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que: CLITON dans le Menteur en 1642, et dans la Suite du Menteur en 1643; JODELET MAÎTRE ET JODELET VALET en 1645; JODELET DUELLISTE en 1646; JODELET ASTROLOGUE en 1647; JODELET dans le Déniaisé, 1647; CLITON dans l'Amour à la mode en 1651; DON JAPHET D'ARMÉNIE en 1652; JODELET PRINCE en 1655; DON BERTRAND DE GIGARAL en 1655; en mai 1659, à Vincennes, il joua dans une farce, sous son propre nom, un rôle improvisé; enfin, on sait qu'il joua, en 1635, dans le Trompeur puni de Scudéry.

D'après quarante-six portraits ou costumes que l'on a de cet acteur, on voit qu'il mettait parfois un masque entier, un demi-masque ou une large barbe courte. Il parlait beaucoup du nez; mais ce défaut était réparé par son talent. Il avait une figure des plus comiques, les traits du visage très-marqués, de la naïveté dans son jeu, de la vérité dans son débit; et son entrée en scène excitait les éclats de rire, bientôt augmentés par la surprise qu'il savait témoigner de voir rire les autres. On a gravé quatre portraits de JODELET. Le premier, par Michel Lasne, paraît très-bon, et doit représenter Jodelet quand il était vieux : cette gravure a été reproduite exactement; seulement la tête en est tournée en sens inverse de celle du modèle; elle regarde à droite. Le second, gravé par Mariette, devait être également ressemblant. Il dût en être de même d'une gravure sans nom d'auteur, plusieurs fois copiée, et qui représente l'acteur dont il s'agit dans Jodelet Maître et Valet. Enfin, la quatrième gravure, intitulée Jodelet dans les flammes, n'est, très-probablement, qu'un costume pour lequel la ressemblance de la figure a été negligée.

LAGRANGE (Charles VARLET, sieur de), on écrivait La Grange, comédien de province, né à Amiens et fils d'un procureur, débuta à Pâques 1659, dans la troupe de Monsieur; en 1667, il devint l'orateur de la troupe du Roi en remplacement de Molière. Les frères Parfaict pensent, d'après M. de Tralage, que Lagrange, en 16531655, à Lyon, était entré déjà dans la troupe de Molière; mais il ne disent pas combien de temps il y demeura. En 1673, après la mort de Molière, Lagrange fit partie de la troupe du théâtre Guénégaud, et, le 25 août 1680, il fut conservé à la réunion des deux troupes royales.

Lagrange mourut le 11 mars 1692, rue de Bussy, étant encore attaché au théâtre, et fut enterré à Saint-André-des-Arcs. Il avait épousé, le 25 août 1672, Marie Ragueneau dont il eut une fille; son frère, Verneuil, était du théâtre du Marais: sa fille ayant épousé un

homme qui la rendait malheureuse, Lagrange en eut tant de chagrin que ses jours en furent abrégés.

Lagrange était un homme très-poli, de bonne mine, quoique d'une taille médiocre ; il avait assez d'embonpoint, des manières aisées, l'air libre et dégagé; beaucoup de feu dans le discours, et il chantait passablement. D'après six portraits de cet acteur, on voit qu'il avait la figure ronde, pleine, agréable, le nez droit; c'était un très-bon acteur et Molière en faisait grand cas. Son emploi était celui des amoureux qu'il jouait encore dans un âge assez avancé, et celui des seconds rôles en tout genre, tels que: LÉLIE dans l'Etourdi; LAGRANGE dans les Précieuses ridicules; LÉLIE dans le Cocu imaginaire; DON ALPHONSE dans Don Garcie de Navarre; VALÈRE dans l'Ecole des Maris, à Vaux, le 12 juin 1661; LYSANDRE dans les Facheux, à Vaux, le 16 août 1661; HORACE dans l'Ecole des Femmes; le MarQUIS dans la Critique de l'Ecole des Femmes; LAGRANGE dans l'Impromptu de Versailles, 14 octobre 1663; ALCIDAS de la Comédie, et LYCASTE du ballet, dans le Mariage forcé, au Louvre le 29 janvier 1664; APOLLON dans les Plaisirs de l'Ile enchantée, à Versailles, le 7 mai 1664; EURYALE dans la Princesse d'Elide, à Versailles, le 8 mai 1664 POLIXÈNE dans la Thébaïde de Racine, 20 juin 1664; DON JUAN dans le Festin de Pierre; ALEXANDRE de Racine, 12 décembre 1665; ACASTE dans le Misanthrope; CORIDON dans la pastorale du Ballet des Muses, ACHANTE dans Mélicerte, et ADRASTE dans le Sicilien, à Saint-Germainen-Laye, le 2 décembre 1666; LYCIDAS dans Délie, 25 octobre 1667; AMPHITRYON; CLITANDRE dans Georges Dandin, à Versailles, le 18 juillet 1668; CLEANTE dans l'Avare; VALERE dans le Tartuffe, 5 février 1669; ERASTE dans Monsieur de Pourceaugnac, à Chambord, le 6 octobre 1669; CLÉONTE dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 14 octobre 1670; PHILON dans Bérénice de P. Corneille, 28 novembre 1670; AGENOR dans Psyché, aux Tuileries, en janvier 1671; LÉANDRE le 24 mai 1671, puis OCTAVE, dans les Fourberies de Scavin; LE VICOMTE dans la Comtesse d'Escarbagnas, à Saint-Germainen-Laye, le 2 décembre 1671; CLITANDRE dans les Femmes savantes ; CLEANTE dans le Malade imaginaire; LE MARQUIS dans l'Inconnu, de T. Corneille, en 1675; DORANTE dans le Triomphe des names, 7 août 1676; LAGRANGE, dans le prologue du ballet des Muses, en septembre 1681; AGÉNOR dans Oreste de Leclerc, 10 octobre 1681; LE MARQUIS dans le Nouvelliste, 16 octobre 1686; DAMIS dans la Coquette de Baron, 28 décembre 1686; LE BARON D'ORTIGNY, dans le Muet, le 22 juin 1691. D'après trois anciens dessins, il aurait encore

joué: ORONTE dans Monsieur de Pourceaugnac, UN GARÇON TAILLEUR dans le Bourgeois gentilhomme, et CHIRURGUS dans le Malade imaginaire.

CONJECTURES.

Le père de Lagrange laissa une grande fortune; mais l'ayant confiée au tuteur de ses deux fils, ce ne fut qu'après la retraite de Verneuil, en 1684, que ce dernier parvint à rentrer dans son bien; probablement Lagrange y rentra également comme son frère, car on dit qu'à sa mort il laissa plus de cent mille écus.

Un comédien de province, nommé Lagrange, mit au théâtre, à Lyon, le 13 février 1655, une tragédie intitulée Erizzi. Il est possible que ce Lagrange ait été le même homme que celui qui nous occupe, puisque ce dernier se trouvait à Lyon en 1653-1655, quand Molière y fut toutefois, dans le cas où il aurait existé deux comédiens de province du nom de Lagrange, la supposition des frères Parfaict, dont on a fait mention précédemment, pourrait être en défaut.

LAGRANGE (Marie RAGUENEAU de l'Estang, Madame) était fille de Cyprien Ragueneau de l'Estang, pâtissier et poëte, qui fit partie de la troupe de l'Illustre Théâtre, et qui suivit Molière à Lyon en 1653, où il mourut le 18 août 1654; sa femme se nommait Marie Brunet. D'Assoucy, après s'être moqué de Ragueneau comme poëte, vante, en compensation, le talent de ce dernier pour faire les petits pâtés et pour moucher les chandelles : ce pouvait bien être, en effet, un de ses emplois dans la troupe, vu le rôle que Molière lui donna dans Andromède (chef des comparses).

Marie Ragueneau fut, dit-on, femme de chambre de Mme Debrie et portait alors le nom de Marotte. Le 25 avril 1672, étant probablement receveuse au bureau du théâtre, elle épousa Charles Varlet, sieur de Lagrange, et entra par suite dans la troupe de Molière au Théâtre du Palais-Royal: la receveuse de ce théâtre se nommait Mlle de l'Estang. En 1673, Mme Lagrange passa, avec la troupe du Palais-Royal, au théâtre Guénégaud, et fut conservée à la réunion de 1680. Retirée le 1er avril 1692, morte le 3 février 1727. Elle jouait principafement les rôles ridicules de la comédie et ne jouait pas la tragédie. Elle était très-laide, et néanmoins coquette: on se moquait de sa coquetterie. Les rôles connus pour avoir été joués par cette actrice sont: BÉLINE dans le Malade imaginaire; DORIMENE dans le Triomphe des dames, 7 août 1676; CEPHISE dans la Coquette de Baron,

28 décembre 1686; MADAME PATIN dans le Chevalier à la mode, 26 octobre 1687. D'après les dessins de la pièce de Psyché, dont il est parlé à l'article de Mme Hervé, on voit que Mme Lagrange, alors Mlle de l'Estang, représentait UNE FEMME AFFLIGÉE dans cette pièce (Rouen 1658).

LATHORILLIÈRE (François LENOIR de), le nom s'écrivait La Thorillière, gentilhomme et capitaine de cavalerie, après s'être essayé au Théâtre du Marais, entra dans la troupe de Monsieur en juin 1662, avec la permission du Roi. A Pâques, fin de mars 1673, après la mort de Molière, il passa à l'hôtel de Bourgogne, où il jouait encore en 1679. Mort le 27 juillet 1680, des suites du chagrin qu'il ressentit de l'enlèvement de sa fille par F.-C. Dancourt. Fois de Lathorillière fit une tragédie intitulée Cléopâtre, représentée en 1667. Il était grand, fort bel homme, avait de belles dents et de très-beaux yeux: on lui trouvait le défaut d'avoir la figure riante quand il jouait des rôles tragiques. Il eut trois enfants: Charlotte Lenoir, épouse du célèbre Baron, Thérèse Lenoir, femme de Florent Carton Dancourt, et Pierre Lenoir de Lathorillière. Lathorillière le père jouait les rôles à manteau, les financiers, les rois, les paysans, tels que : LATHORILLIÈRE dans l'Impromptu de Versailles, 14 octobre 1663; GERONIMO dans le Mariage forcé, au Louvre, le 29 janvier 1664; L'AUTOMNE dans les Plaisirs de l'ile enchantée, à Versailles, le 7 mai 1664; ARBATE dans la Princesse d'Elide, à Versailles, le 8 mai 1664; CREON dans la Thébaïde de Racine, 20 Juin 1664; PORUS dans Alexandre de Racine, 12 décembre 1665; PHILINTE dans le Misanthrope; HALI dans le Sicilien, à SaintGermain-en-Laye, le 2 décembre 1666; ATTILA, fin de février 1667; PÉRIANDRE dans Délie, 25 octobre 1667; JUPITER dans Amphitryon; LUBIN dans Georges Dandin, à Versailles, le 18 juillet 1668; CLEANTE dans le Tartuffe, 5 février 1669; DORANTE dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 14 octobre 1670; TITE dans Bérénice de P. Corneille, 28 novembre 1670; LE ROI dans Psyché, aux Tuileries, en janvier 1671; SYLVESTRE dans les Fourberies de Scapin; UN PATRE dans la pastorale de la Comtesse d'Escarbagnas, à Saint-Germain-enLaye, le 2 décembre 1671; TRISSOTIN dans les femmes savantes. Enfin, d'après un ancien dessin, il aurait encore joué MONSIEUR FLEURANT dans le Malade imaginaire.

LATHORILLIÈRE (Pierre LENOIR de), célèbre acteur, né en 1656, fils de François Lenoir de Lathorillière, fut élève de Molière, qui le fit

jouer dans Psyché en 1671; mais son début en forme au ThéâtreFrançais n'eut lieu qu'au commencement de 1684, et sa réception, le 14 juin de la même année : on suppose qu'avant cette époque il avait été jouer en province. Il parut pour la dernière fois le 7 août 1731, et mourut le 18 septembre suivant, appartenant encore au théâtre. Il avait épousé Mlle Catherine Biancolelli cadette, dite Colombine, célèbre actrice de la comédie italienne, sœur de Dominique, et dont il eut un fils, Anne-Maurice Lenoir de Lathorillière qui fut acteur du Théâtre-Français. Pierre Lenoir de Lathorillière dansait avec grâce et chantait agréablement. Il était d'une taille médiocre, mais bien prise; il avait le visage ouvert et gracieux; le nez un peu aquilin; de beaux yeux, le regard agréable, vif et expressif; la voix légère, pleine et sonore; son jeu était rempli d'action, et d'un badinage toujours aimable et gai sans être trivial ; un mouvement, une attitude, un geste, un sourire, un léger clin-d'œil, tout parlait en lui; il savait tout animer, sans s'écarter de l'esprit de son rôle ni sortir de son vrai caractère.

Cet acteur fut un des talents les plus parfaits qui brillèrent au Théâtre-Français. Son père avait été justement estimé ; mais il le surpassa de beaucoup, et pendant quarante-cinq ans son rare talent n'éprouva aucune altération sensible. Aussi jouit-il d'une réputation si grande, qu'il est peu d'acteurs qui aient pu se flatter d'avoir été aussi constamment et autant chéris du public. Rien ne fut comparable à la distinction et à la finesse de son jeu dans la haute livrée. Il remplissait en outre les seconds rôles de la tragédie et ceux des amoureux comiques, tels que UN AMOUR parlant et dansant dans Psyché, aux Tuileries, en janvier 1671; DURGET dans la Coquette de Baron, 28 décem bre 1684; LE FILS DU FERMIER dans le Veau perdu, 28 août 1689; ABRADATE dans Tiridate de Campistron, 12 février 1691; LE CHEVALIER dans le Muet, 22 juin 1691; ORESTE de Leclerc ; BAJAZET de Racine; CHARLOT dans les Saturnales, 7 janvier 1693; FRANCISQUE dans le Flatteur, 24 novembre 1696; HECTOR dans le Joueur de Regnard, 19 décembre 1696; CARLIN dans le Distrait, 2 décembre 1697; STRABON dans Démocrite amoureux, 12 février 1700; GUSMAN dans le Double veuvage, 8 mars 1702; ARCAS dans Hypermnester, 1er avril 1703; DAVE dans l'Andrienne, 16 novembre 1703; CLITANDRE dans le Jaloux désabusé, 13 décembre 1709; MEZETIN dans la Comédie des Comédiens de Dancourt, 5 août 1710; L'OLIVE dans le Curieux impertinent de Destouches, 17 décembre 1710; MERCURE dans le prologue de les Captifs, 28 septembre 1714; ESOPE A LA COUR en 1718;

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