THÉÂTRE DE L'OPÉRA POLYEUCTE Musique de M.Ch. GOUNOD H. LEMOINE, EDITEUR, 17, Rue Pigalle. PARIS PLANCHE II. Affiche composée et lithographieé par J. Cheret (tirée de la collection d'Affiches illustrées de M. Dessolliers). AFFICHES (BANDE SUR L'). - AGENTS DRAMATIQUES. je 23 : même sur le titre de l'œuvre qui devait être | nouvelles affiches, il fait placer, sur chacune représentée. Ceci peut paraître étrange de celles qui sont sur sa façade, une bande m'explique. De tout temps il y a eu au théâtre blanche où sont indiquées, à la main, les modes cabales et des coups montés d'avance pour difications qui ont dû être apportées à la comfaire tomber telle ou telle pièce. Or, pour évi- position du spectacle. C'est ce qu'on appelle ter ces désagréments, les comédiens s'avisaient, « mettre une bande sur l'affiche. » lorsqu'ils croyaient avoir à craindre quelque esclandre, quelque manifestation d'hostilité préconçue contre une œuvre nouvelle, de donner la première représentation de cette œuvre à l'improviste, sans l'annoncer ni l'afficher. Le premier exemple que l'on connaisse de ce fait nous est offert par une pièce de Marivaux, le Prince travesti ou l'Illustre Aventurier, qui fut ainsi donnée à la Comédie-Italienne le 5 février 1724. « Elle fut jouée, dit de Léris, sans être annoncée; manière nouvelle pour frauder les droits de la critique préméditée et de toute cabale, dont l'invention ayant paru très sensée, a été suivie depuis à l'égard de plusieurs pièces. » Le fait se renouvela en effet, pour les Lacédémoniennes, de Mailhol (1754), pour le Prix du Silence, de Boissy (1751), et pour plusieurs autres ouvrages. : Aujourd'hui, l'affiche est très explicite, et apprend au public tout ce qu'il a intérêt à connaître le titre des ouvrages, les noms des auteurs, ceux des comédiens, et aussi, pour les pièces à spectacle et à grand fracas scénique, ceux des danseurs, des peintres décorateurs, des machinistes, sans compter l'énumération des tableaux importants, des décors à sensation et des trucs à effet. Cela est légitime d'ailleurs, et il n'est que juste de voir tous ceux qui concourent au succès prendre leur part de ce succès. Il arrive même parfois que l'affiche est illustrée, c'est-à-dire qu'elle représente, à l'aide d'un dessin plus ou moins intéressant, l'une des scènes les plus importantes ou les caractéristiques de l'ouvrage qu'elle annonce. AFFICHE (BANDE SUR L'). -Lorsque, par suite d'un accident quelconque, de l'indisposition d'un artiste ou de toute autre cause imprévue, un théâtre se voit dans l'obligation soit de changer ou de modifier au dernier moment son spectacle, de remplacer un artiste par un autre, ou même de faire relâche, et qu'il n'a plus le temps de faire imprimer et poser de AGENCES DES THÉATRES. - Depuis quelques années il s'est formé à Paris deux ou trois établissements qui ont pris le titre d'agences ou offices des théâtres. Par suite d'arrangements et d'opérations dont nous avouons ignorer même le mécanisme, ces agences centralisent chez elles un certain nombre de billets pour tous les théâtres, de telle sorte que, même lorsque ceux-ci n'en ont plus de disponibles en location, un amateur est toujours certain d'en trouver dans leurs bureaux. Mais il va sans dire que les agences ne délivrent les susdits billets qu'au prix d'une plus-value qui leur constitue un bénéfice plus ou moins considérable. Lorsqu'il s'agit d'une pièce en vogue, cette plus-value atteint parfois des proportions fantastiques. La Société AGENTS DES AUTEURS. des auteurs et compositeurs dramatiques est dans la nécessité de se faire représenter soit à Paris, soit dans toutes les villes de province qui possèdent des théâtres, par un ou plusieurs fondés de pouvoir, connus généralement sous le nom d'agents des auteurs, et qui sont chargés de contrôler les recettes des théâtres, de percevoir les droits et d'établir la répartition de ces droits selon la composition du spectacle, la nature et le nombre des pièces représentées, le nombre des auteurs participants, etc. Ces agents sont aussi chargés de tous actes, protestations, mises en demeure, assignations, saisies, enfin de toutes procédures auxquelles la défense des intérêts qui leur sont confiés les mettraient dans le cas d'avoir recours. AGENTS DRAMATIQUES. Les directeurs des théâtres de Paris, se trouvant au centre même des affaires, n'ont besoin d'aucun intermédiaire pour faire les leurs. Il n'en est pas de même des directeurs des théâtres de province, qui, obligés de veiller par eux-mêmes 24 AGENTS DRAMATIQUES. aux mille soins de leur administration, se trou- | demandes. Si le directeur a besoin de divers vent dans la nécessité d'établir une correspon- exemplaires d'une pièce de tel ou tel théâtre, dance régulière avec Paris pour les besoins du manuscrit d'un ouvrage que l'auteur n'a sans cesse renouvelés de leur entreprise. Ceux- pas voulu faire imprimer, de la musique d'un ci centralisent donc toutes leurs affaires entre opéra nouveau, d'un artiste en remplacement les mains d'un agent spécial, choisi par eux, de tel sujet de sa troupe qui ne peut continuer et qui se charge de satisfaire à toutes leurs son service, d'un acteur en représentations pour corser des recettes d'un chiffre trop faible, | gent dramatique est le factotum et l'interméetc., il s'adresse à son agent. C'est aussi celui- diaire du directeur en toutes circonstances. Ses ci qui, la campagne théâtrale terminée, s'oc- honoraires consistent surtout dans le prélèvecupe du recrutement du nouveau personnel ment qu'il opère sur l'engagement des artistes que le directeur doit réunir en vue de la cam- qu'il procure à chaque directeur : ce prélèvement pagne prochaine, car les spectateurs de pro- est ordinairement de deux 1/2 pour cent de la vince, plus capricieux que ceux de Paris, totalité des appointements de l'année lorsqu'il n'aiment point voir deux années de suite les s'agit de la province, et de cinq pour cent mêmes visages sur leur théâtre. En un mot, l'a- | pour les théâtres de Paris ou de l'étranger. On donne aussi aux agents dramatiques la | génuité, de candeur chaste et de pure innoqualification de Correspondants de théâtre. cence. Aussi sert-il encore à caractériser certains rôles, et quand il s'en rencontre un qui se rapproche de lui, dit-on aussitôt : C'est une Agnès. AGNÈS. Entre tous les types créés par Molière, celui d'Agnès de l'École des Femmes est assurément l'un des plus enchanteurs en même temps que des plus caractéristiques. Ce A GUSTO.Locution italienne qui signi nom est resté comme synonyme de parfaite in- | fie: à volonté. Dans les canevas que les anciens comédiens italiens brodaient à leur guise en | n'est point en forme de couplet ou de rondeau, présence du public, dans la commedia dell' arte (Voy. ce mot), les mots : a gusto, inscrits dans le cours de telle ou telle scène, indiquaient qu'ils pouvaient se livrer sans réserve à toutes les fantaisies de leur imagination. AIR. - Dans la musique dramatique, tout morceau de chant à une seule voix, et qui constitue un air. L'air d'Elvire dans le Don Juan de Mozart est un air pathétique; ceux de Blondel dans Richard Coeur-de-Lion, de Séleucus dans Stratonice, sont des airs dramatiques; ceux de Ginès dans Giralda, du tambourmajor dans le Caïd sont des airs bouffes; celui d'Isabelle, au second acte du Pré aux Clercs, est un air de bravoure. |