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qu'ils forment font horizonteaux & fans ceffe expofés à être couverts par la Mer.

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Donc le

In obfervant encore autour des Côtes les changemens qu'y produit la Mer elle-même nous remarquons qu'en quelques endroits elle les attaque, tandis qu'en d'autres elle y ajoute du terrein qu'elle tire de fon fond. Mais nous trouvons ces changemens différens fur toute Côte, quelle que foit fa fituation rélativement aux divers points de l'Horizon, & ils font toujours dépendans de caufes locales. Donc, depuis que la Mer eft dans cette fituation, qui date du tems où elle abandonna nos Continens, elle ne tend poins à déplacer fon Lit."

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Entre les Phénomènes qui peuvent nous donner des indices du tems, qui s'eft écoulé depuis que Mer eft en cet état, il n'en eft aucun où l'évalua tion tienne à des principes plus fimples, que la quantité des matières que les Fleuves ont déposées à leurs embouchures; car ces matières, très diftinctes de tout autre terrein, ont été accumulées depuis le déplacement de la Mer. La Suture de ces extenfions, avec le Continent, eft marquée ; leurs accroiffemens le font auffi par les prifes de poffeffions qu'en font fans ceffe les hommes; on peut comparer les conquêtes des Générations avec l'acquifition totale qu'a faite ainfi le Continent, & le rapport est très fenfible. Donc (& fans accumuler ici tous les Phénomènes qui concourent à cette même Tome V.

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conféquence) il eft évident, que ce n'est pas depuis un tems extrêmement long que la Mer ,, a quitté nos Continens."

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Voici donc les objets importans que nous ont enfeigné tous ces Phénomènes. 1o. La Mer a couvert nos Continens. 2°. Elle ne s'en eft pas retirée par une Révolution prompte. 3°. l'Epoque de fa retraite n'eft pas extrêmement éloignée." Mais nous n'avons rien encore qui caractèrife cette Révolution; c'eft-à-dire, qui indique comment elle s'eft faite. Examinons donc les Phénomènes qui peuvent nous aider à le découvrir.

Entre les corps étrangers qu'ont embraffé ces substances terreftres accumulées par la Mer tandis qu'elle couvroit nos Continens, le trouvent des reftes de Végétaux & d'Animaux terreftres en très grande abondance & variété. Donc il exiftoit d'autres Terreins fertiles & peuplés, tandis que la Mer couvroit ceux que nous habitons aujourd'hui.

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Quoique nous reconnoiffions quelques unes des Espèces des Végétaux & Animaux terreftres dont les débris font enfévelis dans nos Continens, celles que nous ne reconnoiffons pas en font peut-être la plus grande partie. Quelques unes ont été retrouvées dans l'Hémisphère oppofé au nôtre, ou dans des Régions très différentes; mais un grand nombre ne l'ont encore été nulle part

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Donc ces deux dernières claffes, tant de végétaux que d'Animaux terreftres, exiftoient dans des

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,, circonftances qui ne font plus; l'état de la Surface de la Terre a effentiellement changé ,, quant aux productions végétales & animales : & fi la deftruction des Terreins qui produifoient ,, ces Espèces peut venir d'une Caufe, qui, en même tems, explique ce changement du Lit de la Mer indiqué par l'ensemble des Phénomènes, nous aurons très probablement trouvé la vraie Révolution qu'a éprouvé depuis peu de tems la Surface de notre Globe."

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Raffemblons donc maintenant tous ces réfultats. 1°. La Mer couvroit autrefois nos Continens, & elle ne les couvre plus. 2°. Il exiftoit dans le même tems des Continens qui paroiffent ne plus exifter. 3°. La Mer occupe un Lit dans lequel elle est stable; & aucune Caufe connue ne paroît tendre, ni a détruire ce Lit, ni à former un nouveau Lit; tellement qu'un changement dans quelque partie du Lit de la Mer ne fauroit être l'effet que d'une caufe particulière, déterminée par quelque circonstance locale. 4°. La Révolution qui a produit ce nouvel état, a du affecter en même tems toutes les parties de nos Continens où la couche intacte de terre végétable fe trouve d'une même épaiffeur. 5°. L'épaiffeur de cette couche eft fort peu confidérable, vu les effets connués de la cause qui l'a produite, Voici

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maintenant tout le Syftême en peu de mots. D'anciens Continens, contemporains de l'ancien,,ne Mer, fe font enfoncés au deffous du niveau Gg a

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de fon Lit: la Mer, en coulant dans cet espace enfoncé, a laiffé à fec ce Lit ancien qui

forme nos Continens."

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Je m'arrête ici, MADAME, parce que pour aller plus loin il faudroit entrer dans de plus grands détails fur les Phenomènes: mais VOTRE MAJESTÉ Voit bien que nous avons déjà fait un grand pas, dès que nous fommes arrivés à une REVOLUTION d'un genre déterminé. Nous ne la chercherons donc plus par l'Analyfe des Phénomènes; mais en les rassemblant en plus grand nombre & les accompagnant de déterminations plus précises, nous les comparerons à cette Ra'voLUTION decouverte, pour connoître fi elle peut foutenir un examen rigoureux.

LETTRE

LETTRE CXXXVIII.

Examen fynthétique des résultats de la Recherche précédente; où l'HISTOIRE DE LA TERRE eft tracée, depuis l'état pofé précédemment comme primordial, jusqu'à la REVOLUTION qui a produit l'état préfent.

S'

LONDRES, Janvier 1779.

MADAME,

j'euffe dit à V. M. dès l'entrée, que d'anciens Continens habités par les Hommes & les Animaux s'étoient enfoncées au deffous du 'niveau de l'Ocean, qui s'y étoit jetté, & qu'il étoit resté pour demeure à leurs fucceffeurs le Lit ancien des Eaux, je ne fais fi ELLE auroit eu la force de lire plus avant. Les Phénomènes, obfervés avec la moindre attention, font fans doute affez grands & affez différens de tout ce qu'opèrent les Caufes connues, pour qu'une pareille Révolution n'aît rien qui étonne: mais comme dans l'Empire de l'Imagination, les difficultés fur la Nature se réfolvent au Pays des Chimères, on s'accoutume peu à peu à ne confidérer ces fortes d'Hypo

Gg 3

thèses

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