que nous écrivent les Miffionnaires de notre Compagnie qui font aux Indes, à la Chine dans les autres Contrées où nous avons des Ouvriers Evan

?

géliques. Fene doute pas que ce retardement ne vous ait fait de la peine: j'en juge par l'interêt que vous prenez aux progrez de l'Evangile dans les Payis infidéles, & par l'affection que vous portés à ces cheres Miffions, où plufieurs d'entre vous fe feroient confacrez depuis longtems,s'ils avoient été les maîtres de fuivre les mouvemens de leur zéle. Retenus en Europe par des raifons fupérieures aufquelles il

a fallu vous conformer, vous aviez du moins la confolation d'apprendre chaque année les bénédictions

que

Dieu répand

fur les travaux de tant d'hommes Apoftoliques; vous preniez part à leurs croix ¿ à leurs peivous vous fentiez exci

nes,

tez à contribuer par vos prières, &par les autres moyens que votre zéle vous fuggéroit, à la converfion des Peuples qu'ils inftruifent.

Vous avez donc eu raifon de vous plaindre; je vous avouerai même qué vous n'avez pas été les feuls à nous faire des reproches : des perfonnes dif tinguées par leur

rang & par

leur piété, nous ont fouvent témoigné là-dessus un empressement, qu'on ne doit attribuer

qu'à l'ardeur qu'elles ont pour

l'agrandiffement de l'Empire de

JESUS-CHRIST, & pour

la converfion de tant de Nations

Idolâtres,

·Ces pour cela, mes Reverends Peres, que chargé depuis peu de temps du foin de recueillir ces Lettres, & de les mettre en état de vous être commu

niquées, je n'ay pas crû devoir différer d'un moment à vous donner cette fatisfaction, & à procurer en même temps à tant de Perfonnes pieufes, un plaifir qu'elles ont parút fouhaitter

avec quelque forte d'impatience. Le nouveau Recueil que je vous préfente ne manquera pas de vous rappeller le fouvenir du Pere le Gobien,à qui vous étes redevables des premiers, & dé renouveller la douleur que vous avez eu de le perdre. Vous l'ho noriez de votre eftime de votre amitié je ne crains pas de dire qu'il méritoit l'une & l'autre par les excellentes qualitez de fon efprit & de fon cœur. Ceux qui l'ont le plus pratiqué, confervent chérement la mémoire des vertus dont il leur a donné de grands exemples. Son égalité d'ame, fa douceur inaltérable, Sa patience dans les douleurs les

plus vives, fon affabilité qui lui concilioit tous les cœurs, fa mo

dération, fa droiture, fa charité

น

toûjours bienfaisante, tant d'autres vertus qui le faifoient chérir de Dieu des hommes, étoient. l'effet de l'Empire abfolu qu'il avoit acquis fur fes paffions.. Auffi n'apperçut on jamais en lui de ces faillies d'humeur qui ne Laiffent pas d'échaper quelque". fois aux ames les plus parfaites. Son zéle étoit infatigable, je puis ajoûter, fans qu'on me foupçonne d'éxageration, qu'il en a été la victime. La maladie qui l'enleva en fipeu de jours, ne venoit que d'un excez de travail, auquel un tempé