DU DUC CHARLES D'ORLÉANS PUBLIÉES sur le manuscrit de la Bibliothèque de Grenoble CONFÉRÉ AVEC CEUX DE PARIS ET DE LONDRES et accompagnées d'une préface historique, de notes PAR AIME CHAMPOLLION-FIGEAC (DE LA BIBLIOTHÈQue royale) Chevalier des ordres des SS. Maurice et Lazare de Sardaigne, PARIS A LA LIBRAIRIE, QUAI MALAQUAIS, J. BELIN-LEPRIEUR ET COLOMB DE BATINES. 1842 15 PQ1553 05 1842 NOTICE HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE SUR CHARLES DUC D'ORLEANS, SUR SES POÉSIES, LES MANUSCRITS QUI NOUS LES ONT CONSERVÉES, ET SUR DE SES OUVRAGES. § 1er. CHARLES DUC D'ORLÉANS. Les premières années du xve siècle ont laissé dans l'histoire de si tristes et de si cruels souvenirs, que ce n'est pas sans quelque douce émotion que l'historien se trouve à même de séparer de toutes les hideuses et barbares figures de ce temps celle d'un prince du sang royal des Valois, le plus heureux génie qui soit né en France à cette époque, et à qui l'on est redevable d'un volume de poésies le plus original du xve siècle, le premier ouvrage où l'imagination soit correcte et naïve, où le style offre une élégance prématurée (1). » Ce prince était aussi des plus spirituels de son temps, et l'on doit le remarquer, car l'esprit qui n'est pas la plus précieuse qualité dans les lettres, est celle qui peut-être vient le plus tard : au moyen âge ce n'est pas l'esprit qui domine dans les lettres (1). » C'est donc l'une des plus importantes productions de la littérature française au XVe siècle qui est le sujet de ce volume, et qui a été celui de nos recherches et des efforts que nous faisons pour en multiplier par la presse des copies exactes et complètes. Si nous y avons réussi, notre travail ne sera peut-être pas trop indigne du nom de l'au (1) Villemain, Cours de littérature française, t. II. a 914 |