La Baronne ! LE LA COMTESSE. COMMANDEUR. Oui, pourquoi cette exclamation? LA COMTESSE. LE COMMANDEUR. On doit vraiment quand je la nomme, Se fentir pénétrer de vénération; Je ne vois point de Gentilhomme Qui ne doive envier le bonheur de Damon. Mais je ne doute point qu'un fi grand Mariage LE COMMANDEUR. Il n'auroit pas cet avantage, Si j'avois pû pour moi former cette union; Mais n'étant pas permis à ma tendreffe, De la prendre pour femme, au défaut de ce nom, Je veux avoir du moins la confolation Et la douceur de l'avoir pour ma niéce. LA COMTESSE. Un dédommagement, Monfieur,de cette efpece Et touchant pour mon frere. LE COMMANDEUR. Il fera trop heureux; En elle, il trouve tout, beauté, vertu, richelle, Elle a ce foir un air fi radieux, Qu'il ne pourra la voir fans en être amoureux. LA COMTESSE. Viendra-t-elle bien-tôt? mon oncle, vous fuit-elle? LE COMMANDEUR. Elle va fendre l'air, pour voler en ces lieux, Elle a des fleurs dans fes cheveux On la prendra pour Flore. LA COMTESSE, à part. Ou plûtôt pour Cibele. LE COMMANDEUR. De cette agréable nouvelle, Je m'en vais informer ton frere promptement; Il fera tranfporté de joye; LA COMTESSE. LE COMMANDEUR. Dans la mienne il faut que j'embraffe Le beau Marquis premierement: Puis, de vos deux himens, que je presse l'instant, LA COMTESSE. Un mot, auparavant, de grace. LE COMMANDEUR. A Dieu, nous n'avons pas le tems de difcourir, Un jour de Nôce, il faut agir; Et ma présence eft par tout néceffaire : J'ai pour le Bal, le Souper, le Notaire, Vingt ordres à donner; mille foins à remplir:: A Parler au Marquis, à prévenir ton frere. .. LA COMTESSE. Moi, j'ai, mon Oncle, à vous entretenir. A recevoir comme elle le mérite Avec tout fon train & fa fuite; Je n'ai pas un moment à perdre, & je te quitte Nous cauferons demain plus à loisir, SCENE IX. Il fort. LA COMTESSE feule. Demain Emain & dès ce foir ma nôce fera faite! Il ne feroit plus tems; voilà qui m'inquiete En vérité mon Oncle eft un hommme étonnant, Et rien n'égale au fonds l'embarras où me jette Son ridicule empressement : Il n'est plus question de jouer ni de rire: Non, non, mon cœur n'y peut. foufcrire. Voyons mon Frere, & trouvons le moyen De rompre de concert fon hymen & le mien, A CTE III SCENE PREMIERE. LA COMTESSE, DAMON. LA COMTESSE. Non, mon Frere, pour lui j'ai trop de ré pugnance, Vous parlez inutilement. DAMON. Ah! fans mon fot déguisement Le Marquis, à vous plaire auroit mis fa science, Et vous l'auriez trouvé charmant. LA COMTESSE. Imaginons, tâchons tous deux, mon Frere, Qui m'aide à me tirer d'affaire DAMON. Mais felon mon peu de lumiere, Pour en fortir avec honneur, Il en eft un très-fimple; époufez-le, ma Sœur, |