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epallie que

de I nomme Darbu.

devant elle un autel quarré, fur lequel eft pofé un raifin très-bien formé; cet autel a deux pieds de hauteur. Le jeune homme appuie fa main droite fur le raisin, & fur l'autel qu'il couvre en partie; il tient de la main gauche un fruit ou une bourfe qu'il femble préfenter. On ne peut affurer, l'un plutôt que l'autre, parce que les bords de cet objet plus reffemblants au fruit du grenadier, qu'à une bourse, font détruits. On obferve que l'intérieur de cet objet dégradé, eft convexe, & préfente plufieurs petits corps circulairement rangés & arrondis, comme les femences du gre nadier. Tels font au vrai les ornements dont eft chargé notre Monument. Mais les attributs font tellement altérés & changés, qu'ils font, ainfi que les figures, en fens contraire & méconnoiffables.

C'est au changement de l'état naturel de ces objets, qu'on doit attribuer l'embarras où le favant

avec certitude le temps de fon travail. analogue à la religion, aux mœurs & de la Nation chez laquelle il a été fai d'un peuple fe reconnoît aux fymbole térifent fes Divinités.

On fait que la religion, les mo ufages des Gaulois nous font prefque inconnus que leur origine. Il est don de recourir aux attributs des figure défaut d'infcription & de piéces c raifon, peuvent feuls nous aider à difficultés.

Ce Monument, de pierre du pays excepté fes ornements. Il paroît avoir ét pour être encaftré dans un mur, ou F l'épaiffeur d'un eippe dont les côté ouverts à la hauteur des figures & fur le voit être une inscription; de-là une nou culté. Il est creufé en auge, de fo peut le prendre pour un de ces tombles Commentateurs de Pline l'ancien

leurs morts. On fait

tainement Gaulois. On ne peut pas dire avec vérité que ce foit un tombeau, parce que les Gaulois n'inhumoient pas qu'ils les brûloient fur un bûcher; ainfi, quoique été travaillé pour

pas

creusé en auge, il n'a donc contenir le corps d'un mort; mais feulement, pour laiffer à la postérité la preuve d'un acte de Religion & en perpétuer le fouvenir (2).

Lorfque les Gaulois fubjugués pafsèrent fous les Loix de l'Empire Romain, ils formoient un Peuple très-nombreux, mais bien peu confidérable par rapport aux Arts, & par rapport à leurs Monuments. Cette Nation guerrière uniquement occupée du bruit des armes & du produit de fon

(1) Caffiodore, No 19. Liv. 3. de fes Variantes, rapporte une lettre du Roi Théodoric à Daniel, où il parle de ces Tombeaux.

(2) La Nation Gauloife admettoit deux ou trois ames

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NOUVELLE HISTOIRE

Commerce, ne nous a laiffé aucun écrit. Si quelqu'un nous avoit tranfmis leur religion, leurs mœurs, leurs hauts faits, on trouveroit dans les Hiftoires quelques traits analogues au motif de la fabrique de notre Monument ; mais privé de ce fecours, on eft obligé de recourir aux Auteurs Grecs & Romains.

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dans l'homme. Il eft conftant que l'immortalité de l'ame étoit un des principaux points de la religion des Druydes. Heureux fi ce premier degré de lumière avoit affez épuré leurs fentiments, & éclairé leur Religion pour diriger leurs pratiques. Mais, ces Prêtres fuperftitieux, partifans de la Métempsycose ne voyoient dans cette vérité de l'immortalité de l'ame, qu'une vie future destinée à un commerce plus aifé entre les vivants & les morts, qu'une vie nouvelle dans laquelle ils auroient besoin d'argent & d'esclaves pour les fervir. Créances infenfées qu'ils enfeignèrent aux Gaulois trop crédules, & qui donnerent lieu au fingulier ufage de prêter de l'argent fous condition qu'il feroit rendu dans l'autre vie. Gallis verò mutuam invicem pecuniam dare, quam apud inferos poft obitum redderent inufuerat. Alexandre ab Alexandro. L. 3. C. 7. Le même Auteur d'après le témoignage de plufieurs autres, parlant du cruel ufage établi chez les Thraces & les Getes de brûler les morts ajoute que chez les Gaulois, les Affranchis & les Esclaves étoient jettés vivants dans le bûcher de leur Maître, avec le corps duquel ils brûloient. Gallis verò ut fervi clientesque cum dominis patronisvè una crementur viventes eâdemque pyrâ intereant. De là cette folle crédulité qui les portoit à jetter dans le bûcher d'un mort, des lettres pour leurs parents paffés dans l'autre monde, & un état de

leurs affaires & des paiements faits depuis leurs décès croyant que le tout parvenoit aux morts. De-là cet fureur de quelques parents d'un mort, qui, dans la fol efpérance de vivre avec lui dans l'autre vie, fe précip toient dans fon bûcher pour y être brûlés. Ces dogm de l'immortalité de l'ame, & d'une autre vie pour I Mânes rempliffoient parfaitement les vues des Druyd qui ne tendoient qu'à infpirer de l'intrépidité aux Ga lois : ut forent ad bella meliores. Pomponius Mela. L. 3. 2. De-là l'aveugle erreur qui portoit des hommes à s'att cher au fort d'un Prince ou d'un Grand. Témoins ceux la tête defquels le Prince Adcantuan fit a fiége d'Ai une fortie meurtriere fur les Romains. Céfar, Com. L.

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(1) Cum reliquis ferè rebus publicis, privatisque rati nibus Græcis Litteris utantur. Cæfar de Bell, Gall. L. L'antiquité de cette expreffion a donné lieu à une contef tion qui divife les Savants. Les uns prétendent que p ces mots Græcis Litteris on doit entendre que Gaulois employoient les Caracteres Grecs pour écrire le actes en Langue Gauloife, de même que l'on trou des Infcriptions Grecques écrites ou gravées en caracter Romains. Les autres foutenant au contraire que par mêmes termes, Céfar a voulu dire que les actes des Ga lois étoient écrits dans la Langue Grecque, & non da leur Langue Nationale. Nous ne difcuterons pas ce

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