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les Fourberies de Scapin; TRISSOTIN dans les Femmes savantes. Suivant un ancien dessin, il aurait encore joué SOSIE dans Amphitryon. D'après cinq portraits que l'on a de Debrie, on voit qu'il avait la figure maigre, allongée, le nez très-long et presque droit ; il était bretteur, difficile à vivre, et Molière ne l'aimait pas.

DEBRIE (Catherine LECLERC, Madame), dite Mlle Debrie, d'après un auteur du temps, serait née en 1620; mais il semble qu'à ce chiffre ɔn doive ajouter au moins dix ans. Si elle était née en 1620, elle aurait joué jusqu'à l'âge de soixante-cinq ans et serait morte à quatre-vingt-six ans; voilà d'abord denx cas très-rares. Ensuite, l'Ecole des Femmes ayant été donnée en 1662, ce serait à une actrice de quarante-deux ans que Molière aurait confié le rôle d'AGNÈS, ce qui est peu probable. Enfin, on a deux miniatures à l'huile, sur cuivre, de Mme Debrie; dans la première, elle a le visage rond, bouffi et paraît avoir environ vingt-cinq aus; dans la seconde, la figure est allongée et très-maigre, ce qui annonce une femme d'environ cinquante ans; or, on ne peut guère supposer que les miniatures aient été faites avant que Mme Debrie n'ait eu quelque renommée, ni après sa retraite. Comme elle ne stationna qu'aux états du Languedoc, de 1654 à 1657, qu'elle ne vint à Paris qu'en 1659, et qu'elle se retira en 1685, on peut croire que les miniatures sont de 1655 à 1660, et de 1680 à 1685. En retranchant vingt-cinq ans des premières dates et cinquante des secondes, on voit que Mme Debrie a pu naître de 1630 à 1635. Quoi qu'il en soit, elle entra dans la troupe de Molière à Lyon en 1653, en même temps que son mari, Edme Wilquin, sieur Debrie, et ils ne la quittèrent plus.

Après la mort de Molière, en 1673, Mme Debrie fut de l'établissement du théâtre Guénégaud, conservée à la réunion des théâtres du 25 août 1680, et reçut l'ordre de sa retraite le 19 juin 1684; néanmoins, il paraît qu'elle joua jusqu'au 14 avril 1685. Morte le 19 novembre 1706; elle avait eu un enfant le 17 octobre 1659.

Mme Debrie était très-jolie, grande, bien faite et conserva longtemps un air de jeunesse; dans l'âge mûr, elle était devenue trèsmaigre, un squelette, dit-on. D'après trois miniatures à l'huile sur cuivre, à des âges très-différents, on voit qu'elle clignait un peu de l'œil gauche. Elle remplissait, au théâtre, les principaux rôles de jeunes femmes dans le tragique et dans le haut comique, avec un grand talent, tels que: CÉLIE dans l'Etourdi; LUCILE dans le Dépit amou

reux; MADELON dans les Précieuses ridicules; LA FEMME DE SGANARELLE dans le Cocu imaginaire; ISABELLE dans l'Ecole des Maris, à Vaux, le 12 juin 1661; CLIMÈNE dans les Fâcheux, à Vaux, le 16 août 1661; AGNES dans l'Ecole des Femmes, et elle conserva ce rôle, à la demande du public, jusqu'à sa retraite, 1685; URANIE dans la Critique de l'Ecole des Femmes; MADEMOISELE Debrie, dans l'Impromptu de Versailles, le 14 octobre 1663; UNE BOHÉMIENNE dans le Mariage forcé, au Louvre, le 29 janvier 1664; LE SIÈCLE D'AIRAIN dans les Plaisirs de l'Ile enchantée, à Versailles, le 7 mai 1664; CYNTHIE dans la Princesse d'Elide, à Versailles, le 8 mai 1664; CÉLIE dans les Plaisirs de l'Ile enchantée, à Versailles, le 9 mai 1664; ANTIGONE dans la Thébaïde de Racine, 20 juin 1664; MATHURINE dans le Festin de Pierre; ELIANTE dans le Misanthrope; IRIS dans la pastorale du Ballet des Muses; DAPHNE dans Mélicerte, et ISIDORE dans le Sicilien, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1666; MIRIS dans la Veuve à la mode, 9 mai 1667; DÉLIE le 25 octobre 1667; CLAUDINE dans Georges Dandin, à Versailles, le 18 juillet 1668; MARIANNE dans l'Avare; MARIANNE dans le Tartufe, 5 février 1669; DORIMÈNE dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 14 octobre 1670; PLAUTINE dans Bérénice de P. Corneille, 28 novembre 1670; VENUS dans Psyché, aux Tuileries, en janvier 1671; HYACINTHE dans les Fourberies de Scapin; UNE NYMPHE dans la pastorale de la Comtesse d'Escarbagnas, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1671; ARMANDE le 11 mars 1672, puis HENRIETTE, dans les Femmes savantes; LA COMTESSE, dans l'Inconnu de Th. Corneille, en 1675; AMINTHE dans le Triomphe des Dames, 7 août 1676; enfin, d'après un vieux dessin, elle aurait représenté NERINE dans Monsieur de Pourceaugnac.

DUCROISY (Philbert GASSAUD, sieur), le nom s'écrivait Du Croisy, gentilhomme de Beauce, fut d'abord directeur d'une troupe de province. En 1658, se trouvant à Rouen, il réunit momentanément sa troupe à celle de Molière qui lui avait détourné son public: Molièrc avait un personnel suffisant et avait la vogue; en se chargeant, sur la prière de Ducroisy, de la troupe de ce dernier, il donna une grande preuve de la bonté de son cœur. A Pâques 1659, Ducroisy entra personnellement dans la troupe de Molière, au théâtre du PetitBourbon, et ne la quitta plus. Les frères Parfaict supposent, d'après M. de Tralage, que Ducroisy serait déjà entré dans la troupe de Molière à Lyon, en 1653-1655, mais ils ne disent pas le temps qu'il y resta,

A Pâques 1673, après la mort de Molière, Ducroisy passa au théâtre Guénégaud et fut conservé, le 25 août 1680, à la réunion de ce théâtre à celui de l'hôtel de Bourgogne. Retiré le 18 avril 1689; mort à Conflans-Sainte-Honorine, près Paris, en octobre 1695, âgé de soixante-cinq à soixante-six ans ; c'était un bel homme, fort gras: on le dit auteur du Triomphe de la Raison, comédie jouée en province, mais il pourrait y avoir erreur. Ducroisy avait épousé Marie Clavareau, dont il eut deux filles : la première, Angélique, à l'âge de cinq ans, en 1665, était du nombre des Petits-ComédiensDauphin, elle mourut en vingt-quatre heures, au mois de février 1670; la seconde, Marie-Angélique Ducroisy, vécut très-vieille. La sœur de Ducroisy avait épousé Belle-Rose, du théâtre de l'hôtel de Bourgogne. Ducroisy jouait les rôles sérieux de la comédie et les confidents de la tragédie, tels que: MÉTAPHRASTE dans le Dépit amoureux; DUCROISY dans les Précieuses ridicules; ERASTE, dans les Fâcheux, à la fin de 1662; LYCIDAS dans la Critique de l'Ecole des Femmes; DUCROISY, dans l'Impromptu de Versailles, le 14 octobre 1663; MARPHURIUS dans le Mariage forcé, au Louvre, le 29 janvier 1664; ARISTOMENE dans la Princesse d'Elide, à Versailles, le 8 mai 1664; MONSIEUR DIMANCHE dans le Festin de Pierre; EPHESTION dans Alexandre de Racine, 12 décembre 1665; ORONTE dans le Misanthrope; TYRENE dans Mélicerte, et UN SÉNATEUR dans le Sicilien, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1666; PHILÈNE dans Délie, 25 octobre 1667; MERCURE dans Amphitryon; MONSIEUR DE SOTENVILLE dans Georges Dandin, à Versailles, le 18 juillet 1668; VALÈRE dans l'Avare; TARTUFE, 5 février 1669; SBRIGANI dans Monsieur de Pourceaugnac, à Chambord, le 6 octobre 1669; TIMOCLES dans les Amants magnifiques, à Saint-Germain-en-Laye, le 7 septembre 1670; UN MAÎTRE DE PHILOSOPHIE dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 14 octobre 1670; ALBIN dans Bérénice de P. Corneille, 28 novembre 1670; JUPITER dans Amphitryon, aux Tuileries, en janvier 1671; GERONTE dans les Fourberies de Scapin; HARPIN dans la Comtesse d'Escarbagnas, à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1671; VADIUS le 11 mai 1672, et, après 1673, ARISTE et PHILAMINTHE, dans les Femmes savantes; BÉRALDE dans le Malade imaginaire; LE BARON, dans le Triomphe des Dames, le 7 août 1676. Suivant deux anciens dessins, il aurait encore joué SGANARELLE dans l'Ecole des Maris, et LE TERTIUS-DOCTOR dans le Malade imaginaire.

CONJECTURE.

Sur plusieurs portraits de Ducroisy, on trouve écrit Ducroisy le Vieux; cinq autres portraits, d'un autre homme, sont intitulés Ducroisy fils donc Ducroisy aurait eu deux filles et un fils au théâtre.

DUCROISY (Marie CLAVAREAU, Madame), née en Poitou, était la femme de Philbert Gassaud, sieur Ducroisy. En 1659, elle entra dans la troupe de Molière en même temps que son mari; elle avait déjà joué avec Molière l'année précédente à Rouen. Mme Ducroisy prit sa retraite en 1664; c'était une actrice médiocre; on ne connaît qu'un rôle joué par elle, MADEMOISELLE DUCROISY, dans l'Impromptu de Versailles, le 14 octobre 1663.

DUCROISY (MADEMOISELLE Marie-Angélique GASSAUD), née en 1658, fille de Philbert Gassaud, joua le rôle d'une GRACE dansante dans Psyché en 1671. Le 3 mai 1673, elle fut admise au théâtre Guénégaud, et conservée à la réunion de 1680. Retirée le 19 avril 1694; morte à Saint-Germain-en-Laye, le 14 décembre 1756, vingt et un ans après la mort de son mari, Paul Poisson: il est douteux qu'elle ait eu du talent. Avant son mariage, elle était connue au théâtre sous le nom d'Angélique. En fait de rôles qu'elle ait joués, on ne connaît que: PHAINE dans Psyché, aux Tuileries, en janvier 1671; L'AMOUR dans l'Inconnu, de T. Corneille, en 1675; ANGÉLIQUE dans le Triomphe des Dames, le 7 août 1676; ZINDARIS dans Zaïde, 26 janvier 1681; UNE CONFIDENTE, dans Oreste, le 10 octobre 1681.

DUFRESNE (Charles), étant directeur d'une troupe de province, rencontra Molière à Nantes, en avril 1648. Il se trouvait alors dans cette ville un Vénitien, nommé Ségalla, qui montrait des marionnettes avec beaucoup de succès; afin de lui faire une concurrence plus efficace, Dufresne et Molière réunirent leurs troupes, et il paraît que depuis lors ils ne se quittèrent plus; car, on les retrouve ensemble à Narbonne en 1650, à Lyon en 1653, à Rouen en 1658, et à Paris lorsque Molière s'installa au théâtre du Petit-Bourbon. Dufresne quitta le théâtre à Pâques 1659, pour se retirer à Argentan son pays natal: on croit qu'en province il était régisseur de la troupe de Molière.

DUPARC, dit Gros-Réné, on écrivait Du Parc. faisait partie de la troupe qui jouait à l'Illustre Théâtre, en 1645, lorsqu'elle s'établit. En 1653, il alla jouer en province, et, cette même année, étant à Lyon, il entra dans la troupe de Molière; il la suivit en province, et revint avec elle à Paris en 1658. A Pâques 1659, il passa à l'hôtel de Bourgogne, et, à Pâques 1660, il rentra dans la troupe de Molière.

Duparc mourut le 4 novembre 1664 étant encore attaché au théâtre du Palais-Royal. Il joua le rôle de GROS-RENÉ dans le Dépit amoureux; sous son propre nom, un rôle improvisé, dans une farce, à Vincennes en mai 1659; celui de GROS-RENÉ dans le Cocu imaginaire; d'ERGASTE dans l'Ecole des Maris, à Vaux, le 12 juin 1661; de LAMONTAGNE dans les Fâcheux, à Vaux, le 16 août 1661; de L'ÉTE dans les Plaisirs de l'Ile enchantée, à Versailles, le 7 mai 1664.

CONJECTURE.

Parmi les quarante-un dessins dont il sera parlé à l'article de Mme Hervé, et qui se rapportent à la pièce de Psyché jouée à Rouen en 1658, on trouve deux portraits intitulés: Madame Duparc, UNE MUSE; Mademoiselle Parc, CLÉOMÈNE. Deux autres portraits d'une actrice portent le nom de Mademoiselle Duparc, et, par la figure, ne peuvent se rapporter à Mme Duparc. Il y a donc lieu de supposer que Duparc avait une sœur, ou peut-être une nièce, qui jouait dans la troupe de Molière en province, et qui l'aura quittée, soit avant, soit peu après son établissement à Paris, puisque personne n'a fait mention de cette actrice.

DUPARC (Madame Anne), suivant les conjectures les plus probables, comme on l'a vu à l'article de Molière, faisait partie de la société de l'Illustre Théâtre en 1652. Elle aurait quitté Paris un peu avant que cette société ne cessât ses représentations, et serait partie pour Lyon où elle aurait épousé immédiatement Gros-Réné: si ces conjectures sont justes, son nom de fille était Anne Menou. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'en 1653, Molière la trouva mariée à Lyon, où il l'engagea dans sa troupe. Mme Duparc le suivit en province et vint avec lui en 1658 à Paris, où elle fit partie de la troupe de Monsieur. A Pâques 1659, elle quitta cette troupe pour passer au théâtre de l'hôtel de Bourgogne; mais, en 1660 elle revint au Petit-Bourbon, et. en 1667 elle retourna à l'hôtel de Bourgogne.

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