FABULA VIGESIMA-SEPTIMA. Canis, Thefaurus, & Vulturius. Avarus fuus fibi carnifex eft. Panas ut fancta Religioni penderet. 2. Res. Le mot res, dont la fignification eft fert étendue en latin, marque ici une Fable; ce qu'on trouve affez or dinairement dans Phedre. 8. Humiles. Il faut foufenzendre, illis, ceux qui font nez pauvres. Le mot humiles, eft oppofé à locupletes qui fuit. 16. 17. Humana ofsa. Les os de quelque homme mort, qu'on avoit mis dans un fepulchre Couvert de terre: ce qui donH occafion.au Chien d'y grat ter.. 19. Thefaurum. Un amas d'or & d'argent qu'on avoit caché dans un tomberu, où l'on crovoit qu'il feroit plus fureiment, parce que la Religion des Payens défendoit qu'on fouillât dans ces endroits. Te. mence dans le Prologue de 'Eunuque v. 13. parle de même d'un tréfor qui avoit été trouvé dans le tombeau d'un. pere. Un certain Lufcius en fit le fajet d'une Comedie, tiré du Phantôme de Menandre. Philemon en fit en grec une autre fous le même titre de Tréfor, que Plaute a traduite en | latin. 22. Violavit. Avoit profané. L'édition de Phedre, imprimée en Hollande en l'année 1725. porte violarat. 23. 24. Deos Manes. Les Manes, Divinitez des Anciens que l'on prenoit tantôt pour les ames feparées des corps, & tantôt pour les Dieux Infernaux, ou les Dieux des morts. Elles font ainfi appellées par antiphrafe du mot Manum, quien vieux latin fignifie bon; de même que les Parques font nommées Parca, quòd nemini parcant, de ce qu'elles ne pardonnent à perfonne. Quelques-uns fe font imaginez que les Manes, étoient des Dieux. FABLE VINGT-SEPTIEME Le Chien, le Trefor & le Vautour. son L'Avare eft lui-même son propre bourreau. fort Ette Fable peut fort bien s'appliquer aux avares, & à ceux qui, nez dans la baflef fe, affectent de paffer pour riches. Un Chien occupé à gratter la terre pour déterrer les os de quelque cadavre, trouva um tréfor: & parce qu'il avoit violé le refpect dû aux Dieux Manes, ceux-ci lui infpirerent une forte paffion pour les richeffes; afin que par ce fupplice il fût puni du violement qu'il avoit commis contre la fainteté de la Religion. At Nocturnes, qui regnoient en. tre le ciel & la terre, & qui préfidoient fur l'humidité de la nuit ce qui a donné lieu d'appeller le matin, mane. Les Payens avoient une grande veneration pour ces Dieux Manes, & il étoit étroitement défendu de violer le refpe& qui leur étoit dû.. , 25. 26. Divitiarum cupidi tas. A quels excès, dit Virgile Liv. 3. Eneïd. v. 56. l'avidité infatiable d'avoir des richeffes ne porte-t-elle pas les hommes? Quid non mortalia pectora cogit auri facra fames? Horace compare l'avarice au feu: Fervet avaritia miferóque cupidine pectus. Ton cœur eft embrafé par l'avarice & par les defirs. Et cette comparaifon eft fort jufte; car l'avari ce n'eft jamais contente; & le feu ne dit jamais, c'eft affez. Il y a cette difference entre la cupidité & l'avarice, que l'a 57 5.8. 59 Trivio conceptus, & educatus ftercore. voit avoir pour les fepulchres, 46. &c. Vulturius ftans fuper. proye qui a le bee crochu, & qui eft de couleur brune. Pline dit Vultur, au lieu de Vultu riu, qu'on trouvé auffi dans. Tite Live, & dans Plaute. 48. Fertur. On dit, on rapporte. Sicut fertur, dans Cice FABULA VIGESIMA-OCTAVA. Ne magnus tenuem defpicito. 39 1.6 17 Nidaque pofuit pullis, efcam ut carperent: Cette Fable eft la premiere de celles d'Efope, je ne trouve point que M. de la Fontaine Bait traitée. 1. Quamvis. Ce mot qui paroît conjonction. femble être mis ici pour quantumvis. Quelque élevez que foient les hom mes, comme Horace a dit: Quantumvis rufticus. Quelque groffier qu'il foit. On en trouve des exemples dans Terence Adelph. A&t. 2. Sc. 4. Quamvis maneo otiofus. Je demeurerai autant que vous voudrez fans rien faire. 9. 10. Solertia docili. Unė a "dresse souple, qui fçait adroi taché donc à garder cet or qu'il avoit trouvé, il oublia de prendre aucune nourriture, & fè laiffa mourir de faim. On dit qu'un Vautour perché fur fa car caffe, lui dit ces paroles: O chien! c'eft avec juftice que tu es ici étendu mort; Toi, qui après avoir été conçû dans un carrefour, & nourri d'ordures, t'es avifé tout d'un coup de defirer d'être auffi riche que les Rois. ron, comme on dit.. 15. 56. Trivio conceptus. Toi, qui a pris naiflancé dans un carrefour. C'est un endroit d'une Ville daquel on peut enfiler plufieurs ruës. 62. 63. Regales opes. Les richeffes des Rois, qu'Horace appelle Regales divitias, qui. ne conviennent qu'à des Souverains. FABLE VINGT-HUITIEM E. Le Renard & l'Aigle. Quelque grand que vous soyez, ne méprisez pas ceux qui font au-deffous de vous.. Eux qui font élevez en dignité doivent & fans naiffance, parce que quand on a de l'efprit & de l'adreffe, on trouve aisément le moyen de Te venger. Une Aigle enleva un jour les petits d'un Renard, & les alla porter dans fon aire pour fer tenient trouver le moment favorable pour se venger de fon ennemi. 19. Nido. On foufentend eos pour fervir de nourriture aux petits du Renard; l'Aigle les porta dans fon aire, non qu'on donne au nid qu'il fait: on Pourroit auffi foufentendre in. 20. 21. &c. Efcam ut carpe rent. Varron a dit, carpere cibum. Manger. Ce Verbe a beaucoup d'autres fignifica tions; & Virgile parlant des animaux, dit carpere gramina, Brouter. C'eft dans le Liv. 3. des Georgiques. 58: Incolumes nato's fupplex Vulpi tradidit. 14. Perfecuta de perfequi. Pourfuivre, fuivre de près. 29. &c. Importaret luctum Qu'on ne lui causât pas une fi grande affliction. Importare, caufer, procurer. C'eft pourquoi on trouve dans Horace, importare fibi odium libellus. S'attirer la haine du Public par fes écrits; & dans Pline, ImPortare facunditatem... Causer la fecondité. 35. Contempfit. L'Aigle méprifa, en foufentendant les prieres du Renard. 37. Tura. L'Aigle fe croyoit en fûreté, parce que le Renard ne pouvoit pas monter au haut de l'arbre où étoit fon nid pour enlever fes Aiglons. 42. 43. Facem ardentem.Com. me Fax fignifie quelquefois un éclat de bois propre à fervir de torche, il étoit à propos d'y joindre l'épithete ardens, pour montrer qu'il étoit allumé. 44. 45. Ab ara. De quelque Autel qui étoit proche, où l'on brûloit des victimes. f1. 52 &c. Mifcens hofti de FABULA VIGESIMA-NONA. Eft cui magno conftitit dicterium.. 2 T Lerumque ftulti rifum dum captant levem Cette Fable dans la tradu- de même. Au lieu de l'Ane & tion de D. Lancelot, n'eft pas I du Sanglier, l'Auteur furrofe |