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COMÉDI E.

Qui d'avance m'annonce un accueil gracieux.

LA COMTESSE.

33

C'est celui qu'on vous doit par-tout comme en ces

lieux

LAURE.

Je répons, à ces mots, par une reverence;
Les complimens m'embarraffent beau-

coup.

LA COMTESSÉ à part.

Je ne vous en fais pas. Il m'accorde à ce coup Un falut de Seigneur dont il faut que je rie; Sur la protection, j'ai tout lieu de

à Laure.

compter.

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LAURE.

Madame eft trop polie.

LA COMTESSE à part.:

Il eft, en me parlant, modefte par orgueil;

Il ne m'honore

pas

feulement d'un

coup d'œil.

à Laure.

Je fuis franche, Monfieur, & votre abord annonce.

Epargnez-moi..

LAURE..

LA COMTESSE

Monfieur a de l'averfion

C

Pour les louanges.

LAURE.

Oui.

LA COMTESSE.

Vous les méritez.

LAURE.

Non.

LA COMTESSE à part.

Ah! cet aimable eft dans chaque réponse
D'une grande précision;

Il faut qu'il n'aime pas ma conversation.
LAURE à part.

L'ennuyeux entretien ! je fuis laffe d'attendre.
LA COMTESSE.

Le Commandeur n'est pas ici.

LAURE.

J'en fuis inftruit.

LA COMTESSE.

Il reviendra ce foir

LAURE.

On me l'a dit,'

LA COMTESSE.

On ne fçauroit vous rien apprendre.

à part.

Vous fçavez tout, Monfieur. Voila mon jeung

fot,

Qui ne peut foutenir le moindre tête à tête;
A chaque phrase il vous arrête,

Et cela pour ne dire mot:

Je ne crois pas fi-tôt qu'il faffe ma conquête.

à Laure.

La Comteffe eft long-tems. On ouvre, quelqu'un vient.

Ah! c'eft elle qui vous prévient.

SCENE XI.

LAURE, LA COMTESSE, DAMON.

LAURE à Damon.

M Adame, pardonnez à mon impatience:

Je ne puis trop preffer l'inftant de mon bonheur Je trouve dans le nœud flatteur,

Qui de nos deux maifons va former l'alliance, Tout ce qui peut toucher & fixer mon désir. La raison, le devoir, la gloire & le plaisir. LA COMTESSE à à part.

Mais il devient galant; ma surprise eft extrême. DAMON.

Ce nœud, Monfieur, m'honore trop

moi-même;

Depuis long-tems nos parens font amis:
Leur défir mutuel eft de nous voir unis ;
Je me fais une loi d'y conformer mon ame.
LAURE.

Moi, je m'en fais, en vous voyant, Madame;
Je m'en fais une joye, une félicité;
Votre douceur, votre beauté...
DAMON.

fais

Et n'a pas

Pour ma douceur, je vous la passe;
Pour ma beauté, Monfieur, oh! j'en

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A cet égard, je vous demande grace.
LA COMTESSE.

Madame ne s'en pique pas,

fur ce point notre foible ordinaire.

LAURE.

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Je me rabats, Monfieur, fur le bon caractere.

LA COMTESSE.

La louer là-deffus, c'eft prefque la choquer.

LAURE.

Je cours rifque en ce cas fouvent de lui déplaire.

LA COMTESSE.

Mais vous pourriez fort bien, fans donner dans

le faux,

Comteffe, vous pourriez vous piquer d'être belle
Quand les hommes du tems fe piquent d'être

beaux.

LAURE.

Ces hommes-là font méprifables,
Et leur orgueil eft des plus fots.
LA COMTES E.

Il est très-vrai qu'ils font bien haïssables:
LAURE.

Je fuis tout le premier à blâmer leurs défauts.

LA COMTESSE

Vous les blâmez !

LAURE.

Très-fort.

DAMON.

Je les trouve excufables

Car enfin après tout.....

LAURE.

Ah! Madame, pardon;

Mademoiselle en ce point a raifon.

DAMON à la Comteffe.

Il pense comme vous, & vos goûts font femblables:

LA COMTESSE.

Non, non, je ne crois pas nos fentimens pareils.

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