet effort, étant environ
fix fois plus foibles que les extenfeurs des
jambes, au moins les ai-je trouvé tels dans
inoi même.

Vers l'an 1716. j'eus l'honneur de faire
un grand nombre d'expériences en prefence
du feu Roy George I. Sa Majefté voulut
fçavoir s'il y avoit quelque tromperie dans
ces tours de force qu'avoit fait fix mois
auparavant un homme qui paroiffoit à l'exté-
rieur n'être pas plus fort que les autres hom-
mes; fur cela je fis placer un chaffis de
bois (tel que celui qui eft représenté dans la
2e Figure de la Planche 20.) & avec une
ceiuture & une chaîne j'élevai un cylindre
de fer qui fert à applanir le jardin; le foute-
pant ailément lorfqu'une fois il étoit élevé.

Quelques Gentilshommes qui étoient prefens, firent l'expérience après moi, & éleverent le rouleau, les uns avec plus de facilité, & les autres avec plus de peine que moi. Ce rouleau pefoit 1900 livres, à ce que nous dit le Jardinier. J'essayai ensuite d'élever 300 livres avec mes mains ( fçavoir, deux fceaux contenant chacun 150 livres de vif argent) que j'élevai à la verité de terre, mais je fis un fi grand effort que j'en reffentis fur mon dos de la douleur pendant trois ou quatre jours; ce qui fait voir que dans la même perfonne les muscles des lombes ( qui agirent avec toute leur force dans cette derniere expérience) font au moins fix fois plus foibles que les extenfeurs des jambes; car je ne fentis aucune incommodité pour avoir élevé le rouleau de fer.

(a) La raison pour laquelle l'âne en regimbant & s'agitant rend fon poids plus incommode que fi c'étoit un poids plus pefant, eft que par un tel mouvement la ligne de direction vacille; & comme elle va en avant & en arriére, les muscles des lombes font forcés d'agir pour la ramener à la place. ›› que

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que l'effort de la jambe de derriere ne pût élever le fardeau du

corps & NOTES fur

» du poids de la quantité du finus verfe de l'arc qui fera la moitié du la IV. Leçon.

» chemin.

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» Il eft auffi facile à voir que ce même homme ne peut en nulle façon monter un efcalier ou une butte fort roide avec cette charge, puifque, » fuivant ce que nous avons expliqué ci-devant, l'effort des muscles de fes jambes pouvant élever un poids de 150 livres feulement à 2 ou 3 pouces de hauteur, il ne pourroit pas l'élever à 5 pouces qui font la hauteur » des marches ordinaires (a) ni monter une montagne, à moins qu'il ne »faffe de fi petites enjambées, qu'il ne s'éleve que de 2 ou 3 pouces à chacune. » Il ne me refte donc plus qu'à confidérer l'effort de l'homme pour tirer ou pour pouffer horizontalement (b). Mais pour rendre cette explication plus claire & plus intelligible, je confidere fa force appliquée à la mani» velle d'un rouleau dont l'axe eft horizontal, & fur lequel s'entortille une » corde qui foutient un poids, ayant pofé la diftance depuis le centre du rouleau jufqu'au coude de la manivelle, égale au demi-diametre du » rouleau, afin de comparer la force appliquée fans aucune augmentation ≫ de la part de la machine, & je n'ai point auffi d'égard aux frottemens de » l'axe du rouleau, ni à la difficulté que la corde peut avoir a fe ployer. » Premierement, il est évident que fi le coude de la manivelle eft placé >> horizontalement, & qu'il foit à la hauteur des genoux environ, environ, l'effort » de l'homme qui la releve en tirant, peut élever en même-tems le poids » de 150 livres, qui fera attaché à l'extrémité de la corde, en prenant tous » les avantages poffibles, puifqu'il eft le même que pour élever ce poids; ce » que j'ai expliqué ci-devant. Mais si c'est pour abaiffer la manivelle, fon » effort ne peut être que de 140 livres qui eft le poids de tout fon corps, » qu'il peut y appliquer en s'y appuyant, à moins qu'il ne foit chargé; » car alors il pourroit faire un plus grand effort.

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» Secondement, fi le coude de la manivelle eft placé verticalement, & » qu'il foit à la hauteur des épaules, il eft certain qu'un homme ne pourra » faise aucun effort pour la faire tourner, en la tirant ou en la pouffant que le corps » avec les mains, fi les deux pieds font l'un contre l'autre, & » foit droit qui eft representé dans la Figure 13. Planche 20, par la ligne » AP, & que la ligne des bras représentée par A M foit horizontale, & »faffe un angle droit avec A P, puifque dans cette pofition, ni la force de » tout le corps ou de fes parties, ni fa pefanteur, ne peuvent faire aucun >> effort pour pouffer ni pour tirer, ce qui eft connu par la mechanique; » car je ne regarde la largeur des pieds, que comme un feul point P.

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Planche 20.
Figure 13.

NOTES fur » Mais fi la manivelle eft plus haute ou plus baffe que la hauteur des la IV. Leçon. épaules, alors la ligne qui va des épaules aux mains, qui eft A M, & celle » qui va des épaules au bout des pieds, qui eft ici AP, feront un angle » obtus ou aigu, & l'homme pourra avoir quelque force pour tirer ou » pour pouffer la manivelle; & cette force dépend de la feule pefanteur du

Planche 21.
Figure 3.

corps, qui eft facile à connoître & à démontrer; & l'on doit confidérer »ce poids ou cette force comme réunie dans fon centre de gravité qui est » à peu près à la hauteur du nombril en-dedans du corps. Je dis qu'il ne » faut avoir égard qu'à la feule pefanteur du corps pour déterminer l'équilibre; car l'effort des muscles des jambes & des cuiffes ne fert que » pour conferver cet équilibre en marchant.

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Soit dans la Figure 2. Planche 21. la manivelle D à la hauteur des épaules A, & que le centre de gravité du corps foit en C, le corps étant fort incliné vers la manivelle, mais que le bout des pieds foit en P, il faudra confidérer, 1°. Ce point P, comme le point d'appui d'un levier ou ,, verge droite PCH, qui paffant par le centre de gravité C de tout le ,, corps, rencontre la ligne des bras M A au point H. 2°. Que ce point C du levier étant chargé du poids de tout le corps 140 livres avec fa direction » naturelle, fon extrémité H eft foutenue avec la direction horizontale MAH; d'où il fera facile de conclure par la méchanique quel effort la pefanteur du corps en C avec fa direction naturelle, peut faire fur la manivelle felon la direction horizontale DH.

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,, Car premierement foit PH de 140 parties & PC de 80, puifque l'effort de tout le corps au point C eft de 140 livres, il ne fera que de 80 livres au "point H, comme fi au point H, il y avoit un poids de 80 livres qui y fat ,, fufpendu avec fa direction naturelle qui doit être dans les fuppofitions que ,, nous avons faites perpendiculaire à M A. C'est pourquoi fi l'on mene au point d'appui P, la ligne PF perpendiculaire fur MA F, le poids de 80 livres en H avec fa direction naturelle fera à l'effort de ce même, felon la direction horizontale M A H fur la manivelle, dans la raifon de PF à HF, ce qui diminue de beaucoup l'effort des 80 livres dans une médiocre inclinaifon du corps AC B. Et fi nous prenons, par exemple, " que la ligne PCH faffe avec MAF l'angle PHF de 70 dégrés, la ,, ligne du corps ACB fera alors inclinée à l'horizon, ou avec MF d'un ,, angle de plus de 60 dégrés, qui eft tout au plus l'inclinaifon où le corps peut être pour pouvoir marcher, & le fimus de 70 dégrés qui est PF fera au finus de fon complement qui eft HF, comme 3 à 1 à très,, peu près, & par conféquent l'effort des 80 livres en H felon la drection ,, naturelle ne fera à celui qu'elles font felon la direction horizontale que du tiers de 80 livres, qui eft un peu moins que 27 livres.

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2)

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Ceux qui n'ont pas fait l'expérience de la force d'un homme pour pouffer horizontalement avec les bras, ou pour tirer une corde horizontale en ,, marchant, le corps étant incliné en-devant, foit que la corde foit attachée vers les épaules ou au milieu du corps (car l'effort n'en fera pas plus grand dans la même inclinaifon du corps, puifque le finus d'inclinaison & de fon complement font toujours dans la même raifon) ne fçauroient fe

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perfuader que toute la force d'un homme fe réduife à tirer feulement 27 livres avec une direction horizontale.

» Ce n'eft pas qu'un homme étant panché ne puiffe foutenir un poids beaucoup plus grand que 27 livres, puifque fi la ligne PH faifoit avec HF un angle de 45 dégrés, il eft certain que le poids du corps fou» tiendroit 80 livres ; mais comme il feroit panché felon une ligne comme » BA qui feroit beaucoup plus inclinée vers l'horizon que 45 dégrés, il eft » certain que bien loin de pouvoir marcher, à-peine pourroit-il fe fou

20

≫ tenir.

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La même démonftration fert auffi à faire connoître qu'un homme aura beaucoup plus de force à tirer en marchant à reculonsqu'en-devant.Car dans > cette fituation du corps, la ligne PCH dans la 3e Figure, laquelle pafle » du bout des pieds P par le centre de gravité C, & d'où dépend l'augmen»tation de la force, fera toujours plus inclinée à l'horizon que la ligne du » corps ACB, tout au contraire de ce qui étoit dans la position préceso dente.

» Mais cette maniére de tirer ne fçauroit être mise en ufage, à moins que ce ne foit pour tirer une corde, l'homme demeurant toujours dans la » même place; auffi l'on ne manqueroit pas de fe mettre dans cette pofition en ce cas; car la nature & l'expérience nous ont enfeigné à prendre tous les avantages poffibles dans les opérations ordinaires.

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C'eft auffi pour cette même raison que nos Mariniers, & généralement » tous ceux qui rament fur mer, tirent toujours les rames de devant en » arriére; car ils ont beaucoup plus de force que s'ils les pouffoient en-devant, » comme font ceux qui menent les gondoles de Venife, dont je ne vois pas d'autre raifon que celle de voir le lieu où ils vont; ce qui leur eft beaucoup plus néceffaire que la grande force, à caufe des détours trèsfrequens qu'ils font obligés de faire dans les canaux, & pour éviter de fe > rencontrer les uns les autres.

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9. [· Il faut qu'il y ait une viteffe fuffifante, &c.] Si on ne donnoit pas à la main qui doit tourner la manivelle une vîtefle plus grande que celle que j'ai fuppofée, elle ne communiqueroit pas affez de mouvement depuis la partie avantageufe jufqu'à la partie defavantageufe de la révolution, pour rendrre un homme capable d'élever 30 livres avec la même viteffe qui eft communiquée à la main; il faut donc tellement arranger les chofes que la vîteffe de la main croiffe au moins d'un fixiéme, mais alors elle ne pourra porter que 25 livres en fe mouvant ainfi plus vite, & cependant elle fera autant d'ouvrage dans un jour que fi l'autre méthode avoit été praticable. Et même dans plufieurs autres cas il ne faut pas negliger de donner à la main un tiers de plus de vîteffe, & de ne la charger que livres, fur tout fi l'on fe fert d'un volan, & plus le cercle décrit par le volan eft grand, plus la force fera diftribuée également. Ce travail ainfi reglé peut fe continuer dix heures par jour fans fatiguer celui qui travaille.

de 20

10. [Le travail journalier des Portefaix de Londres, &c.] A u quay

NOTES fur ja IV. Leçon.

NOTES fur de la Douane, & dans plufieurs autres Quays, on voit les grands poids la IV. Leçon. qui font enlevés par les Portefaix employés à porter les marchandifes fur les vailleaux, & à les en tirer; il y en a qui portent de fi grands fardeaux, qu'un cheval périroit bien-tôt, s'il étoit chargé d'un fi grand poids. Ceux qui travaillent pour les Marchands de Fromage, à tant par tonneau, portent communément le poids de trois cens livres de fromage à chaque voyage, & travaillent tout le long du jour.

11. [ Les chevaux vigoureux, &c.] Si l'on met fur le dos d'un cheval une trop grande charge, on rifque de le bleffer; c'eft pour cela qu'on ne les charge pas beaucoup ordinairement. On dit que les Peletiers chargent leurs chevaux plus que les autres Marchands; mais ils mettent fur leurs dos & fur leurs hanches plufieurs peaux, afin qu'ils ne foient pas trop ferrés j'ai oui dire qu'ils y mettent quelquefois le poids de 4 ou 500 livres ; mais alors les chevaux vont fort lentement. Le meilleur parti qu'on puiffe tirer d'un cheval, eft de le faire tirer; & ceux qui font le plus d'ouvrage, font ceux qui portent de grands poids fur des charrétes dont les rouës font fort hautes,( les chevaux d'ailleurs étant de haute taille à la montée de Saint Dunstan à l'eft, où un Charretier charge quelquefois fa charréte du poids de 2000 livres, & la fait traîner par un cheval au haut de la colline; mais dans tous les endroits difficiles, l'homme porte fes épaules fous la charréte, de maniere qu'il décharge confidérablement le cheval, qui ne pourroit pas tirer en haut ce poids fans ce fecours, & le cheval y eft fi fenfible, qu'il n'employe toute fa force que lorfqu'il voit que fon Maître vient le fecourir.

J'ai promis dans la quinziéme Note de la feconde Leçon, de donner un détail des voitures de M. Allen à Bath, & comme je viens de le recevoir d'un ami bien verfé dans la méchanique & dans le deffein, qui a pris toutes les mesures & figures fur les lieux, j'ai cru qu'il étoit à propos de le communiquer ici, après avoir examiné dans cette Leçon la nature des

voitures

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Defcription des Voitures dont fe fert M. Ralph Allen, Ecuyer
pour transporter la pierre de fes Carrieres, fituées au haut d'une
Colline, an Quay de la Riviere Avon, auprès de la Ville de
Bath. Par Charles de Labelye.

& à

CES Carrieres font éloignées de la Riviere d'un mille & demi environ 500 pieds au-deffus du niveau de fa furface; ce qui forme une pente fi roide, que la modicité du prix de la vente des pierres pourroit à peine défrayer les frais du tranfport, fi on n'avoit pas trouvé une voiture convenable, telle que celle que l'on va décrire, & qui fera d'un grand fecours pour perfectionner certaines voitures & charriots dont on fait ufage dans les mines de charbons de pierre auprès de Newcastle.

1. Figure. Planche 21. repréfente cette voiture en perspective, telle

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