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trente mille livres ou plus, de l'employer à l'achat d'un héritage, c'est-à-dire d'un immeuble, dont le revenu sera remis à Gresinde Béjart; en outre, elle prie son frère Louis et sa sœur Geneviève, quand il y aura lieu, de nommer des experts pour choisir l'héritage que l'on devra acquérir. Madeleine ne dit pas si Gresinde était sa fille ou sa sœur, mais il est difficile de douter, d'après un tel acte. qu'elle n'ait été sa fille. Si clle était sa sœur, Madeleine déshéritait Louis ainsi que Geneviève, et, par conséquent, elle ne les aurait pas chargés de surveiller les intérêts d'Armande. De plus, si Armande était sa sœur, c'était sa rivale, et pour l'enrichir elle n'aurait pas déshérité un frère et une sœur avec lesquels elle avait toujours vécu dans une parfaite intelligence. On a dit que Madeleine avait remis trois mille écus à M. de Modène; probablement elle avait encore placé de l'argent ailleurs.

On voit par ce testament que Madeleine se méfiait des goûts dépensiers d'Armande; car il n'a d'autre but que de faire transformer sûrement l'argent comptant en immeubles. Par ce testament elle n'institue pas Armande sa légataire universelle, elle n'y parle d'aucun bien fonds, pas même de la Souquette, ce qui prouve, de rechef, qu'Armande était de droit l'unique héritière de Madeleine.

PRÉVOST (Marin) joua le rôle de LYCAS, suivant d'Iphitas, dans la Princesse d'Elide, à Versailles, le 8 mai 1664. Cet acteur avait épousé Anne Brillard, ancienne actrice de la troupe de Molière en province. Le 29 novembre 1661, il en eut une fille nommée JeanneMadeleine-Gresinde; le parrain fut Molière qui, dans cette occasion, prit le titre de J.-B. Poquelin, valet de chambre du roi; la marraine, Me Béjart, qui s'y donna le nom de Madeleine-Gresinde. La distribution des billets, au bureau d'entrée du théâtre de Molière, était faite par une femme du nom de Prévost, dite la Provost, qui avait pris ces fonctions en 1662: d'où il est probable que la buraliste était la femme de l'acteur, c'est-à-dire, Anne Brillard. Chapuzeaux, dans le Théâtre Français, 1674, et dans la troupe française du duc de Savoie, cite un nommé Provost : il est probable que cet acteur était celui qui nous occupe.

SOISSON (Mademoiselle de). Parmi les portraits de cette actrice, il s'en trouve un au bas duquel il est écrit: « Mademoiselle de Soisson jouait les rôles de grande coquette au théâtre du Petit-Bourbon. » Une écriture manuscrite, d'une main inconnue, ne prouve pas grand'

chose; cependant on s'est décidé à comprendre cette actrice dans la troupe de Molière; mais il est bien entendu que c'est à titre de conjecture, d'autant plus que le mot jouait indique que l'écriture n'est pas du temps où l'actrice était au théâtre: probablement le dessin est une copie, mais dont le papier est très-vieux. Il fait partie d'une nombreuse collection de dessins analogues, qui tous sont des portraits d'acteurs du temps de Louis XIII ou de Louis XIV.

APPENDICE

RENSEIGNEMENTS SUR LES PORTRAITS QUI ONT SERVI DE MODÈLE A MONSIEUR F. HILLEMACHER, POUR LA PUBLICATION De l'ouvrage intitulé: Galerie historique des PorTRAITS DES COMÉDIENS DE LA TROUPE DE MOLIÈRE.

BARILLONNET (Mademoiselle) est tirée d'un dessin colorié à l'aquarelle, deux fois plus grand que la gravure, et qui la représente dans un rôle qu'elle aurait rempli à l'occasion d'une des grandes représentations de la cour. Ce portrait, choisi entre huit, est le seul profil que l'on ait de cette actrice, de sorte que l'on ne peut pas en vérifier l'exactitude; toutefois, en le comparant aux autres portraits qui sont de face, et dont la plupart ont entre eux une même ressemblance, on voit que le profil peut, ainsi que ces derniers, se rapporter à la même femme.

BEAUBOURG (Louise PITEL de Beauval, Mademoiselle). La gravure est une réduction à moitié, tirée d'un dessin à la plume rehaussé au bistre, choisi entre six portraits, ou costumes, de Mme Beaubourg; dans la gravure, la coiffure du modèle a été modifiée. On possède un second portrait de cette actrice, qui est du même genre, peutètre de la même main, et qui donne la figure de la même femme que celle du modèle adopté : la ressemblance est donc probable.

BEAUPRÉ (Mademoiselle Marotte) est tirée d'une très-jolie miniature à l'huile, sur argent, choisie entre quatorze portraits, ou costumes, de cette actrice. Dans le métal de la miniature se trouvent gravés le nom de l'actrice et la qualité que Robinet lui donne : ainsi, on ne peut guère douter que ce portrait ne soit celui de Mlle Beaupré, d'autant plus que l'on en possède un second, d'un autre genre, dont la figure offre la même ressemblance.

BEAUVAL (Jean PITEL, sieur de), est tiré d'une miniature sur

vélin, choisie entre vingt-cinq portraits, ou costumes, de cet acteur; mais, en gravant, on a changé complétement le costume du modèle : dans la miniature, Beauval est en robe de chambre, avec la perruque de l'époque (1685 ou environ). Par suite de ce changement, il est difficile, dans la gravure, de reconnaitre Beauval; cependant, en comparant les deux portraits, on voit que les traits du visage de la miniature ont été, dans la gravure, reproduits avec soin. La miniature devait être ressemblante, car on a trois autres portraits qui en approchent beaucoup.

BEAUVAL (Jeanne-Olivier BOURGUIGNON, Mademoiselle, est tirée d'un portrait à l'huile, de grandeur naturelle, choisi entre trentecing portraits, ou costumes, de Mme Beauval. Le portrait choisi, ainsi qu'un autre, appartiennent évidemment à la même femme, et plusieurs autres donnent une ressemblance approchante.

BEJART Jacques) est tiré d'un petit dessin colorié à l'aquarelle, choisi entre dix-sept portraits, ou costumes, de cet acteur. Comme ces portraits représentent J. Béjart à différents àges, il est difficile d'en comparer les figures: toutefois, il y en a deux qui se ressemblent beaucoup, le modèle adopté et un autre; probablement parce qu'ils auront été faits vers le même temps.

BÉJART (Louis) est tiré d'une miniature à l'huile, sur cuivre, dont la perruque a été modifiée: dans le modèle, les cheveux sont moins longs sur les épaules, et, sur le sommet de la tête, ils sont plus élevés; il est à croire que cette miniature le représente dans un rôle, vers 1669. Elle a été choisie entre trente et un portraits, ou costumes, de L. Béjart, parmi lesquels se trouve un portrait à l'huile de grandeur naturelle dont la figure est à peu près la même que celle de la miniature: ce grand portrait est daté de 1670. Sept autres portraits donnent, sous le rapport de la ressemblance, à peu près la même figure que les deux portraits précités: il semble que tous doivent se rapporter au même homme, par conséquent la miniature doit inspirer de la confiance.

BÉJART (Marie-Magdeleine) est tirée d'un portrait à l'huile de grandeur naturelle, choisi entre vingt et un portraits, ou costumes, de Madeleine Béjart parmi les portraits, il s'en trouvent trois dont les figures se ressemblent, et les autres ont des traits approchants.

BRECOURT (Guillaume MARCOUREAU, sieur de) est tiré d'un joli portrait en pied, colorié à l'aquarelle, choisi entre vingt-trois portraits de cet acteur, et qui le représente dans un rôle que l'on ne connaît pas. Deux autres portraits donnent à peu près la même figure que

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