Le rendre ridicule, eft le meilleur parti. La Comteffe, de vos malices, N'eft donc dans votre plan, que le fecond objet LAURE. Sans la connoître, ah! que mon cœur la hait! De l'affront dont j'ai lieu de rougir en fecret: Et par les plus mauvais offices, Je prétens lui païer le tort qu'elle me fait. Elle le fera bien, fi je la trouve telle. Et je lui dirai des douceurs Pour mieux trouver fes ridicules. Ce jeu fera pour moi des plus flatteurs. Quelle feroit ma joie en ce jour favorable, Si pour elle feignant un amour impofteur, Je pouvois au fonds de fon cœur 1 1 En faire naître un véritable, Et difparoître après fans la tirer d'erreur ! Votre efprit va trop loin dans tout ce qu'il projette De cette prudence parfaite, Dont vous avez toujours fi bien suivi les loix, Tout eft permis un jour de Bal, Finette, d'ailleurs, l'injure qui m'est faite On doit me pardonner d'y manquer une fois. Et pour venger FINETTE. Prefqu'infailliblement vous ferez reconnuë. LAURE. Non, dans oes lieux, on ne m'a jamais vuë; Le Marquis..... LAURE. N'eft connu que du feul Commandeur, Eh! n'est-ce pas affez pour vous remplir de peur, LAURE. Que la crainte chez toi faffe place au courage. Je fçai qu'il vient de quitter cè Village, Dans ce moment tout me feconde ici. J'ai dans cette maison, le deftin plus contraire. Pourquoi donc Acheve..... FINETTE. Ce Valet qui vient de vous parler..... FINETT E. Il me connoît, & pour vous réveler Entierement un tel mistére, J'eus autrefois le malheur de lui plaire. Pour le coup tu n'a pas tout le tort de trembler. Pefte foit dés Amans! c'eft une fotte engeance Par tout où nous voulons éviter leur préfence, eux. LAURE. Il faut, à le bien fuir, mettre tout art foigneux. De lui faire ma cour, je fuis impatient. FINETTE. Pour vous mieux recevoir, fans doute elle fe SCENE X. pare. LAURE, LA COMTESSE, FINETTE. LA COMTESSE à part au fond du Théâtre Pour contempler feule un inftant. Ici cet Adonis charmant, Exprès j'ai devancé mon frere. L'éclat de fa beauté frappe, je fuis fincere; LAURE à Finette. Sa toilette eft bien longue! C'est trop çons. LA COMTESSE à part. 7 Un peu mieux, là, voyons; Qu'en face je le confidere. beau pour un homme; il me voit. Avan Je croyois en cés lieux rencontrer la Comteffe, Et Monfieur eft apparemment Monfieur le Marquis qu'elle attend. LAURE. Oui, Madame, c'est moi. LA COMTESSE à part. Son air, je le confeffe, Haut. Eft poli mais bien froid. Il la faut avertir. Madame, elle l'eft. LAURE. LA COMTESSE. Dès qu'elle fçait cette nouvelle, Je brûle de la voir, & de l'entretenir. gele, elle, Il dit qu'il brûle, ah! d'un ton qui me à Laure. Je puis, Monfieur, vous affurer Qu'elle fera fenfible à votre empressement. Le voifinage qui nous lie, LAURE. Garantit ce difcours.. Je vous en remercie. pour Vous me flattez moi-même infiniment, Par cette obligeante afsurance, Qui |