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dans la comédie avec un grand talent, et les seconds rôles dans la tragédie, tels que: LEONORE dans l'École des maris, à Vaux, le 12 juin 1661; UNE NAYADE adressant au Roi un compliment de quarante vers, et ORPHISE dans les Fâcheux, à Vaux, le 16 août 1661; ELISE dans la Critique de l'Ecole des femmes; MADEMOISELLE MOLIÈRE dans l'Impromptu de Versailles, 16 octobre 1663; LA PRINCESSE D'ÉLIDE, à Versailles, le 8 mai 1664; DIRCÉE dans les Plaisirs de l'île enchantée, à Versailles, le 9 mai 1664; Charlotte dans le Festin de Pierre ; CLÉOPHILE dans Alexandre de Racine, 12 décembre 1665; CELIMENE dans le Misanthrope; EROXÈNE dans Mélicerte et Zaïde dans le Sicilien, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1666; FLAVIE, dans Attila de Corneille, vers la fin de février 1667; ORPHISE dans la Veuve à la mode, 9 mai 1667; ORPHISE dans Délie, 25 octobre 1667; ANGÉLIQUE dans Georges Dandin, à Versailles, le 18 juillet 1668; ELISE dans l'Avare; ELMIRE dans le Tartuffe, 5 février 1669; JULIE dans M. de Pourceaugnac, à Chambord, le 6 octobre 1669; ERYPHILE dans les Amants magnifiques, à Saint-Germain-en-Laye, le 7 septembre 1670;. LUCILE dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 14 octobre 1670; BÉRÉNICE de P. Corneille, 28 novembre 1670; PSYCHÉ, aux Tuileries, en janvier 1671; HYACINTHE dans les Fourberies de Scapin: UNE BERGÈRE, en homme et en femme, dans la pastorale de la Comtesse d'Escarbagnas, à SaintGermain-en-Laye le 2 décembre 1671; HENRIETTE le 11 mars 1672, puis ARMANDE, dans les Femmes savantes; ANGÉLIQUE dans le Malade imaginaire; CIRCÉE de T. Corneille, 17 mars 1675; OLIMPIE dans l'Inconnu, de T. Corneille, en 1675; ISMÈNE dans le Triomphe des dames, 7 août 1676; ELMIRE dans le Parisien, le 7 février 1682, et ce rôle, tout en italien, fit le succès de la pièce. LÉONORE dans l'Homme à bonnes fortunes de Baron, 30 janvier 1686. Enfin, suivant trois anciens dessins, elle aurait encore joué : MARIANE dans le Tartuffe, en 1694; MELICERTE en 1680; ZERBINETTE dans les Fourberies de Scapin. Mme Molière, après la mort de son mari, n'a plus brillé dans les rôles qu'elle a créés, sauf dans le Parisien; mais elle était toujours parfaite dans son ancien répertoire.

Il y avait à Paris une femme nommée Latourelle, qui ressemblait parfaitement à Mme Molière, et qui, dans ses galanteries et à l'aide d'une entremetteuse nommée Ledoux, s'était fait passer plusieurs fois pour Mme Molière. Un président de Grenoble, nommé Lescot, fut pris à ce piége. Un jour le Président rencontrant Mme Molière au théâtre, lui parla comme il pensait avoir le droit de lui parler; Mme Molière, trouvant qu'il l'insultait, se fàcha; le président se mit en co

lère, et il en arriva un grand scandale. Enfin, on finit par s'expliquer, le fait fut connu de la police, et les deux intrigantes furent mises en prison (17 septembre 1675).

On a gravé deux portraits de Mme Molière. Le premier, sans nom de graveur, est intitulé Armande Béjart, femme de Molière; cette gravure, bien certainement, a été tirée d'un véritable portrait de Mme Molière, qui devait la représenter vers 1670, mais on a sans doute mal rendu le modèle: la figure en est trop guindée et les yeux sont trop grands. Le second portrait, gravé par Boutrois, est douteux; on ne trouve à l'intercaler nulle part dans la suite des portraits de Mme Molière placés par rang d'âge.

CONJECTURES.

que

En commençant l'article de Mme Molière, on a annoncé l'on rapporterait plusieurs faits tendant à prouver qu'elle était la fille de Madeleine Béjart, et qu'elle se nommait Françoise de Modène, dite Armande-Gresinde-Claire-Elisabeth Béjart; voici ces faits qui sont au nombre de vingt: isolément ils sont plus ou moins concluants; mais en les considérant tous ensemble réunis, on croit pouvoir regarder avec certitude que l'hypothèse que l'on vient de rappeler est une vérité. On y verra que si Mme Molière naquit en 1645, il faut que les faits que l'on va citer se soient tous passés dans des cas trèsrares, extraordinaires ou invraisemblables; tandis que si elle naquit en 1638, ils se sont présentés dans les circonstances les plus communes et les plus naturelles.

I. — La mère des Béjart, née en 1600, eut sept enfants, dont on a trouvé les actes de baptême de 1618 à 1632; Armande serait née en 1645 suivant son acte de décès, c'est-à-dire, treize ans après le dernier de ces sept enfants: ce serait un cas assez rare, surtout chez une femme de quarante-cinq ans; mais il peut arriver. On ne doit donc conclure de cela qu'une chose, c'est que le hasard aurait été bien favorable à l'opinion de ceux qui regardent Armande comme étant la sœur de Madeleine Béjart.

II. — On n'a jamais pu découvrir l'acte de naissance d'Armande, malgré les nombreuses recherches que l'on a faites à ce sujet sur les anciens registres des paroisses; ce qui semble prouver qu'elle n'est pas née à Paris, où la mère des Béjart, Marie Cressé, résidait; ou bien, si elle y est née, que c'était sous un nom autre que celui qu'on lui connaît; ou encore que Mme Béjart aurait fait ses couches hors

dans la comédie avec un grand talent, et les seconds rôles dans la tragédie, tels que: LÉONORE dans l'École des maris, à Vaux, le 12 juin 1661; UNE NAYADE adressant au Roi un compliment de quarante vers, et ORPHISE dans les Fâcheux, à Vaux, le 16 août 1661; ELISE dans la Critique de l'Ecole des femmes; MADEMOISELLE MOLIÈRE dans l'Impromptu de Versailles, 16 octobre 1663; LA PRINCESSE D'ÉLIDE, à Versailles, le 8 mai 1664; DIRCÉE dans les Plaisirs de l'ile enchantée, à Versailles, le 9 mai 1664; CHARLOTTE dans le Festin de Pierre ; CLÉOPHILE dans Alexandre de Racine, 12 décembre 1665; CELIMÈNE dans le Misanthrope; EROXÈNE dans Mélicerte et Zaïde dans le Sicilien, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1666; FLAVIE, dans Attila de Corneille, vers la fin de février 1667; ORPHISE dans la Veuve à la mode, 9 mai 1667; ORPHISE dans Délie, 25 octobre 1667; ANGÉLIQUE dans Georges Dandin, à Versailles, le 18 juillet 1668; ELISE dans l'Avare; ELMIRE dans le Tartuffe, 5 février 1669; JULIE dans M. de Pourceaugnac, à Chambord, le 6 octobre 1669; ERYPHILE dans les Amants magnifiques, à Saint-Germain-en-Laye, le 7 septembre 1670;. LUCILE dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 14 octobre 1670; BÉRÉNICE de P. Corneille, 28 novembre 1670; PSYCHÉ, aux Tuileries, en janvier 1671; HYACINTHE dans les Fourberies de Scapin: UNE BERGÈRE, en homme et en femme, dans la pastorale de la Comtesse d'Escarbagnas, à SaintGermain-en-Laye le 2 décembre 1671; HENRIETTE le 11 mars 1672, puis ARMANDE, dans les Femmes savantes ; ANGÉLIQUE dans le Malade imaginaire; CIRCÉE de T. Corneille, 17 mars 1675; OLIMPIE dans l'Inconnu, de T. Corneille, en 1675; IsMÈNE dans le Triomphe des dames, 7 août 1676; ELMIRE dans le Parisien, le 7 février 1682, et ce rôle, tout en italien, fit le succès de la pièce. LÉONORE dans l'Homme à bonnes fortunes de Baron, 30 janvier 1686. Enfin, suivant trois anciens dessins, elle aurait encore joué : MARIANE dans le Tartuffe, en 1694; MELICERTE en 1680; ZERBINETTE dans les Fourberies de Scapin. Mme Molière, après la mort de son mari, n'a plus brillé dans les rôles qu'elle a créés, sauf dans le Parisien; mais elle était toujours parfaite dans son ancien répertoire.

Il y avait à Paris une femme nommée Latourelle, qui ressemblait parfaitement à Mme Molière, et qui, dans ses galanteries et à l'aide d'une entremetteuse nommée Ledoux, s'était fait passer plusieurs fois pour Mme Molière. Un président de Grenoble, nommé Lescot, fut pris à ce piége. Un jour le Président rencontrant Mme Molière au théâtre, lui parla comme il pensait avoir le droit de lui parler; Mme Molière, trouvant qu'il l'insultait, se fàcha; le président se mit en co

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lère, et il en arriva un grand scandale. Enfin, on finit par s'expliquer, le fait fut connu de la police, et les deux intrigantes furent mises en prison (17 septembre 1675).

On a gravé deux portraits de Mme Molière. Le premier, sans nom de graveur, est intitulé Armande Béjart, femme de Molière; cette gravure, bien certainement, a été tirée d'un véritable portrait de Mme Molière, qui devait la représenter vers 1670, mais on a sans doute mal rendu le modèle: la figure en est trop guindée et les yeux sont trop grands. Le second portrait, gravé par Boutrois, est douteux; on ne trouve à l'intercaler nulle part dans la suite des portraits de Mme Molière placés par rang d'âge.

CONJECTURES.

En commençant l'article de Mme Molière, on a annoncé que l'on rapporterait plusieurs faits tendant à prouver qu'elle était la fille de Madeleine Béjart, et qu'elle se nommait Françoise de Modène, dite Armande-Gresinde-Claire-Elisabeth Béjart; voici ces faits qui sont au nombre de vingt: isolément ils sont plus ou moins concluants; mais en les considérant tous ensemble réunis, on croit pouvoir regarder avec certitude que l'hypothèse que l'on vient de rappeler est une vérité. On y verra que si Mme Molière naquit en 1645, il faut que les faits que l'on va citer se soient tous passés dans des cas trèsrares, extraordinaires ou invraisemblables; tandis que si elle naquit en 1638, ils se sont présentés dans les circonstances les plus communes et les plus naturelles.

I.- La mère des Béjart, née en 1600, eut sept enfants, dont on a trouvé les actes de baptême de 1618 à 1632; Armande serait née en 1645 suivant son acte de décès, c'est-à-dire, treize ans après le dernier de ces sept enfants: ce serait un cas assez rare, surtout chez une femme de quarante-cinq ans; mais il peut arriver. On ne doit donc conclure de cela qu'une chose, c'est que le hasard aurait été bien favorable à l'opinion de ceux qui regardent Armande comme étant la sœur de Madeleine Béjart.

II. On n'a jamais pu découvrir l'acte de naissance d'Armande, malgré les nombreuses recherches que l'on a faites à ce sujet sur les anciens registres des paroisses; ce qui semble prouver qu'elle n'est pas née à Paris, où la mère des Béjart, Marie Cressé, résidait; ou bien, si elle y est née, que c'était sous un nom autre que celui qu'on lui connaît: ou encore que Mme Béjart aurait fait ses couches hors

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de Paris. Mais cette dernière supposition n'est guère admissible; car, sauf le cas de force majeure, une femme demeure chez elle pour faire ses couches; et la mère des Béjart, vu la position de son mari, procureur au Châtelet, ne devait pas être exposée à des déplacements obligés.

III. - Une fille du comte de Modène et de Madeleine Béjart naquit à Paris le 3 juillet 1638, et reçut le nom de Françoise. Il n'est resté aucune trace de cette fille, ni à Paris, ni dans le pays de son père où les recherches à ce sujet n'ont pas fait défaut. Or, il n'y a guère que deux manières de faire disparaître un enfant : à l'aide d'un crime, ou bien en le dépaysant sous un faux nom. Le comte de Modène, homme honorable, était incapable d'employer le premier de ces moyens ; ni lui ni Madeleine n'avaient aucune raison pour en user; il faut donc que l'on se soit servi du second: c'est-à-dire que le comte de Modène aura emmené sa fille dans son pays, et que là, il l'aura fait élever sous un faux nom. Mme Molière se nommait Gresinde, ce nom n'est en usage que dans le midi de la France; on peut donc penser que c'est dans ce pays qu'elle aura été nommée.

IV. - Les prénoms de Mme Molière, au nombre de quatre, ArmandeGresinde-Claire-Elisabeth, doivent faire croire qu'ils furent donnés après le baptême; car, en parcourant les anciens registres des églises de Paris, on remarque qu'à l'époque dont il s'agit, on ne donnait généralement qu'un seul nom à chaque enfant; les enfants ayant deux noms y sont très-rares : en donnant quatre noms à Mme Molière, on aurait commis une grande infraction à l'usage, ce qui est peu probable.

V.

-

En 1638, Madeleine Béjart se trouvait enceinte et jouait alors en Provence ou en Languedoc, dans une troupe de campagne; elle quitta son poste momentanément pour venir à Paris faire ses couches, et le comte de Modène, son amant, l'y accompagna. Ce déplacement donne à penser que, dès l'origine, les auteurs de cette grossesse avaient l'intention de cacher la naissance de leur enfant. Car, Madeleine accouchant dans la ville où se trouvait la troupe dont elle faisait partie, et rien ne l'en empêchait puisqu'elle pouvait y recevoir les soins de son frère, tout mystère devenait impossible; de plus, la présence de M. de Modène à Paris était nécessaire pour mieux assurer le secret: il fallait éviter que Madeleine eût besoin de secours étrangers; et il était bon que l'enfant fût dépaysé promptement, sans que Madeleine fût obligée de le ramener avec elle dans l'endroit où se trouvait la troupe dans laquelle elle était engagée. Il

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