Dans notre Village; Tout fait l'amour, tout s'engage. Qui ne fait que fonger A réjoüir Iris, son aimable Bergere, Enfin dans nos Hameaux, dans nos Bois, dans nos Champs Tout le prépare aux plaifirs innocens Que ramene Le Printems. L'on n'y verra plus d'inhumaine Qui ne promet à mes feux trop conftans Ces autres Vers font de la même Mademoiselle Caftille. T U croyois, me dis-tu, le Printems de re tour Sur la foi d'un beau jour, Et déja ton Troupeau paiffoit dans la Prairie, Un froid nouveau lui fait garder la Bergerie. Cloris cent fois m'a joué même tour, Cent fois j'ai crû fon cœur fenfible à mon amour, Et tout ce qu'elle fait, pure galanterie. Tantôt elle me chaffe, & tantôt me retient: L'Amour en foit loué, point de plainte impor tune; L'Amour & le tems vont comme il plaît à la Lune: Tircis, fais comme moi, prens le tems comme il vient. CHANSON De M. DIE REVILLE. A mettre en Mufique. E n'aime plus ce beau féjour Où le Printems fait briller tant de charmes. Ces lieux où mille fois Tircis m'a fait la Cour, N'offrent plus à mes yeux que des sujets de lar mes; J'y vois ce cœur ingrat bruler d'un autre amour, с 9 Voici une Réponse à ces Vers fur les mêmes rimes. IMEZ toujours ce beau féjour, Où le Printems vous fait voir tant de charmes. Ces lieux, aimable Iris, où je vous fais la Cour, N'ont rien qui vous engage à répandre des larmes. Vos injuftes foupçons offenfent mon amour, Une fi belle ardeur ne peut être inconstante, Hélas! fans vous, tendre & fidelle Amante, Je ne verrois pas un beau jour, Dans la faifon la plus charmante. A MONSEIGNEUR D'ARGENSON, MINISTRE DE LA GUERRE, Pour le fupplier d'exempter de la Milice le nommé Quenelle, mon Domestique. Par M. PESSELIER. Un jeune Eleve d'Apollon, Eleve, j'en conviens, de fort peu d'importance, Mais qui remplit un coin dans le facré Vallon, A ce titre fouvent fûr de votre affistance, Mon poltron de Laquais qui craint d'entrer en lice, Bon fujet, bon valet, mais fort mauvais guerrier, De plus il a tout lieu de croire Que le Prince n'a pas besoin de fon appui, Et que Louis & la victoire Se pafferont fort bien de lui. Il follicite donc la grace, Parmi nos Héros prendre place. Car tel eft fon mépris pour toute vanité, Qu'au renom des Céfars il porte peu d'envie; Et qu'à votre Grandeur, il demande la vie, Au lieu de l'immortalité. + Eft-il bien vrai que Mars ait un papier terrier. OBSER OBSERVATION LITTERAIRE. * L 'EDITION impertinente qu'on vient de faire des Oeuvres diverfes de M. Rouffeau, en quatre petits Volumes in-12, avec quelques Gravûres, me fait plaindre la deftinée des Grands Hommes en proye, même après leur mort, à la mauvaife foi de gens dont l'intérêt feul eft la divinité, & qui n'ont pas affez d'adreffe pour donner le moindre prix à une nouvelle Edition qui n'a pour tout mérite que de fourmiller de fautes. Il faut que le nom de l'illuftre Rouffeau foit bien accrédité dans la Nation, pour qu'on puiffe trouver débit d'une pareille fupercherie. Dirai-je encore qu'on n'a pas eu l'efprit d'engager quelqu'un à donner du moins une vie de notre Horace Français? Mais écoutons M. Rouffeau fe plaindre des Monopoles littéraires. Deux de fes Lettres copiées mot pour mot fur les Originaux, ferviront à défabufer ceux qui, d'après des témoignages fufpects ou infideles, attribuent fauffement à des Auteurs célébres des Ouvrages qu'ils n'ont jamais compofés, Tome I. Partie II. |