LES FABLES DE PHEDRE AFFRANCHI D'AUGUSTE EN LATIN ET EN FRANCOIS, AUGMENTÉES DE PLUSIEURS FABLES Chez les Freres BARBOU, Rue Saint Jacques, MDCCX X VIII. Avec Approbation & Privilege du Roy. ALTESSE raffemble l'un & l'autre dans un dégré fi fuperieur à fon âge, que c'est un motif pour nous de travailler à feconder de fiheu reufes difpofitions: C'est ce qui nous encourage, MONSEIGNEUR, à Vous offrir un nouveau PHEDRE. Cet Auteur ne Vous eft pas inconnu; & fa forme nouvelle, jointe aux lumieres d'un Guide,qui fçaura Vous faire fentir toute l'élegance de la belle Antiquité, Vous le rendront encore plus precieux. Phedre fçut plaire au Prince le plus fçavant de fon fiecle. Il n'eft pas moins digne d'occu per le fils d'un grand Prince, auffi éclairé que le fut Augufte, & d'une Princeße à qui rien n'eft étranger dans les Sciences, Le voile ingenieux de la Fable, fous lequel cet Auteur enveloppe la Morale, eft une espece de Comédie muette, où les animaux inftruifent les hommes en les divertissant. Toutes ces inftructions, MONSEIGNEUR, se tourne EP ITR E. ront en éloges pour Vous: car en blâmant le vice, il releve la vertus il rend justice anx celles qualitez d'efprit & de cœur telles que qu'on voit éclorre dans Vous. Il fçait rendre aimable cette curiofité qui eft la mere de la Science, cette netteté de lumiere qui ne peut fouffrir la moindre ombre d'ambiguité, cette émulation qui vous fait paffer fi volontiers des amusemens à l'étude, & facrifier même au travail des heures deftinées au délaffement. Vous y reconnoîtrez encore l'éloge de cette bonté & de cette liberalité, qu'on ne Jçauroit trop louer, particulierement dans les Princess qualitez qui en font des demidieux, & qui n'ont befoin dans VOTRE ALTESSE que d'être réglées, pour ne point paffer les bornes. Daignez donc, MONSEIGNEUR, recevoir favorablement un Ouvrage fi convenable à vos premieres années. Nous y avons joint les Sentences de Publius Syrus, |