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Il est vraisemblable que ces étoiles ne sont pas lumineuses dans toute leur circonférence, et qu'elles ont un mouvement sur leur axe, par lequel nous voyons tantôt la partie lumineuse, tantôt la partie obscure.

Il y a même des étoiles qui acquièrent de la lumière comme par un embrasement subit, et qui la perdent ensuite en s'éteignant; telle fut la belle étoile de Cassiopée, en 1572, qui parut pendant seize mois, qui diminua de lumière sans changer de place, et qu'on n'a jamais aperçue depuis. Telle fut aussi celle de 1604, au pied du Serpentaire.

Quelles étonnantes révolutions ne faut-il pas supposer dans ces globes immenses, pour expliquer de semblables apparitions?

La Voix lactée est une bande, une zône, une trace blanchâtre, qui fait le tour du ciel, et qu'on appelle vulgairement le chemin de Saint-Jacques. Cette blancheur paroît être formée par une infinité de petites étoiles qu'on ne distingue pas à la vue simple, ni même dans des lunettes ordinaires; mais les grands télescopes font voir réellement des étoiles dans la Voie lactée plus que par-tout ailleurs. Cette blancheur traverse l'écliptique

vers les deux solstices, et s'en écarte ensuite d'environ 60 degrés au nord et au midi.

Les Nébuleuses sont des parties blanches, comme la Voje lactée, irrégulières, visibles dans des lunettes, et qu'on attribuoit à une matière lumineuse éparse dans l'immensité du ciel. On en connoissoit environ une centaine; mais M. Herschel, ayant fait des télescopes extraordinaires, a trouvé que la plupart de ces Nébuleuses étoient véritablement des amas de petites étoiles: cependant il a découvert lui-même plus de mille nébuleuses dans lesquelles il ne voit pas d'étoiles; mais peut-être en apercevroit-il avec des télescopes encore plus forts. Il a compté environ cinquante mille étoiles dans un espace de 15 degrés de long sur 2 degrés de large; s'il y en avoit autant dans toutes les parties du ciel, cela feroit en tout soixante-quinze millions visibles dans ces télescopes-là.

Le peuple prend quelquefois pour de véritables étoiles des feux volants qui s'allument dans l'atmosphère, et qui filent dans une belle nuit; on les appelle même étoiles tombantes. Mais ces météores ne sont pas plus des étoiles que celles de l'Opéra ; et lorsqu'on

voyage le soir, on peut aussi prendre pour une étoile une lumière que l'on verra dans une maison éloignée; rien n'y ressemble davantage; et j'y ai été trompé moi-même quelquefois.

CHAPITRE IV.

Du mouvement apparent du soleil.

Le mouvement diurne fut le plus facile à remarquer, parcequ'il recommence tous les jours, et qu'il est commun à tous les astres: toutes les étoiles se lèvent et se couchent, ou du moins tournent autour du pole sans changer de situation ni de figure, les unes par rapport aux autres. Mais les heures de leur lever et de leur coucher sont différentes suivant les saisons, et cette remarque nous con duit à reconnoître le mouvement que le soleil paroît avoir chaque année au travers des étoiles fixes.

Si l'on remarque, le soir, du côté de l'occident, quelque étoile fixe après le coucher du soleil, et qu'on la considère attentivement plusieurs jours de suite à la même heure, on la verra de jour en jour plus près du soleil, en sorte qu'elle disparoîtra à la fin, et sera

effacée par les rayons et la lumière du soleil,

dont elle étoit assez loin quelques jours au

paravant (1). Il sera aisé en même temps de reconnoître que c'est le soleil qui s'est approché de l'étoile; en effet, voyant que toutes les étoiles se lèvent et se couchent tous les jours aux mêmes points de l'horizon, vis-àvis des mêmes objets terrestres, qu'elles sont toujours aux mêmes distances, tandis que le soleil change continuellement les points de son lever et de son coucher et sa distance aux étoiles; voyant d'ailleurs chaque étoile se lever tous les jours environ quatre minutes plus tôt que le jour précédent relativement au soleil, on ne doutera pas que le soleil seul n'ait changé de place par rapport à l'étoile, et ne se soit approché d'elle. Cette observation peut se faire en tout temps; mais il faut prendre garde à ne pas confondre une étoile fixe avec une planéte. Nous apprendrons bientôt à les distinguer; d'ailleurs nous avons indiqué la manière de reconnoître les étoiles de la première grandeur; il n'y en a que quatre qui puissent se rencontrer dans le voisinage du soleil; ainsi, quand on les connoît, on ne peut point les confondre avec

(1) Cette disparition est ce qu'on nomme le coucher héliaque d'une étoile.

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