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tronomie doit remonter, suivant M. Bailly (1), à un peuple antediluvien dont le souvenir s'est perdu, et dont quelques débris de connoissances astronomiques ont échappé à la révolution générale. Mais les autres historiens rapportent aux Égyptiens et ensuite aux Chaldéens l'origine de cette science. C'est en Égypte que Platon et Eudoxe avoient pui

ces;

sé les notions dont ils enrichirent la Grèce trois cent soixante-dix ans avant l'ère vulgaire. Céphée et Cassiopée étoient d'Éthiopie cela reporte au midi de l'Égypte l'origine des constellations; mais les Égyptiens cachoient soigneusement leurs connoissanelles devoient se perdre avec le gouvernement, la religion et le langage. C'est chez les Babyloniens qu'Hipparque trouva les plus anciennes observations dont il pût faire usage pour déterminer les mouvements de la lune. La première de toutes est une éclipse de lune observée à Babylone sept cent vingt-un ans avant l'ère vulgaire. Ptolémée nous a con

(1) Histoire de l'Astronomie, 5 vol. in-4°.

servé diverses autres observations faites à Babylone jusqu'à l'an 492 avant notre ère. Alors les rois de Perse, qui devinrent maîtres de Babylone, n'y résidant point, l'émulation s'y ralentit, et la réputation des sciences y di

minua.

Les Grecs disent que Thalès de Milet, environ six cents ans avant notre ère, détermina, le premier, le mouvement du soleil, et apprit aux Grecs la cause des éclipses; Hérodote dit même que Thalès avoit prédit une éclipse; mais c'eût été tout au plus par la période de dix-huit ans, qui ramène les éclipses dans le même ordre; et cette connoissance ne pouvoit venir que de l'Égypte ou de la Chaldée.

Environ trois cents ans avant notre ère, il se fit une révolution dans l'astronomie par la protection des Ptolémées, rois d'Égypte. Les premiers Grecs qui cultivèrent l'astronomie à Alexandrie, furent Timocharis et Aristylle; Ptolémée, dans son Almageste, assure qu'Hipparque avoit employé leurs ob

servations, quoique imparfaites, et qu'il avoit reconnu par leur moyen le mouvement des étoiles en longitude. Ptolémée lui-même cite plusieurs de leurs observations: la plus ancienne est de l'année 294 avant l'ère vulgaire. Timocharis vit le bord boréal de la lune toucher l'étoile boréale au front du Scorpion; cette observation est une des meilleures que nous puissions employer pour connoître le mouvement qu'ont eu les étoiles fixes.

Ptolémée Philadelphe succéda à Ptolémée, fils de Lagus, vers l'an 283; prince instruit en tout genre de sciences et protecteur déclaré de ceux qui les cultivoient, il attira dans sa capitale des savants tant de la Grèce que d'ailleurs; il les logea dans son palais, leur assigna une subsistance honorable et

leur procura les moyens de travailler avec

succès dans les sciences. Le muséum ou collège d'Alexandrie est célébré dans Strabon; l'émulation qui s'éleva pour lors en Égypte duroit encore au temps de l'invasion des Sarrasins, l'an 634 de notre ère, quoique les

sciences y eussent beaucoup déchu, même dès le temps de Strabon, qui écrivoit sous le régne d'Auguste.

Aristarque de Samos, qui vivoit environ deux cent soixante-quatre ans avant l'ère vulgaire, enseigna le mouvement de la terre autour du soleil, dont Philolaüs avoit déja parlé avant lui; il imagina une méthode ingénieuse pour trouver la distance du soleil à la terre, en supposant connue celle de la lune, qui est en effet la plus aisée à connoître.

Ératosthènes, né à Cyrène deux cent soixante-seize ans avant l'ère vulgaire, fut appelé d'Athènes à Alexandrie par Ptolémée Évergėte; il fut mis à la tête de la bibliothėque royale d'Alexandrie; il fit élever dans le portique une armille de bronze, ou un grand cercle en forme d'anneau, incliné comme l'équateur céleste, pour observer le temps où le soleil se trouvoit dans l'équinoxe; et Hipparque s'en servit dans le siècle suivant, pour faire des observations qui sont encore précieuses aujourd'hui. Ératosthènes fut aussi le

premier qui fit des observations pour mesurer la grandeur de la terre.

Hipparque parut enfin à Alexandrie vers l'an 160 avant notre ère. Il fut le plus intelligent et le plus laborieux astronome dont on nous ait conservé la mémoire, et la véritable astronomie ne commence qu'à lui. Il rassembla les anciennes observations; il observa luimême : il reconnut que les planètes n'avoient pas des mouvements uniformes, et il détermina même les inégalités, du moins pour le soleil et pour la lune; il trouva la vraie longueur de l'année, il rectifia la mesure de la terre donnée par Ératosthènes.

Il observa une nouvelle étoile qui parut de son temps; et persuadé que ces phénomènes pouvoient arriver plus souvent, et que les, étoiles réputées fixes pouvoient avoir un mouvement, il osa, suivant l'expression de Pline, « par une entreprise digne des dieux, << donner à la postérité le dénombrement du « ciel, et en déterminer toutes les parties, avec des instruments de son invention, au

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